2017, année (du coq) de feu pour la Chine

En 2017, comme les années précédentes, l'économie mondiale dépendra en large part de ce qui se passera en Chine. Cette année sera placée sous le signe du coq de feu, dont la célébration est fixée le 28 janvier.
Robert Jules

Les années du coq de feu récompensent, selon l'horoscope chinois, ceux qui ont fait preuve de patience et de persévérance dans leur entreprise. Tout un symbole pour le gouvernement qui tente, suivant en cela les recommandations du plan quinquennal, de rééquilibrer son modèle économique des exportations vers la consommation interne ou, pour le formuler autrement, d'une croissance intensive en capital à une croissance tirée par l'innovation.

Mais, comme le disait le président Mao, "l'avenir est radieux, mais la route est sinueuse". Cette transformation du modèle de la deuxième économie du monde ne va pas sans difficulté.

La chute des marchés financiers en janvier 2016

On rappellera qu'aux premiers jours de janvier 2016, les marchés financiers chinois avaient subi une forte chute, faisant craindre une nouvelle crise financière mondiale, avant que les autorités reprennent le contrôle de la situation. La fin d'année s'annonce plus calme même si nombre de problèmes persistent.

L'un d'eux est l'accélération de la sortie des capitaux, estimée pour 2016 à 1.000 milliards de dollars selon Goldman Sachs, entreprises et particuliers préférant mettre une partie de leurs actifs à l'étranger. Il s'agit là d'un signe d'inquiétude.

L'une des causes est la dépréciation du yuan, déjà à son plus bas niveau depuis 8 ans. La baisse devrait s'accentuer en 2017, de 3 à 5% face au dollar, selon les autorités. Pékin essaye d'enrayer le mouvement en soutenant au prix fort sa monnaie, ce qui fait baisser rapidement ses réserves de changes, passées de 4.000 milliards de dollars en 2014 à moins de 3.200 milliards de dollars fin 2016.

Une dette totale de plus de 250% du PIB

Un autre sujet de préoccupation est le niveau de la dette dont s'est émue en septembre la Banque des règlements internationaux (BRI). Sa dette totale (État, entreprises publiques et privées, ménages) représente plus de 250% du PIB. Le pays consacre un tiers de son PIB au paiement d'intérêts de cette dette.

Certes, l'importante épargne du pays et des entreprises peut pallier à tout moment s'il y a besoin de liquidités pour pouvoir honorer les remboursements. Mais la valeur réelle de ces actifs pourrait être dans un contexte de fuite de capitaux, de dévaluation, et de dégonflement de la bulle immobilière, largement inférieure à la valeur comptable à laquelle ils ont été inscrits lors de leur achat.

Bien sûr, la République populaire a un taux de croissance qui reste encore important. Mais après les 6,7% en 2016, l'Académie chinoise des sciences sociales prévoit 6,5%, un chiffre que nombre d'experts trouvent optimiste et qui en fait correspond à l'objectif fixé par le plan quinquennal. Surtout, il faut remonter aux années 1990 pour retrouver un niveau aussi faible.

Un rôle positif

Pour autant, cette année du coq de feu devrait voir la Chine continuer à jouer un rôle positif. La Chine essaie de rattraper son retard technologique et vise à ce que les plus importantes de ses entreprises, notamment les sociétés publiques les plus performantes, acquièrent une dimension internationale pour s'imposer hors du pays. De même, elle s'emploie à lutter sérieusement contre le réchauffement climatique, à favoriser l'intégration progressive du yuan au système monétaire international,  ou encore à normaliser ses marchés actions et obligataire pour attirer les investisseurs étrangers et à faire fonctionner son système bancaire selon les normes internationales. Les intentions, qui sont d'ailleurs définies dans le plan quinquennal, restent bonnes.

Enfin, les problèmes que rencontre la Chine sont liés à la conjoncture actuelle. Elle, qui avait bénéficié et soutenu la dynamique de la « mondialisation », subit aujourd'hui le reflux. Depuis la crise financière de 2007, le phénomène s'est essoufflé. Le protectionnisme est revenu à l'ordre du jour même, et surtout, au pays de l'Oncle Sam, avec le tonitruant Donald Trump. Il serait quand même paradoxal que le coq chinois, même si c'est au nom de ses intérêts, soit aujourd'hui celui qui maintient haut la flamme de la "mondialisation" et du commerce international.

Robert Jules

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Commentaires 2
à écrit le 29/12/2016 à 10:56
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Une dette de 250% du PIB et pourtant personne ne leur impose des crises d'austérité, au contraire tout le monde veut qu'ils investissent beaucoup plus. Si ça c'est pas un système économique de débile mental je ne sais pas ce que sais...

à écrit le 28/12/2016 à 20:49
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C est l annee du coq castre i e le chapon de la grippe aviare. La Chine est un pays de coqs qui se battent entre eux avec des plumes en plastique frelatee

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