La résurrection du dollar annonce une reprise américaine durable

Le dollar s'envole depuis l'annonce de la Fed de continuer sa politique de création monétaire jusqu'à ce que le taux de chômage américain passe sous la barre des 6,5%. Pour l'économiste Michel Santi, cette tendance devrait se confirmer, annonciatrice d'un retentissant come-back des Etats-Unis sur les marchés mondiaux.
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Relativement stable depuis quelques mois, le dollar a pourtant subi une dépréciation ininterrompue ces dix dernières années et, ce, vis-à-vis de la quasi-totalité des autres monnaies. La dégradation des déficits américains avait en effet inévitablement pesé sur sa valeur. Les dépenses outrancières sous la Présidence Bush combinées à ses diverses expéditions militaires, couronnées par l'effondrement immobilier avaient achevé de persuader les investisseurs de se détourner des actifs US.

La période précédente avait néanmoins été marquée par une forte ascension du billet vert, sous l'impulsion d'une administration Clinton récoltant les dividendes de ses hausses d'impôts et de la stabilité géopolitique qui a succédé au démantèlement de l'Union Soviétique. Du coup, les excédents budgétaires combinés à des taux d'intérêt US réels positifs avaient propulsé le dollar et les actifs boursiers (notamment américains) comme investissements de choix.

La fin de la baisse des taux quantitative annonce le retour du dollar

 Aujourd'hui, grâce aux retraits d'Iraq et d'Afghanistan et aux progrès spectaculaires sur le front de la lutte contre les déficits (budgétaire et commercial), le contexte semble étrangement similaire à celui des années 90. La reprise économique de la première puissance mondiale et les économies budgétaires substantielles ramèneront en effet le déficit US à environ 3% du P.I.B. en 2013. Sachant que le facteur décisif qui devrait poser le tout dernier jalon pour une reprise du dollar sera la fin annoncée des baisses de taux quantitatives de la Réserve fédérale, inéluctable à mesure de l'amélioration des chiffres de l'emploi.

N'oublions pas en effet que son Président, Ben Bernanke, a courageusement annoncé la poursuite de cette création monétaire tant que le chômage n'atteindrait pas 6.5%, niveau qui sera prochainement atteint. Enfin, la poursuite prévisible de la baisse du Yen (du fait d'une masse monétaire amenée à être doublée au Japon en deux ans) sera le facteur décisif qui autorisera une flambée en bonne et dure forme du billet vert et de l'ensemble de la classe des actifs américains.

La fête est finie pour les matières premières et les métaux précieux

 Tendance lourde donc d'appréciation généralisée du dollar qui sonnera la fin des réjouissances pour les matières premières, « commodities » et autres métaux précieux. L'époque où les marchés émergents, emmenés par la Chine, épuiseraient toutes les ressources à disposition est à présent bel et bien révolue. Leur consommation étant dorénavant revenue à des niveaux moins vertigineux, à mesure que leurs moteurs respectifs se mettent à tourner selon des rythmes plus raisonnables.

Quoiqu'il en soit, le processus de revalorisation - ou plutôt de dévalorisation - de ces actifs n'en est qu'à ses prémisses, et il n'affectera pas la croissance globale car il traduira simplement une correction des excès du passé. Quant à l'inflation maintes fois annoncée par les détracteurs acharnés de la création monétaire, elle ne préoccupe plus aujourd'hui que les inconditionnels de la théorie du complot. Car les faits sont là, incontestables : le chômage américain, toujours très élevé, se résorbe progressivement, et le secteur privé - c'est-à-dire tant les familles que les entreprises US - ont largement soldé leurs endettements (deleveraging). Dans conditions, plus dure sera la chute pour les métaux précieux comme pour les autres commodities...

Le raffermissement du dollar: un avantage pour les Etats-Unis

 Les grands gagnants seront les valorisations américaines et, ce, d'autant que la corrélation entre le niveau du dollar et les performances boursières est très différente que celle que connaît le Japon avec son Yen. En effet, bien moins dépendants de leurs exportations, les Etats-Unis tirent un avantage indiscutable du raffermissement de leur monnaie.

Faut-il rappeler que les bénéfices des entreprises américaines avaient nettement progressés dans les années 1990 en même temps que le dollar, avant de connaître une décrue identitique au billet vert lors de la décennie suivante? En outre, comme les marchés émergents sont aujourd'hui bien moins dépendants de la monnaie américaine qu'il y a dix ans, une flambée du dollar n'aura pratiquement pas d'impact négatif sur leur croissance. Attendons-nous donc à un ré-équilibrage en profondeur des actifs qui devrait favoriser de manière décisive la monnaie et les bourses américaines.
 

 *Michel Santi est un économiste franco-suisse qui conseille des banques centrales de pays émergents. Il est membre du World Economic Forum, de l'IFRI et est membre fondateur de l'O.N.G. « Finance Watch ». Il est aussi l'auteur de l'ouvrage "Splendeurs et misères du libéralisme"

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Commentaires 26
à écrit le 17/07/2013 à 13:22
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Bien sur la planche à billets pour créer de la richesse c'est mieux que l'économie réelle... Débile !!!

à écrit le 16/07/2013 à 12:07
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La résurrection du dollar annonce une reprise américaine durable a la condition que l'Europe soit offerte a toute ses exportations, optimisme du au négociation en cours qui asservira notre continent!

à écrit le 15/07/2013 à 22:45
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Mais bien sûr, et la marmotte...

à écrit le 15/07/2013 à 18:19
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Non seulement le mec raconte n'importe quoi mais en plus il affiche fièrement sa photo. En taule, les petits truands comme lui qui plombe l'économie avec leur compte de fées.

à écrit le 15/07/2013 à 17:18
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Le dollar s'envole !!! de la même façon que l'euro était en crise ? L'euro est à 1.30 dollars plus ou moins depuis de très longs mois et ne bouge que très peu ...ou bien est-ce que nous ne vivons pas sur la même planète ?

à écrit le 15/07/2013 à 16:37
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Excellent pour nous tous .L'Amerique est le pays de l?hyper consumerisme et les americains qui épargnent peu par rapport à nous (6 % conte 12 % en temps normal) vont tirer nos exportations comme ils le font depuis des decenies .Rien n'a changé ,ils s...

le 17/07/2013 à 9:59
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tu crois vraiment ce que tu dis ou c'est ironique? si ce n'est pas ironique, cela devient inquietant, les bisounours sont toujours les premiers a se faire tondre.

à écrit le 15/07/2013 à 16:02
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Merci, au milieu de toutes les mauvaise nouvelles (impôts, accidents, chômage .....) rire a en pleurer en vous lisant me met un peu de baume au coeur. l'or est mort, le dollar monnaie refuge, je la replacerai celle là.

à écrit le 15/07/2013 à 15:59
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a

à écrit le 15/07/2013 à 15:44
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@plusdeprecision: Les banques centrales du Liban, du Paraguay, et Indonésie. . http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/01/14/pour-sortir-de-la-crise-il-faut-plus-d-etat_1816645_3234.html

à écrit le 15/07/2013 à 15:29
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la Tribune pourrait elle etre plus precise : Mr Santi conseille quelles banques centrales ???

à écrit le 15/07/2013 à 15:23
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combien Mr Santi a t'il touché pour dire de tels conneries ....

le 15/07/2013 à 18:07
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On est en été voyons, ne vous énervez pas. Les journaux font comme la TV, avec les budgets limités des vacances, ils remplissent les programmes avec des redifs des années d'avant, des démonstrations de stagiaires et des bêtisiers de l'année écoulée. ...

à écrit le 15/07/2013 à 14:30
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Economiste de pacotille, tjrs des analyses très mainstream dans la droite ligne des "la crise est derrière nous" que l'on entend partt. Pourquoi n'avons-nous pas de vrais économistes qui nous parlent des conséquences des hausses de spread à venir sur...

le 15/07/2013 à 19:03
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On a bien Charles Gave (Institut des Libertés) et Charles Sannat (Le Contrarien matin) pour remonter le niveau

à écrit le 15/07/2013 à 14:13
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Les valorisations américaines reprennent du poil de la bête, donc tout va bien Madame la Marquise ? Bernanke qui reconduit COURAGEUSEMENT (hahaha!) la création monétaire, comme si les marchés lui demandaient d'arrêter !!! Une conclusion s'impose aprè...

à écrit le 15/07/2013 à 13:52
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je propose aux lecteurs de LT de cotiser pour permettre à l'économiste maison de s'acheter une nouvelle chemise avec cravate. Les cotisations sont ouvertes,LT donnez nous un compte svp.

à écrit le 15/07/2013 à 13:23
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Ma grand mère est meilleure économiste que lui. effarant tissu de bêtises, généralités et mensonges. Finallement, comme d'habitude, les économistes sont les plus cons et les seuls à ne rien comprendre. Le cycle des commo terminé? on en reparle dans d...

le 15/07/2013 à 14:53
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Oui votre Grand Mère est certainement "meilleure économiste " que tous ceux qui viennent nous "baratiner " ( et de plus , parfois payés par des Organismes Financiers !) De plus, il y a un "Gars " qui vient de nous annoncer que la Croissance est de re...

le 15/07/2013 à 14:58
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Bon pour " la revue la Tribune " , c'est très intéressant d'avoir de tels Articles ; car les "Guignols " sont en congés ; et finalement cela fait rire 'Jaune " Avant 1939 , il y avait les mêmes " Savants et Prédicateurs " et on a bien Vu ensuite ....

à écrit le 15/07/2013 à 13:02
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cet article illustre magistralement le fait que la bourse n'est qu'une manipulation des moutons de Panurge et l'art d'anticiper la direction qu'on va leur donner. C'est quoi la prochaine bulle?

à écrit le 15/07/2013 à 13:00
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Encore un économiste qui croit à la reprise américaine ! Je ne sais pas s'il a bien regardé les derniers chiffres mais, c'est plutôt une hausse du chômage qu'on observe sur une semaine. De plus, sur les chiffres des derniers mois, la tendance est à l...

à écrit le 15/07/2013 à 12:49
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cet pseudo économiste collectiviste vit dans ses réves et son idéologie keynésienne, il est comme Holland il nous parle de reprise mais c'est tout le contraire que nous observons. Quand à la fin de quantitative easing on demande avoir.

le 15/07/2013 à 14:14
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économiquement il vaut mieux être aux USA qu'en Europe ! Ne vous en déplaise !

le 15/07/2013 à 15:26
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Je suis d'accord, ce n'est pas mon propos, je dis que l'emploi n'a pas encore reparti au USA qu'on qu'en dise les politiciens américains et à fortiori français. C'est comme Bernanke qui nous annonce la fin du quantitave easing mais qui contrairement ...

le 15/07/2013 à 16:12
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economiquement il vaut mieux être en France USA pas de protection social, allocations chomage et retraite à minima. ogm, boeuf au hormones et polet au chlore études sup à crédit, des pilotes de lignes diplomés au SMIC 100 milions de personnes au food...

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