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Ce scénario d'une Bourse de Paris vidée de sa substance et dissoute dans un grand ensemble international n'est pas qu'une pure fiction. D'ores et déjà, avant même que soit connu le résultat de l'OPA, amicale, de la Bourse allemande sur Nyse Euronext, ou de la contre-offre américaine envisagée par le Nasdaq, l'association MiddleNext des valeurs moyennes tire la sonnette d'alarme : alors que les banques répondent de plus en plus aux abonnés absents, les moyens humains consacrés par Nyse Euronext au financement en Bourse des PME ont été réduits à peau de chagrin. Et ce ne sont pas les coups de menton de l'association Paris Europlace, qui déclarait hier encore que "Paris renforce et accélère son positionnement comme place leader de la zone euro", qui y changeront grand-chose.
Chacun sait qu'il ne reste plus grand-chose des ambitions de la France comme grande place financière internationale. Selon un récent classement établi par le Qatar (Global Financial Center Index), Paris a reculé de la 18ème à la 20ème position, Francfort est 10ème et Londres, malgré la crise financière, reste au premier rang. Soyons donc lucides : cela fait vingt ans que cette bataille est perdue, faute d'un écosystème favorable. Les pouvoirs publics et les grandes banques sont les grands responsables de ce grand gâchis. Condamnée à jouer en deuxième division sous la domination de Francfort, la Bourse de Paris ferait peut-être mieux de recommencer à la base, en revitalisant le tissu des Bourses régionales, afin de drainer vers les PME et les ETI une épargne qu'elles peinent de plus en plus à mobiliser. Elle retrouverait ainsi au moins une utilité.
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