Les Marocains conquérants d'Afrique (10/11)   :  Abdou Diop, de l'Allée des Princesses à la CGEM

Abdou Diop incarne cette génération d'entrepreneurs africains qui ont fait le choix d'installer leurs activités au sein du Royaume. Il est le premier non-marocain à devenir président d'une commission – celle dédiée à l'Afrique – au sein de la puissante Confédération Générale des Entreprises Marocaines (CGEM),
Abdou Diop, directeur associé du cabinet de Conseil Mazars

Il faut dire que cet énergique quadra sénégalais, Directeur associé du cabinet de Conseil Mazars, était en quelque sorte prédestiné à participer à l'aventure africaine du Maroc, lorsque, fils d'ambassadeur, il posa ses valises à seize ans à Rabat.

La résidence du Sénégal est située dans l'une des rues qui constitue le « cœur » symbolique du pouvoir marocain, l'Allée des Princesses. Cette longue artère ombragée du quartier du Souissi accueille alors les maisons de plusieurs membres du gouvernement ainsi que la résidence de Hassan II lorsqu'il était Prince héritier.

À partir de ce poste d'observation exceptionnel du Maroc des années 80, Abdou Diop  décortique les codes du pays, faits d'un subtil enchevêtrement d'alliances politiques et d'une montée en puissance rapide des forces économiques.

C'est pourquoi une fois son bac en poche, Diop intègre l'ISCAE, école de commerce publique considérée comme le fleuron des « Business School » du Royaume. Devenu expert-comptable, Il rejoint ensuite Mazars, au sein duquel il franchit tous les échelons jusqu'à en devenir au milieu des années 2000 l'un des directeurs associés.

« La preuve que le Maroc a une carte à jouer sur le continent »

Il prend en parallèle la tête de la très influente association des étudiants sénégalais au Maroc, et mesure peu à peu tout le potentiel d'affaires que l'Afrique représente pour son activité, notamment en accompagnant les entreprises marocaines désireuses d'aller à la conquête du continent.

Cet accompagnement des entreprises marocaines exportatrices est devenu depuis son activité principale au sein de Mazars, en synergie avec les autres bureaux de ce réseau de conseil mondial. Pour Diop, le développement rapide des activités africaines des entreprises marocaines, et notamment des PME, est « la preuve que le Maroc a une carte à jouer sur le continent, et que l'impulsion donnée par le politique a été suivie par le monde économique ».

Parlant l'arabe couramment, il se considère désormais quasiment comme un binational, même s'il concède qu'il reste du chemin à parcourir pour faire « évoluer les mentalités » et permettre au Maroc l'émergence d'une élite entrepreneuriale venue d'Afrique subsaharienne.

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> Retour au sommaire du dossier « Le Maroc, porte d'entrée royale en Afrique », de notre supplément LA TRIBUNE AFRIQUE de LA TRIBUNE Hebdo n°142 du 18-24 septembre 2015.

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Commentaire 1
à écrit le 30/04/2017 à 12:40
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Enfin des hommes de terroir qui croient en eux pour oeuvrer au développement de l Afrique que je souhaite unie.Puisse cet élan inspirer nos décideurs pour en faire un label de réussite.

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