Les ferments du stress

Par Odile Esposito, rédactrice en chef à La Tribune
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Plus de 240 accords signés en entreprises pour prévenir le stress. On ne peut que se réjouir de voir les sociétés hexagonales se préoccuper de la souffrance au travail de leurs salariés. À grands coups de séminaires animés par des armées de consultants.

Pour autant, la vie quotidienne illustre régulièrement la contradiction dans laquelle sont plongés certains de ces salariés. Tentez, par exemple, d'échanger, dans une boutique de votre opérateur habituel, votre mobile antédiluvien contre le smartphone le plus prisé du moment. Vous êtes fidèle à cette entreprise depuis plus de douze ans et, vous en êtes sûr, on va vous proposer un prix très compétitif. Erreur ! Le vendeur qui vous reçoit vous annonce un prix prohibitif, double de celui qu'il offrirait à un nouveau client. Il convient de l'absurdité de la chose, vous jette un regard désespéré et vous souffle de téléphoner au service client qui, lui, pourra « faire quelque chose »... Et vous de vous interroger sur la situation de ces commerciaux qui, dans la téléphonie ou aux guichets des banques, doivent affronter chaque jour la déception de fidèles clients, au nom de la primauté donnée à la conquête des nouveaux.

Faible autonomie, objectifs absurdes : les ferments du stress sont là... Mais aussi dans le manque de considération à l'égard de salariés qui consacrent autant d'énergie à leur entreprise. À cet égard, la façon dont Renault a pu remercier trois cadres dirigeants, accusés d'espionnage sans la moindre preuve, laissera longtemps des stigmates dans le groupe. Et toutes les belles paroles des consultants n'y pourront rien. C'est d'abord aux entreprises de s'interroger sur le respect qu'elles ont pour leurs équipes !

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