"Vers une taxe sur les riches à partir de 250.000 euros"

Gilles Carrez a livré à La Tribune son analyse du budget 2012 et du plan de rigueur du gouvernement.
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La crise fait craindre un retour à la stagnation, voire la récession. La prévision de croissance sur laquelle repose le budget - 1,75 % - est-elle tenable ?

Il faudra la tenir. Ces dernières années, le gouvernement a retenu des hypothèses économiques réalistes confirmées par les faits. Diminuer encore cette prévision ? Cela reviendrait à afficher l'idée que nous broyons du noir. Si Christine Lagarde avait un peu trop insisté sur l'excellent résultat du premier trimestre, il ne faudrait pas tomber aujourd'hui dans l'excès inverse.

Les politiques d'austérité, menées partout, ne menacent-elles pas la croissance ?

Regardez l'Allemagne. Elle aura encore une croissance très élevée en 2011... Il ne faut pas se complaire dans une vision keynésienne qu'interdit l'état de nos finances publiques. Aujourd'hui, avec une dette représentant plus de 85 % du PIB, le temps de la relance par la dépense publique est révolu.

Sur quoi va se focaliser le débat fiscal au Parlement ? Les hauts revenus ?

Le gouvernement a prévu une contribution de 3%, au-delà de 500.000 euros de revenus annuels par part. Je pense que nous allons ramener ce seuil autour de 250.000 euros. Ainsi, environ 25.000 foyers fiscaux seraient concernés, au lieu de moins de 10.000. Nous serons alors en ligne avec ce que font nos voisins allemands, britanniques ou italiens. Un point fondamental cependant : à la différence de ce qui est prévu en Allemagne, nous intégrons les revenus du patrimoine et les plus-values dans la base de calcul de la contribution exceptionnelle, car ils constituent une très grande partie des ressources des « riches ». Ainsi nous plaçons sur un pied d'égalité, d'un point de vue fiscal, les revenus du travail et ceux du capital. En dessous de 250.000 euros, je crains que les revenus du travail ne soient davantage impactés.

D'autres curseurs auraient-ils pu bouger ? Aller au-delà d'une contribution de 3 % ? Imaginer une mesure pérenne, comme le réclame le PS ?

Relever à combien ? 5 %, ce serait énorme. Il faut raison garder. Quant à une taxe pérenne, nos prélèvements obligatoires sont excessifs. C'est une source de perte de compétitivité et d'emplois. Quand le commerce extérieur passe de l'équilibre en 2002 à 75 milliards d'euros de déficit en 2011, la question se pose de la compétitivité du site France. La seule manière de la restaurer, c'est de diminuer la dépense publique afin de pouvoir baisser les impôts. Aujourd'hui, on s'attaque seulement aux niches fiscales, c'est insuffisant. Notre énergie devrait davantage être orientée vers la recherche d'économies. Si nous gagnons les élections, nous en ferons une priorité. Il faudra aussi redéployer le financement de la protection sociale pour améliorer la compétitivité de nos entreprises.

En attendant, pour sécuriser les recettes, vous souhaitez reporter l'exonération prévue des plus-values mobilières...

Nous n'allons pas ouvrir une nouvelle niche fiscale au moment où on les ferme. Mais une variante est possible. Avec l'accord du gouvernement, nous pourrions limiter l'exonération au seul cas de réinvestissement dans l'entreprise en concentrant le dispositif sur les PME.

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Commentaires 12
à écrit le 28/09/2011 à 7:37
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Cadre supérieur, avec un très bon salaire. Mon épouse médecin chef de service en chu. Nous faisons facilement 35 heures par jour a nous deux. Nos impôts sont tels que ma femme travaille a 100% pour le fisc, et moi 6 mois sur 12. Nous n avons pas l'im...

le 28/09/2011 à 16:39
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en Imaginant que vous gagnez la même chose et que vos chiffres 75% d'impôts sont basés sur du réalisé , donc sur l'année dernière avec le bouclier fiscal .... à 50 % ... il y a quelque chose qui cloche dans le calcul.

le 29/09/2011 à 6:33
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Non bien sur mon salaire est le double du sien

le 04/10/2011 à 20:26
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si tu gagnes 100 et elle 50 total a 150 imposé à 50% reste 75 ... si tu considères qu'elle participe à 100% de son salaire , toi tu ne le serait qu'à 25% (3 mois sur 12) ... a moins que tu ne compares les impôts du ménage (vous deux) par rapport a ch...

à écrit le 28/09/2011 à 6:26
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I faut descendre le plafond à 100000 euros annuels.

à écrit le 28/09/2011 à 6:03
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Des taxes, des impôts, des taxes,des impôts, des taxes et : de la dette, du déficit, de la dette, du déficit et du chômage : ils sont bons ceux qui nous gouvernent, n'en doutez-pas ils ont la solution aux problèmes de la France: Nouvelles taxes dep...

le 28/09/2011 à 7:52
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Vous débordez du sujet.On vous parle de taxe sur les riches, pas sur les autres.

le 28/09/2011 à 16:36
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Methode a Bush , surtaxer les petits pour les dégoutter des taxes et leur faire accepter des baisses d'impôts pour les riches ....

le 28/09/2011 à 16:36
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Methode a Bush , surtaxer les petits pour les dégoutter des taxes et leur faire accepter des baisses d'impôts pour les riches ....

à écrit le 27/09/2011 à 21:17
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250 000 euros par an, c'est vraiment beaucoup. On pourrait descendre à 100 000, c'est déjà amplement suffisant pour vivre, et les gens qui touchent cette somme ont les moyens de participer à la réduction du déficit; il est juste qu'ils participent eu...

à écrit le 27/09/2011 à 20:52
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L'idée c'est que les personnes fortunés ne puissent se réfugier nulle part sur la planète pour échapper à l'impôt. Mais il faut aussi que les impôts soient justes.

à écrit le 27/09/2011 à 19:31
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Ainsi, "bien que nos prélèvements obligatoires soient excessifs", " à la différence de ce qui est prévu en Allemagne, nous intégrons les revenus du patrimoine et les plus-values dans la base de calcul de la contribution exceptionnelle, car ils consti...

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