Le médecin et l'élu : un couple infernal

Par Valérie Segond, journaliste à La Tribune.
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Pour être ultra-technique et invisible pour la majorité des Français, la bataille qui se déroule depuis plusieurs mois à l'Assemblée et au Sénat est symptomatique de l'incapacité de nos élus à réguler notre système de santé et, partant, à contenir ses dépenses. Le sénateur UMP Jean-Pierre Fourcade, qui avait dirigé l'évaluation de la réforme Bachelot sur le système de soins sur le territoire, a déposé en octobre 2010 une proposition de loi visant à corriger les défauts  de la réforme de 2009. En particulier les articles qui mécontentaient au plus haut point les médecins libéraux parce qu'ils rognaient à la marge leur sacro-sainte liberté d'installation, d'exercice ou... de prise de congés. Ou encore parce qu'ils leur imposaient une certaine transparence tarifaire dans leurs devis.

Voilà que le rapprochement de l'échéance présidentielle de 2012 a redonné du tonus au puissant lobby de la médecine libérale qui s'était senti très malmené par la ministre Roselyne Bachelot, et qui a retrouvé en Xavier Bertrand l'ami qui avait signé en 2005 une convention médicale leur accordant de fort généreuses hausses de tarifs. Aussi la Confédération des syndicats médicaux français compte-t-elle bien retrouver avec la loi Fourcade l'intégralité de la liberté d'exercice de la médecine de ville, et signer dans la foulée la nouvelle convention médicale qui lui accordera, dans le troisième secteur, dit "optionnel", des dépassements d'honoraires réglementés.

Une double victoire qui confirmera qu'en France la médecine libérale est devenue trop puissante, jusqu'à la rendre proprement ingérable. Car nos élus sont incapables d'obtenir de la part des médecins de ville des contreparties au financement public de la santé. Décidément, cette grande proximité entre l'élu et le médecin coûte très cher au pays. 

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Commentaires 9
à écrit le 17/03/2013 à 22:20
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"Journaliste" à la tribune. Ca s est du journalisme ?j appelle ça de la diffamation, de la propagation de l ignorance et de l incitation à la haine. Quand les medecins se deconventionneront, partiront à l'etranger ou autres et que les vrais journalis...

à écrit le 14/07/2011 à 10:00
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a

à écrit le 06/07/2011 à 20:37
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les escrocs sont parfois si prévisibles ... quand on penses à l'article 1 du serment d'hypocrite ...

à écrit le 05/07/2011 à 20:47
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.Mme Segond pourrait elle se pencher sur la démographie médicale et nous expliquer la disparition actuelle des médecins.. Mme Segond plaisante certainement en parlant du "puissant lobby" de la médecine libérale.. Un adage : on ne fouette pas un chev...

à écrit le 05/07/2011 à 20:42
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a

à écrit le 05/07/2011 à 16:51
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Voilà comment, à partir d'une légitimité liée au nombre d'années d'étude, la corporation médicale a mis la santé en coupe réglée avec l'incurie des pouvoirs publics (ARH, ARS et autres). Et celà continue... jusqu'à temps que cela craque... ce qui est...

à écrit le 05/07/2011 à 9:10
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http://sante-medecine.commentcamarche.net/contents/les-raisons-des-departs/these-sur-les-generalistes-reconvertis C'est moi qui fait votre boulot non?!

à écrit le 05/07/2011 à 9:00
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Cette journaliste n'a sans doute pas d'enfant médecin...Elle comprendrais alors mieux de quoi elle parle et pourquoi les départ du pays vers la Suisse, l'Angleterre et le Canada se multiplient. Au lieu de faire la beauf', faites votre travail: Rensei...

à écrit le 04/07/2011 à 16:20
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Voilà où en est la médecine générale, de façon chiffrée: http://www.espacegeneraliste.info/IMG/pdf/faits_et_chiffres_version_CB.pdf un des chiffres : 17 euro le taux horaire des ces bac +10, ces nantis qui ne prennent aucun risque pénal, qui ne son...

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