La France en état de "chocs"

La France vient de subir trois chocs majeurs en ce début d'automne 2012. Un choc social avec le franchissement de la barre des 3 millions de chômeurs, amplifié par la multiplication des plans sociaux.
DR

Un choc économique, avec le sentiment d'une panne complète de croissance, qui risque de tourner à la récession en raison de l'austérité budgétaire. Un choc fiscal, enfin, avec une loi de Finances qui va prélever 20 milliards d'euros de recettes nouvelles sur les ménages et les entreprises en 2013. Du jamais vu !
Ces trois chocs ont pour point commun de fabriquer du découragement. Découragement des ouvriers, qui voient se fermer les usines les unes après les autres et manifestent leur désillusion devant l'impuissance politique. Découragement aussi des entrepreneurs, qui estiment que la France prend avec la hausse continuelle des impôts un chemin létal pour la croissance. La révolte fiscale des « Pigeons » est le symptôme d'un phénomène d'overdose que l'on ne peut ignorer. Mené au départ par des entrepreneurs du Net inquiets à la perspective de payer plus de 60% d'impôt sur leurs plus-values, ce mouvement est en train de muter pour fédérer de façon spontanée le malaise de tous les petits chefs d'entreprise, auto-entre-preneurs ou professions libérales, qui ont l'impression d'être la vache à lait de l'État. De là à imaginer la naissance d'un Tea Party à la française...François Hollande paye cash le prix politique de ce triple choc par une chute de sa popularité, la plus rapide jamais connue par un président nouvellement élu. Cinq mois après avoir porté avec espoir un président socialiste au pouvoir, la gauche se divise déjà et manifeste contre l'austérité et le traité budgétaire européen. Contrairement à ce que disent ses détracteurs, ce texte, certes signé par Nicolas Sarkozy, apporte pourtant plus de souplesse que le traité de Maastricht : avec la notion de déficit structurel, il permet de tenir compte des aléas de la conjoncture. En résumé, le « non » au traité ne change rien et aggrave même le problème en nuisant à la crédibilité de la signature de la France sur les marchés. Le « oui » permet d'espérer qu'au printemps 2013, la commission de Bruxelles ajuste le calendrier de la baisse du déficit public si la situation économique ne s'arrange pas. Pascal disait que croire en Dieu est un pari moins risqué que d'être athée. Avec le traité budgétaire européen, le choix qui nous est proposé est finalement assez semblable.
Pour couper court au découragement des Français, François Hollande va devoir répondre par un contre-choc de grande ampleur. C'est tout l'enjeu des nouvelles réformes en cours, qu'il s'agisse du rapport sur la compétitivité que remettra Louis Gallois d'ici à la mi-octobre ou de la négociation sociale sur la flexisécurité de l'emploi. L'ancien président d'EADS va proposer une véritable révolution fiscale : transférer massivement les charges patronales sur la fiscalité. La piste de la TVA étant écartée, il ne reste plus que la CSG et la fiscalité écologique. Toute la difficulté pour le gouvernement sera de doser cette réforme : 30, 40 ou 50 milliards d'euros ? En une seule fois ou bien en l'étalant sur cinq ans ? Vu l'ampleur du choc fiscal du budget, la sagesse devrait conduire à privilégier un transfert progressif. La baisse du coût du travail n'est de toute façon qu'une petite partie du problème de la compétitivité : la recherche-développement, la réforme du marché de l'emploi et celle de la formation professionnelle sont au moins aussi importantes.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 18
à écrit le 08/10/2012 à 12:15
Signaler
Que vous ayez vu ces trois, est tout à votre honneur...pourtant. La France, ne subit pas simplement trois chocs. La France est simplement en liquidation totale. La somme de tout les services du pays cesse en simultanés. Les parents, sont désorientés ...

le 09/10/2012 à 14:30
Signaler
Commentaire intelligent, réaliste, plein de bon sens mais d'une contradiction affligeante. Ce que vous condamnez, notamment le suicide de la Nation, vous l'encouragez en tenant de tels propos et vous vous joignez, peut-être même sans le savoir, aux...

à écrit le 06/10/2012 à 11:52
Signaler
Le véritable choc arrivera avec le double constat, d'abord de la récession en 2013 ou en 2014, lorsque ces mesures fiscales produiront la totalité de leurs effets destructeurs, ensuite de la situation de l'Etat français sur le marché de la dette souv...

à écrit le 05/10/2012 à 14:06
Signaler
NOUS DEVONS TOUT CELA A NOTRE GRAND HOLLANDE.

le 05/10/2012 à 15:10
Signaler
nous devons tout cela a une situation de dette sur dette depuis 30ans. Au debut c'est mitterand qui a vraiment commencer a faire la dette, car pendant la crise des années 80 le peuple n'a pas voulut baisser son train de vie. depuis c'est l'escalade: ...

à écrit le 05/10/2012 à 9:57
Signaler
L'auteur souligne parfaitement que baisser le cout du travail sans jouer sur les autres paramètres ne servira pas à grand chose, malgré l'énormité des sommes en jeu. En effet, ce gain sur 4 ans de 40 milliards est en fait peu de chose par rapport aux...

le 05/10/2012 à 10:58
Signaler
Vous rêvez ! Vous avez déjà vu un gouvernant baisser les dépenses publiques ? Ils ne sont pas suicidaires : tant de beaux fromages, de beaux locaux, de belles voitures etc. auxquels il faudrait renoncer ? Tant de "clients" déçus de ne plus être emba...

à écrit le 05/10/2012 à 9:13
Signaler
S'il n'aime ps les riches, il va devoir expliquer aux chromeurs qu'il les aime, quand il aura fait disparaitre du pays les investisseurs et les créateurs.

à écrit le 05/10/2012 à 9:06
Signaler
C'est marrant mais on parle jamais que des employés du secondaire (une fois de plus) et on oublie tjs le tertiaire pourtant bien plus nombreux. bref pour revenir au sujet, il est necessaire de recuperer des recettes, 20mdrs c'est n'est pas tant que c...

à écrit le 05/10/2012 à 9:06
Signaler
C'est marrant mais on parle jamais que des employés du secondaire (une fois de plus) et on oublie tjs le tertiaire pourtant bien plus nombreux. bref pour revenir au sujet, il est necessaire de recuperer des recettes, 20mdrs c'est n'est pas tant que c...

le 05/10/2012 à 12:44
Signaler
Non pas de baisse de la dépense sociale j'ai besoin de mon AME avec tous les soins gratuits même si je n'ai jamais cotisé !!

à écrit le 05/10/2012 à 9:06
Signaler
C'est marrant mais on parle jamais que des employés du secondaire (une fois de plus) et on oublie tjs le tertiaire pourtant bien plus nombreux. bref pour revenir au sujet, il est necessaire de recuperer des recettes, 20mdrs c'est n'est pas tant que c...

à écrit le 05/10/2012 à 9:00
Signaler
La France a ete gouvernee par des laches depuis Raymond Barre et Jacques Delors, et vecu au-dessus de ses moyens. Aujourd'hui, les huissiers frappent a nos portes, et bien evidemment, personne ne veut payer, ni investir.

à écrit le 05/10/2012 à 8:58
Signaler
Ceux qui entreprennent n'en peuvent plus et ils vont voir ailleurs à juste raison. Il risque d'y avoir des millions de gens dans la rue dès l'année prochaine. Pourquoi travailler plus pour payer beaucoup plus ? Je jette l'éponge et d'autres feront l...

à écrit le 05/10/2012 à 8:16
Signaler
Il y a pas un petit génie pour nous pondre une alternative à l'austérité parce que bon, reprendre les vieilles recettes de grands mère ça n'a pas l'air de fonctionner ? Ils devraient étudier l'histoire des crises nos politiques !

à écrit le 05/10/2012 à 8:02
Signaler
Le chomage augmente quand le cout du travail augmente;le cout du travail augmente quand le chomage augmente;la situation est instable;il faut réduire le cout du travail pour réduire le chomage.Mais comment?En augmentant le prix de l'énergie pour fina...

le 06/10/2012 à 10:12
Signaler
Vous avez raison , mais la grande différence , me semble t il , avec la periode '' avant les années 80 Tathcher :Reagan ) est que d un capitalisme d investissement avec des perpectives de rendement à Plus ou moyen terme ( 3 à 5 ans ) ...

à écrit le 05/10/2012 à 7:49
Signaler
Les apprentis sorciers qui nous gouvernent ne sont pas à une bourde près. Et quand ils ne sont plus au gouvernement, ils ne rêvent que d'une chose : y revenir !!! Qui fait les frais de ces errances : le peuple, qui n'est pas plus fûté que ses élus, p...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.