Les Marocains conquérants d'Afrique (3/11) : Abdeslam Ahizoune, Monsieur Télécoms

Abdeslam Ahizoune, président du Directoire de Maroc Télécom, est l’un des « mousquetaires du roi » qui, au gouvernement, à la tête d’entreprises publiques ou semi-publiques, s’investissent en Afrique pour porter le projet de Mohammed VI.
Abdeslam Ahizoune, président du Directoire de Maroc Télécom

Constant depuis quarante ans, Abdeslam Ahizoune n'a jamais quitté son secteur. Diplômé de Télécoms Paris (1977), il a effectué une première carrière dans le secteur public, d'abord à l'Office National des Postes et des Télécommunications (ONPT), dont il deviendra le directeur général, puis comme ministre des Postes et des Télécommunications par deux fois, dans les années 1990.

Il est à ce titre l'un des plus jeunes membres du gouvernement ayant jamais été nommé au Maroc, titre dont ne le détrônera qu'en 2013 l'actuelle ministre déléguée aux affaires étrangères, Mbarka Bouaida.

Ahizoune supervise la libéralisation des télécoms durant les années 1990 et livre à ce titre une bataille acharnée avec l'inamovible Driss Basri, alors ministre de l'intérieur, qui voyait l'ouverture du secteur comme une menace sécuritaire. Avec l'arrivée du gouvernement d'alternance conduit par Abderrahmane Youssoufi en 1998, Ahizoune quitte le gouvernement et prend les rênes de Maroc Télécom, pour ne jamais les lâcher.

Avec l'entrée au capital de Vivendi, puis la cession à Etisalat, Ahizoune, 60 ans, reste aux commandes : il est toujours président du directoire. Dans l'intervalle, cette ancienne administration publique s'est transformée pour devenir un groupe considéré comme l'une des plus belles réussites du continent, contribuant à façonner l'image positive dont jouit le royaume en Afrique.

Un empire en cours de consolidation

Ahizoune a consolidé la vocation africaine de Maroc Télécom, l'entité marocaine reprenant les participations d'Etisalat dans six pays d'Afrique francophone, dont cinq où Maroc Télécom n'était pas présent (Bénin, Centrafrique, Côte d'Ivoire, Niger, Togo). En plus de ses quatre filiales (Burkina, Gabon, Mali, Mauritanie) et si l'on retranche le Gabon où l'opération crée un doublon, cela fait neuf pays pour un empire télécom en cours de consolidation.

Ce manager au tempérament bien trempé, qui dévore toute la presse à l'affût du moindre signal négatif sur son entreprise, a repris à son compte cette formule de Ronald Reagan : « Fais confiance, mais vérifie ». En fin connaisseur du système, il veille toujours à garder plusieurs fers au feu afin de se ménager une marge de manœuvre qui lui permet d'asseoir sa position.

En 2015, il succède au secrétaire particulier du roi, Mounir Majidi, à la tête du méga-festival de Rabat, Mawazine, où se produisent chaque année les plus grandes stars mondiales de la musique.

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> Retour au sommaire du dossier « Le Maroc, porte d'entrée royale en Afrique »,

de notre supplément LA TRIBUNE AFRIQUE de LA TRIBUNE Hebdo n°142 du 18-24 septembre 2015.

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