SOS données privées

Par Jean-Baptiste Jacquin, rédacteur en chef à La Tribune.
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A-ffo-lant ! La lecture des délibérations de la Cnil, décidant d'infliger une amende record à Google, fait froid dans le dos. Le moteur de recherche écope de 100.000 euros d'amende pour atteinte à la vie privée. Il y a de quoi. Au prétexte d'une erreur dans le logiciel de Street View, Google a collecté en France entre 2008 et 2010, sans demander l'autorisation de qui que ce soit, un tas d'informations dont le caractère strictement privé ne souffre pas le moindre débat : "des mots de passe de particuliers pour accéder à des sites Internet", "des mots de passe de messageries électroniques" ou par exemple "un échange de courriels entre une femme et un homme mariés, cherchant tous deux une relation extraconjugale", le tout avec leurs adresses, les coordonnées GPS, etc.

Elles étaient mignonnes les "Google cars" qui ont sillonné la France pour alimenter en photos panoramiques le service de cartographie Google Maps. Un service entièrement gratuit, qui non seulement apporte une information d'une fiabilité excellente, mais offre en plus le service Street View permettant une promenade virtuelle dans les lieux de notre choix. "Terrific", comme on dit chez Google, bluffant, comme on dit en France.

Mais le dérapage, contrôlé ou non, réalisé à cette occasion par un groupe dont la force de frappe financière et l'avance technologique lui confèrent une avance considérable, nous impose de ne pas être en retard sur les règles d'utilisation des données privées dans l'univers numérique. C'est un sujet urgent et grave.

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