Pierre Gattaz à Bamako : «  L'Afrique est devenue l'une des grandes priorités du Medef »

À l'occasion du Sommet France-Afrique qui vient de se tenir à Bamako, Pierre Gattaz, le président du Medef, a conduit dans la capitale malienne une importante délégation de 70 entreprises françaises afin de participer au Forum économique, co-organisé avec le patronat du Mali (Cnpm). L'occasion d'affirmer le tropisme de plus en plus africaniste du Medef, et d'annoncer d'ores et déjà pour l'automne une grande conférence « Investir au Mali ».
Pierre Gattaz, le président du Medef, a conduit dans la capitale malienne une importante délégation de  70 entreprises françaises afin de participer au Forum économique.

Le grand public n'aura peut-être retenu du 27e Sommet Afrique-France, qui vient de se dérouler les 13 et 14 janvier à Bamako (Mali), que la petite phrase de François Hollande sur le « goût d'inachevé » que lui laisse sont mandat à l'Élysée - au regard notamment de ce qu'il reste à faire en Afrique - depuis sa décision de ne pas représenter. Mais pour les opérateurs économiques, une partie essentielle de l'événement s'est déroulée à côté du Sommet, avec le Forum économique organisé conjointement par le Medef International et le Conseil national du patronat du Mali (Cnpm).

« L'Afrique est un gisement de croissance »

Président du Medef, Pierre Gattaz, qui s'est désormais pris de passion pour l'Afrique, a ainsi conduit à Bamako une importante délégation de 70 entreprises françaises, essentiellement des PME et PMI, même si les grands groupes comme Bolloré, Engie, Orange, Total ou encore Veolia étaient bien évidemment eux aussi représentés.

« On montre qu'on est là et qu'on n'a pas peur. C'est un symbole fort » pour l'amélioration de l'environnement des affaires car « l'Afrique est un gisement de croissance économique, souligne Pierre Gattaz. Nos amis africains ont besoin de tout » et l'Afrique est « devenue une des grandes priorités du Medef », mais « l'Afrique, insiste-t-il, il ne faut pas y aller pour faire un coup, un "one shot", il faut être là durablement, pour créer des emplois durables et des entreprises locales ».

Et le président du Medef d'insister encore sur l'engagement dans la durée : « Il faut bosser avec un sens, une vision, des projets [car] il y a en Afrique des opportunités innombrables de transformation des matières premières, mais aussi dans les transports, l'énergie, les infrastructures » sans oublier le numérique.

La critique radicale de Mamadou Sinsy Coulibaly

Très critique sur la gouvernance dans son propre pays, Mamadou Sinsy Coulibaly, président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), n'a pas sa langue dans sa poche pour dénoncer les vieilles méthodes de la classe politique : « Ici, les hommes politiques pensent qu'ils sont au-dessus de tout, fabriquent l'argent, reçoivent les subventions et les redistribuent [alors que] la richesse, cela se crée par le travail et l'entreprise... » Tel est le message que le président du CNPM tenait à faire passer à l'occasion de ce Forum.

À la tête du groupe Kledu, qui compte une soixantaine d'entreprises dans plusieurs secteurs de l'économie et de la communication, à commencer par Radio Kledu, la plus écoutée de Bamako, le patron des patrons maliens est encore plus dur quand il déclare tout de go : « Les Africains ne travaillent pas ! Au niveau de l'administration publique, ils ne travaillent guère que quatre mois dans l'année », si l'on décompte les congés et surtout les deux ou trois réunions hebdomadaires de plusieurs heures qui, selon lui, ne servent visiblement pas à grand chose. Pour transformer le Continent, conclut-il, « il faudrait donc se ressaisir et se mettre au travail ».

Un « pays redevenu une destination fréquentable »

« Ce Forum économique est nécessaire pour développer plus de confiance et d'échanges entre entrepreneurs et investisseurs de nos deux pays », observe ainsi Sory Ibrahim Maïga, jeune patron de l'entreprise de construction Sélection, tandis qu'à l'issue du Forum, Pierre Gattaz affiche sa satisfaction : « On a réussi, c'est la foi des entrepreneurs ! ».

Abdoullah Coulibaly, président du Cnosaf (Comité national d'organisation du Sommet France-Afrique) se réjouit aussi car, observe-t-il, « quand vous recevez trente-cinq chefs d'Etat, cela signifie que votre pays est redevenu une destination fréquentable ». Même si tous les problèmes auxquels doit faire face le Mali sont bien évidemment loin d'être réglés... Mais le cadre est désormais fixé pour que les affaires reprennent et que ce Forum comme ce Sommet ne restent pas sans lendemain. Il faut en assurer le suivi pour qu'ils génèrent des retombées économiques.

Pour transformer l'essai, les autorités maliennes et notamment l'Agence pour la Promotion des Investissements (API), que dirige Moussa Ismaïla Touré, ont prévu d'organiser une grande conférence « Investir au Mali », les 25 et 26 septembre prochains à Bamako.

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Commentaires 3
à écrit le 16/01/2017 à 17:37
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Mr gattaz ferait bien de s'occuper de son million d'emplois en france qu'il na pas creer mais qui a su empocher les 40 milliards du CICE payé par le contribuable français ,encore un charlot qu'il faudra virer!!!!

à écrit le 16/01/2017 à 17:25
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Merci qui ? Merci Hollande ! Sujet sur afrique.lepoint.fr le 24/12/2015 : "Afrique - Entreprises françaises : l'heure du réalisme a sonné" Sur latribune.fr le 29/12/2015 : "Les entreprises françaises prêtes à s'impliquer davantage en Afrique" S...

à écrit le 16/01/2017 à 17:12
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Il ne faut pas oublier le role de l'énergie dans le développement de l'Afrique. L'Afrique dispose de ressources importantes qu'il convient d'exploiter et d'utiliser.

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