"Une nouvelle dégradation de la note de Groupama est possible"

Marc-Philippe Juilliard, analyste assurance chez Fitch, revient sur le "cas" Groupama, qui se trouve aujourd'hui dans une situation financière préoccupante. La possibilité d'une nouvelle dégradation de l'assureur vert n'est pas écartée.
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Depuis quand la situation de Groupama est-elle préoccupante ?

Nous n?avons pas subitement découvert un problème particulier. En mars dernier, la perspective sur les notes de Groupama a été revue de stable à négative. En août, la solvabilité s?est détériorée et la note a été abaissée d?un cran. Et fin septembre, la note a été abaissée de deux crans du fait d?un nouvel amoindrissement de sa solvabilité. Celle-ci est principalement dû à deux aspects : son exposition à la dette souveraine de certains pays périphériques de la zone euro et l?exposition de son portefeuille d?investissement aux marchés actions, significativement supérieure aux autres assureurs français et européens. Or la valeur de ces deux classes d'actifs a eu tendance à se déprécier fortement au cours des derniers mois.

Une nouvelle dégradation est-elle possible ?

Nous avons maintenu une perspective négative sur l?ensemble des notes du groupe, ce qui indique qu?une nouvelle dégradation est possible. Mais cela n?est pas plus qu?une possibilité à ce stade. Ce qui serait susceptible d?induire une nouvelle dégradation serait par exemple, à solvabilité constante, une forte dégradation de la rentabilité ou de son positionnement concurrentiel.
Autre possibilité, si l?on vend des activités à un prix faible, cela améliore d?autant moins la solvabilité. Et lorsque l?on vend un actif générateur de profits, cela affecte la rentabilité structurelle. Chaque décision qui pourrait être prise comporterait de toute évidence des aspects à la fois positifs et négatifs. En tant qu?agence de notation, nous ne préjugeons pas des décisions.

Le secteur de l?assurance est-il en danger ?

Nous avons un certain nombre de préoccupations pour le secteur, principalement liées à l?évolution des marchés financiers. En effet, avant de régler les sinistres, l?un des fondements de l?assurance est de placer les primes perçues. Et cette activité d?investissement s?accommode mal des turbulences de marché. Cela étant, il ne faut pas sur-réagir. Pour mémoire, les sociétés d?assurance étaient beaucoup plus exposées aux actions en 2008 qu?aujourd?hui. Par ailleurs, pour l?assurance dommages, nous avons révisé notre perspective de négative à stable début octobre, du fait de tendances tarifaires plutôt favorables et d?une sinistralité globalement maîtrisée.

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