Le programme énergétique de Macron : dans les pas de François Hollande

L'énergie devrait être un des principaux thèmes de la présidentielle pour remettre ce secteur sur pieds. Mais le programme d'Emmanuel Macron est à ce titre dans la droite ligne de la politique énergétique menée durant le mandat de François Hollande

Les brumes de l'euphorie post-COP21 dissipées, le retour à la réalité pour l'administration Hollande a été particulièrement dur. La conférence sur le climat de Paris, au delà des intentions, beaucoup de ses promoteurs le reconnaissent à demi-mot, n'a rien réglé. En sus, le cœur de l'action de S. Royal, la « transition énergétique », est à largement inapplicable et surtout en retard sur ses objectifs d'après un rapport parlementaire de l'automne 2016.

Dans un tel contexte, l'énergie doit être un des principaux thèmes de la présidentielle pour remettre ce secteur sur pieds. Le programme d'E. Macron est à ce titre dans la droite ligne de la politique énergétique menée durant le mandat de F. Hollande. Le candidat libéral défend ainsi en même temps la transition énergétique, précisant que la loi relative à cette dernière est une étape et qu'elle doit être approfondie, et la filière nucléaire. Or les deux semblent difficilement compatibles, puisque le cœur de cette transition consiste à raboter la part du nucléaire dans le mix énergétique. Il est ainsi étonnant que le candidat évoque « le courage de penser à long terme » alors même que son embryon de programme l'oriente vers le court terme.

 Promettre beaucoup, au risque de décevoir cruellement

Le programme d'Emmanuel Macron sur le sujet énergétique est ainsi fait inspiré par la philosophie qui a présidé au cours des années récentes : promettre beaucoup, au risque de décevoir cruellement. La loi sur la transition énergétique telle qu'elle était promue par S. Royal, dont certains des objectifs peuvent être repris témoignait, hélas, d'une méconnaissance inquiétante des réalités technico-économiques. La volonté de promouvoir coûte que coûte les énergies renouvelables, en augmentant de manière inconsidérée - par ce qu'il faut bien appeler des processus incantatoires - leur part dans le mix énergétique, va à l'encontre des réalités. En l'état de la technologie et du mode de consommation énergétique des Français, le mix électrique national doit disposer d'une base robuste, prévisible et économiquement soutenable. Il doit ainsi être fondé sur une source d'énergie fossile, charbon, gaz ou nucléaire.

Un mix illusoire à base de renouvelable

Nos voisins ont le plus souvent fait le choix du charbon ou du gaz, au prix d'une dépendance accrue aux fournisseurs d'hydrocarbures et d'une augmentation de leurs émissions de gaz à effet de serre. L'originalité de la France était justement ce choix du nucléaire comme énergie de base, réduisant fortement les émissions et limitant drastiquement la dépendance à l'étranger par la maîtrise de l'ensemble de la filière sur notre territoire.

Remettre en cause ce choix pour aller à marche forcée, au mépris du temps long inhérent à l'énergie, vers un mix illusoire composé en majorité de renouvelables - et en réalité à long terme en visant la quasi disparition du nucléaire - reviendrait à augmenter drastiquement la fiscalité des ménages, à l'exemple de l'Allemagne ou du Danemark, et à remettre en cause notre sécurité énergétique. La quasi-totalité des éléments industriels concourant aux énergies renouvelables (éoliennes, panneaux solaires, etc.), sont ainsi fabriqués hors de France et hors d'Europe, en Chine principalement.

Un financement par la "French Tech"?

En outre le projet du candidat Macron, par appel à la finance, se manifeste par la volonté de faire intervenir la « French Tech » dans le financement de ce projet énergétique. Qu'il soit permis de rappeler ici que les financements nécessaires au secteur de l'énergie sont bien supérieurs à ce que l'écosystème embryonnaire de la « French Tech » peut faire. Il s'agit par essence du lieu du régalien, des grandes infrastructures et de la recherche publique qui doit être orientée et soutenue et non pas privatisée dans les mains de tel ou tel. Alors que les grandes puissances mettent en place des synergies public-privé avec un soutien massif de l'Etat, le candidat Macron veut aller à l'encontre de ce modèle, au risque de brader notre secteur énergétique. C'est évidemment une erreur.

Au total, les orientations d'E. Macron sur le nucléaire sont floues. Comment défendre une filière d'excellence quand on veut diminuer sa taille et arrêter de la financer directement ? Il y a là un numéro d'équilibriste dangereux. Contrairement à ce qui a été trop souvent fait au cours des années récentes, on ne peut, concernant l'énergie, saupoudrer les efforts au nom de la recherche du consensus permanent. Dans le domaine énergétique, le prochain président devra trancher, diriger, choisir : la politique énergétique de la France le mérite.

Les Arvernes sont un groupe de hauts fonctionnaires, chefs d'entreprises, essayistes, professeurs d'Université.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 17
à écrit le 22/02/2017 à 5:28
Signaler
Les "Arvernes" sont totalement incompétents dans le domaine de l'énergie, ce texte est un tissu d'âneries !!! La COP21 a été objectivement un succès puisqu'elle a permis l'accord de plus de 190 pays dont la Chine, l'Inde etc ce qui n'est pas rien com...

le 22/02/2017 à 16:52
Signaler
Bonjour, quelques remarques : 1) La COP21 ne sera un succès qu'à partir du moment où elle atteindra ses objectifs : Faire baisser suffisamment les émissions polluantes atmosphériques de la planète. Parce qu'en soi, une signature ne vaut rien (cell...

à écrit le 21/02/2017 à 19:50
Signaler
Macron c'est la politique de l'essuie glace, un coup pour le nucléaire, parce qu'on n'a pas assez d'argent pour faire autrement, et que les techniques de remplacement ne produisent aujourd'hui pas assez, et un coup pour l'éolien et le photovoltaïque ...

à écrit le 21/02/2017 à 13:57
Signaler
Macron c'est du Hollande. Blanc bonnet et bonnet Blanc.

à écrit le 21/02/2017 à 13:43
Signaler
Ce billet d'opinion est tellement mensonger qu'on ne sait par ou commencer. Si Macon - qui n'est pas mon candidat - est bien dans les pas de Hollande-Royal, c'est le volet progressif - et donc de long-terme - qu'il reprend : sortir progressivement du...

le 21/02/2017 à 20:09
Signaler
Macron, après Hollande, veut se lancer dans une transition énergétique à l'allemande. Dont même les allemands se rendent compte aujourd'hui qu'elle est un échec : Les coûts explosent, et les émissions polluantes ne baissent pas. Au final, le but n...

à écrit le 21/02/2017 à 13:05
Signaler
"Les Arvernes sont un groupe de hauts fonctionnaires, chefs d'entreprises, essayistes, professeurs d'Université." : voilà bien un échantillon de "l'élite" qui dirige la France en vivant dans son propre monde, totalement coupés de la réalité, ce qui a...

le 21/02/2017 à 20:20
Signaler
Les hydroliennes ne fournissent pas du courant en permanence, elles s'arrêtent notamment entre deux marées. Et elles coûtent affreusement cher. Ensuite, ce ne sont pas des moyens de production pilotables, même si leur production est beaucoup plus ...

à écrit le 21/02/2017 à 12:27
Signaler
qui peut predire qu'un jour le nucleaire ne va pas etre maitrise ,, AU DEBUT de l'electricite les gens avaient peur !! l'hydrogene aussi fait des progres . ET la l ressourse est colossale l'éolien est surtout...

à écrit le 21/02/2017 à 11:44
Signaler
Si Macron applique la même politique que celle de Hollande , alors vite fuyons ce candidat.

à écrit le 21/02/2017 à 10:55
Signaler
EM le président d honneur de la Ligue Générale des Bénévoles Travailleurs LGBT n est que la voix de son maître. Signé le bâton du bergé

le 21/02/2017 à 20:26
Signaler
Vous cherchez à entretenir la rumeur selon laquelle M. Macron est homosexuel. Avez-vous conscience de combien cette rumeur est risible ? Et combien elle est inefficace, en voulant jouer sur l'homophobie d'un électorat qui n'est justement pas homo...

à écrit le 21/02/2017 à 10:53
Signaler
Il suffirait d'appliquer la note n°6 du conseil d'analyse économique pour sauver l'économie de la France. Avec une allocation à caractère universel pour respecter l'équité.

le 21/02/2017 à 19:39
Signaler
Ouaf, ouaf, ouaf, le conseil d'analyse économique est une officine à dire oui, pour conserver sa prébende. Et pourquoi pas ce ramassis de gauchistes écolos de l'agence France statégie qui débloque en chambre ?

à écrit le 21/02/2017 à 10:48
Signaler
L'ENERGIE ne doit pas se limiter au seul problème du climat. Il concerne aussi la macroéconomie, le chomage, la croissance. Ce qui est bon pour l'un doit aussi être bon pour le reste. Taxer l'énergie nucléaire est bon pour le risque nucléaire et bon ...

à écrit le 21/02/2017 à 10:39
Signaler
Macron est la tentative de Hollande de recréer un Parti Socialiste a l'extérieur de l'actuel PS moribond et hanté par ses frondeurs et tous ceux qui refusent de sortir de la filiation marxiste.. c'est une tentative qui s'inspire de la création du New...

à écrit le 21/02/2017 à 10:34
Signaler
Il faut répartir les charges sociales sur le travail ET sur l'énergie. Le travail ET l'énergie, c'est la même chose.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.