« Le Mali doit être un exemple », et la France « restera en première ligne » (François Hollande)

Le Mali revient de loin et tous ses amis en ont bien conscience. « Que de chemin parcouru en à peine trois ans !», s'est exclamé le président François Hollande en recevant en visite d'Etat cette semaine à Paris son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Francois Hollande et Ibrahim Boubacar Keïta, président du Mali, lors de leur conférence de leur presse conjointe, à l’Élysée, le 21 octobre 2015.

Depuis le déclenchement le 11 janvier 2013 de l'opération Serval, qui « a été aussi rapide que brillante », ce qui a été possible de faire au Mali, a souligné en substance le président français, c'est de vaincre le terrorisme, d'assurer une réconciliation avec les régions touaregs du Nord et de jeter les bases d'un développement harmonieux du Mali, où il a invité la communauté internationale et les entreprises françaises à « investir massivement ».

Car si la paix est en partie revenue au Mali, ce pays reste bien évidemment confronté à de nombreux défis, comme l'a souligné le Mexicain Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), en ouvrant jeudi matin 22 octobre la « Conférence pour la relance économique et le développement au Mali ». Et ces défis ont pour nom la sécurité, la démographie, l'égalité hommes-femmes, etc

Tout à la joie d'être reçu en grandes pompes à Paris, avant de se rendre à l'ossuaire de Douaumont sur la tombe de son grand-père, mort pour le France lors de la guerre de 14-18, le président malien n'a pas caché que bien des réformes restent à entreprendre pour remettre le Mali au niveau et sur la voie de l'émergence, même si « le pays dispose d'énormes potentialités économiques » avec la mise en valeur des fleuves Niger et Sénégal et un « potentiel minier riche et diversifié ».

« L'accord de paix [signé à Alger] nous offre à tous une chance inouïe », s'est ainsi réjoui Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), avant de retrouver des accents de chef militaire pour lancer cette mise en garde : « Je ne tolérerai pas que cet accord de paix [inclusif et global] soit mis en cause par qui que ce soit. Que chacun s'en souvienne ! »

Cet accord - tout le monde l'aura bien compris - doit notamment permettre à toutes les régions du Nord, de Tombouctou à Gao ou Kidal, où les écoles viennent de rouvrir, de refaire leur retard en matière de développement par rapport à Bamako, la capitale, et au reste du pays.

Le soutien de la France : 360 millions d'euros d'ici à 2017

« Le Mali doit être un exemple », a souligné pour sa part le président français pour mieux démontrer à tous les autres pays du Sahel « qu'il est possible de réussir après une guerre, après le terrorisme » et de trouver une voie vers un développement harmonieux et durable.

« Pour appuyer le développement économique déjà dynamique » du Mali, la France a déjà dégagé 300 millions d'euros en 2013 et 2014 et « restera en première ligne » en s'engageant à débourser 360 millions d'euros supplémentaires (dont 80 millions pour les régions du Nord) d'ici 2017, avec des réalisations concrètes comme par exemple l'hôpital de Mopti et l'alimentation en eau potable de Bamako.

Reste que - malgré les engagements sans cesse répétées des autorités maliennes de « bonne gouvernance » et de « lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme » - tous les problèmes du Mali ne seront pas réglés du jour au lendemain comme par enchantement.

Pour assurer le sécurité du Mali, « la France sera toujours présente dès lors qu'il y a un risque de résurgence du terrorisme », a ainsi réaffirmé le président Hollande en rendant hommage aux trois membres des Forces spéciales françaises grièvement blessés la semaine dernière lorsque leur véhicule a sauté sur un IED (Engin explosif improvisé) dans la nord du pays, bien conscient que la guerre et le terrorisme au Sahel - où l'opération Barkhane a pris le 1er août 2014 la relève de la l'opération Serval - sont loin d'être terminés.

D'ici à la fin 2015, la France consacrera d'ailleurs 4 millions d'euros supplémentaires pour ce « secteur clé » qu'est la sécurité. Tant il est vrai que « sans sécurité, il n'y a pas de développement possible », comme le réaffirmera le prochain Forum de la Paix et la Sécurité en Afrique, dont la deuxième édition se déroulera les 9 et 10 novembre à Dakar, au Sénégal.

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