Ouided Bouchamaoui et J.-P. Raffarin lancent un Appel pour la Tunisie

Cinq ans après le printemps arabe de 2011, et alors que la Tunisie semble avoir consolidé sa transition démocratique, la nécessité d'un soutien à la réussite de la transition économique est patente, mais jusqu'ici  "l'appui de la communauté internationale a été pour le moins parcimonieux", notent les auteurs de l'Appel pour une mobilisation internationale en faveur de la Tunisie. Il est temps que cela change...
Alfred Mignot
Ouided Bouchamaoui, Prix Nobel de la paix et "patronne" des patrons tunisiens.

Avec la Tunisienne Ouided Bouchamaoui, Prix Nobel de la paix, et l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en tête d'affiche, le collectif de cet "Appel pour une mobilisation internationale en faveur de la Tunisie" rassemble le Cercle Kheireddine, le Cercle des Économistes et la Fondation Prospective & Innovation - en collaboration avec l'Association des Tunisiens des Grandes écoles, l'Association pour la recherche sur la transition démocratique, L'Initiative pour le développement économique et social, et Tunisian American Young Professionals.

Sur le plan économique, lit-on dans l'Appel, "les transitions démocratiques engendrent souvent une perte de croissance avant une reprise. Celle-ci tarde cependant à venir. La Tunisie a besoin d'un engagement international afin d'éviter que cette phase récessive ne dure trop longtemps, ce que ni son économie, ni sa société ne peuvent endurer. La Révolution n'a certes pas de prix, mais elle a un coût. La situation sécuritaire reste encore fragile et la situation économique s'est détériorée, ce qui a amené les agences internationales de notation à dégrader la Tunisie."

Et de poursuivre : "Les derniers attentats terroristes qui ont endeuillé les deux rives de la méditerranée, la vague migratoire sans précédent qui submerge l'Europe, nous rappellent qu'au delà de la contingence de nos intérêts, doit prévaloir la communauté de nos destins.

Dans ce contexte, le Plan de développement économique et social 2016-2020 est venu fixer des objectifs ambitieux (...) et prévoit en particulier un effort massif d'investissements publics et privés. Les besoins de financement sont de l'ordre de 60 milliards d'euros sur 5 ans. Pour y faire face, la Tunisie comptera tout d'abord sur ses propres forces. L'épargne nationale couvrira 60 % des besoins, mais elle aura besoin inévitablement de financements extérieurs."

Le Cercle des Économistes : "Il est temps pour nous de nous engager"

Le Cercle des Économistes s'associe à  cet « Appel pour une mobilisation internationale en faveur de la TunIsie" lancé le 15 septembre 2016 à Paris en présence de Ouided Bouchamaoui, prix Nobel de la paix et de Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre (et par les associations citées ci-dessus).

À cette occasion, de nombreux économistes tunisiens et français de renom ont rappelé que la frontière tunisienne est devenue celle de l'Europe. Cet appel est la solution à l'urgence économique à laquelle la Tunisie doit répondre pour sauver et pérenniser la démocratie, estiment-ils. "L'urgence s'impose, la situation empire chaque jour, il est temps pour nous tous de faire preuve de lucidité et de nous engager. L'avenir de la Tunisie, mais aussi celui de la France et de l'Europe, en dépendent" affirment les membres du Cercle des Économistes, que préside Jean-Hervé Lorenzi.

Outre les besoins de financement, l'Appel préconise un programme  international de soutien, doté de 20 milliards d'euros sur cinq ans ; une déclaration claire sur les modalités de mobilisation et de coordination entre les différentes institutions financières (FMI, Banque mondiale, BERD, BEI, BAD et BID) afin qu'elles puissent contribuer de manière optimale à la croissance et à la restructuration de l'économie tunisienne ; un engagement, à titre individuel, des pays européens d'appuyer l'obtention pour la Tunisie du statut de partenaire associé de l'Union européenne, avec un plein accès aux fonds structurels européens.

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Alfred Mignot

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Commentaires 3
à écrit le 18/09/2016 à 20:37
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truffe

à écrit le 18/09/2016 à 9:28
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Ya du pétrole ? Non ? Alors on s'en fout :-)

à écrit le 18/09/2016 à 8:00
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Travail, capital, énergie. En dehors du capital, il faut envisager le travail et en particulier, la formation. Et aussi l'énergie, en développant les ressources locales (soleil).

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