Alain Tonnard (Audika) à la Tribune des Décideurs : "L'audition ne laisse pas de place au low cost ! "

Lundi 28 avril à 12h30, nous recevions Alain Tonnard, Président Directeur Général d'Audika, spécialiste des appareils auditifs.

Alain Tonnard était cette semaine l'invité de La Tribune des Décideurs, en partenariat avec DécideursTV. Depuis 35, Audika s'est engagé, non sans flair, dans le business des appareils auditifs. Un business qui devrait prendre ses lettres de noblesses avec l'essor annoncé de la silver économie.

Longtemps leader sur le marché français, Audika s'est fait doubler par son concurrent italien, Amplifon, l'an dernier. Mais le premier trimestre s'annonce déjà comme le retour au top du groupe familial, qui n'a pas peur de la concurrence :

"L'âge d'achat du premier appareil auditif avoisine les 70 ans. Si l'on calcule, le papy-boom devrait donc arriver l'année prochaine ou la suivante, le meilleur est donc devant nous ! C'est pour ça que la concurrence s'amplifie. Mais la concurrence stimule le marché et nous sommes les mieux implantés. Donc cela ne nous fait pas peur."

Pourtant, le contexte économique n'est pas au beau fixe. Manuel Valls vient d'annoncer un gel des pensions de retraites, qui pourrait avoir un impact négatif sur le cœur de cible de l'entreprise.

"Depuis 2008, les mauvaises nouvelles abondent. Avant, nous étions complètement dissocié de la macro-économie car les gens touchaient leurs retraites, ne se posaient pas de questions. Aujourd'hui, on baigne dans le pessimisme macro-économique, qui engendre un stress de consommation légitime, qui touche de plus en plus les seniors."

Un métier de service

Cette conjoncture pourrait favoriser l'émergence d'offres d'appareillage auditif low-cost, et notamment sur internet. Mais Alain Tonnard n'y croit pas :

"Les appareils auditifs sont un métier d'accompagnement, de service contrairement aux opticiens. L'opticien vend une paire de lunettes avec un test objectif réalisé par un ophtalmo.  Les tests auditifs sont assez longs, et réalisés entièrement par les audioprothésistes. C'est le spécialiste qui va faire les réglages et l'entretien pendant toute la durée de vie de l'appareil (5 ans). Ce métier n'a pas la place pour le low-cost. C'est un métier de service, pas de distribution."

Avec le boom à venir, l'audioprothésiste va devenir de plus en plus recherché. Et ceux qui les vendent également. Les enfants d'Alain Tonnard et de son frère, Jean-Jacques ne s'y sont d'ailleurs pas trompé : ils ont rejoint l'entreprise familiale depuis quelques années. Un élément important pour le chef d'entreprise, à l'heure où Alstom pourrait passer sous pavillon américain...

"Bien sûr que si le choix était donné, on préférerait qu'Audika reste en France. Le drapeau est important, mais il faut qu'il y ait un acheteur digne de ce nom. En tant qu'entreprise familiale, nous aimerions quand même que cela dure le plus longtemps possible, mais les conditions de reprise  sont tellement compliquées en France, c'est décourageant..."

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Commentaires 3
à écrit le 28/04/2014 à 13:12
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Bonjour Monsieur, vous utilisez parfois des partenaires pour générer des rdv dans vos agences.Quand allez vous rendre ce canal régulier? Merci

à écrit le 28/04/2014 à 11:31
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En tant que fondateur d'une entreprise, si demain vous souhaitiez vendre, la nationalité de l'acheteur aurait-elle une importance pour vous?

à écrit le 25/04/2014 à 21:15
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l'éclairage médiatique du rachat d'Alstom et un parfait télescopage entre une vision économique à moyen terme et le long terme... L'évidence d'un intérêt Européen n'est pas encore pour demain ; les élections oui

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