“Pour créer une entreprise, il faut être héroïque“, Alexandre Malsch (Melty)

Il cherche les Mark Zuckerberg et autres Justin Bieber à la française. Alexandre Malsch, créateur de Melty, groupe de sites internet d’actualité destinés aux jeunes, livre sa vision de l’entreprenariat et de la promotion des talents "Made in France".
Alexandre Malsch, 28 ans, co-fondateur de Melty. (DR)

Son entreprise n'est déjà plus à classer parmi les "jeunes pousses". Alexandre Malsch, le jeune - il a 28 ans - patron de Melty dirige un groupe de sites internet ciblant des lecteurs de sa génération qui rassemble 9 millions d'internautes mensuels en mars selon Médiamétrie NetRatings. A l'université d'été du Medef, où  il était invité pour démontrer que "tout est possible à tout âge", il venait aussi faire promouvoir sa nouvelle idée : un outil de promotion des champions du "Made in France" âgés de 16 à 30 ans, dont il pourrait d'ailleurs être le premier visage. Et malgré un langage décontracté, le jeune patron défend une position pas si éloignée de celle de ses aînés.

Avez votre nouveau projet, qui vise à promouvoir les jeunes talents, vous partez un peu à la "recherche de la nouvelle star" des entrepreneurs en France. Ils sont si difficile à trouver ?

Beaucoup de jeunes ont du talent et de l'énergie… mais on n'en parle jamais. Ils ne font jamais la "une" des médias. Chez Melty, on était les premiers concernés. Il y a des Américains, des Canadiens, des Anglais en "Une" de nos sites. Alors qu'on a des jeunes qui sont pleins de talents aussi en France. On a donc créé une pépinière qui s'appelle "Melty Talent House". L'objectif c'est de les accompagner financièrement, un petit peu parce que notre entreprise est encore petite, mais surtout éditorialement. Pour raconter leur histoire, leur donner de la visibilité. Un "talent manager" les aidera à faire avancer le projet. Surtout, si on raconte l'histoire de ces jeunes qui ont du talent et qui sont Français  ça donnera certainement envie à d'autres jeunes en France de créer.  Il n'y a pas de culture pionnière en France, contrairement aux Etats-Unis où il y a le "rêve américain". Ici, on est super bon pour faire les grèves, la révolution, et pourtant il y a des talents incroyables mais on n'a pas dans notre ADN cette culture pionnière de se dire : 'on va créer un truc qui va changer la vie des gens'.

Vous cherchez des entrepreneurs stars ?

Ça peut être des jeunes chefs d'entreprise star mais pas seulement. On a par exemple reçu un dossier de candidature d'un jeune qui s'appelle Maxime Castillo, qui a dix-sept ans et demi, qui vit à Bordeaux. Il est champion du monde de bodyboard et personne ne le sait. On cherche surtout des jeunes qui ont entre 16 et 30 ans dont on va pouvoir raconter l'histoire. Et leur histoire pourra donner envie de vivre des aventures similaires.

Ces entrepreneurs ultra-précoces comme ce jeune britannique de 17 ans qui a vendu sa start-up à Yahoo !, c'est ça qui vous inspire?

Ce qui est dommage, c'est de ne parler que de ces exemples à l'étranger alors qu'il y en a aussi en France. Prenez par exemple Daniel Marheli, qui a 28 ans, et qui a créé Deezer [le site de musique en streaming ndlr]…  Je suis certain que 95% des jeunes qui l'utilisent tous les jours ne savent pas que c'est une initiative française.

>> Lire aussi : Les fondateurs de Deezer, Free et Allociné parient sur une appli de fans de séries TV

Pendant ces universités d'été du Medef, beaucoup de patrons ont exprimé leur exaspération parce qu'ils sont riches et qu'il serait mal vu d'être riches en France. Vous partagez leur point de vue ?

 Les gens ne connaissent pas l'histoire de ceux qui ont créé les entreprises. Ils ne savent pas ce qu'il y a derrière. Du coup ils ont l'impression que 'pouf', l'entreprise est apparue toute seule. Mais c'est du travail, c'est dur, c'est du stress. En caricaturant un tout petit peu, pour créer une entreprise d'une certaine manière, il faut être héroïque au sens ancien du terme. Il faut porter son projet, il faut se battre. Il faut ne pas avoir peur de perdre, de 'se planter'. Les gens ne voient que les entreprises très fortes et ils ont l'impression que ça marche très facilement alors que c'est énormément de travail. Melty est un projet que j'ai commencé quand j'avais 15 ans. La société a été créée en 2005, le site en 2008. On a fait deux pivots, on a failli planter deux fois intégralement la boîte.

Fleur Pellerin, la ministre de l'Economie numérique a proposé une "école de l'entrepreneur". C'est nécessaire ?

Une école d'entreprenariat ça peut aider, surtout si elle est médiatisée, à inspirer cette culture pionnière. Mais ce qui importe ce n'est pas de se dire, je vais faire une entreprise mais "je veux changer la vie des gens, donc, je fais une entreprise'. Quand on a créé Melty, on ne s'est jamais dit, 'on va créer une entreprise, on va gagner plein de thunes'. Nous nous sommes dit : 'il n'y a pas de média qui parle aux jeunes' alors nous en avons créé un. Et on a monté une entreprise. A l'époque c'était même une association parce que l'on n'avait pas le droit de créer une entreprise quand on avait moins de 18 ans. 

En fait ce n'est pas forcément une école d'entrepreneur qui manque. Créer une école d'entrepreneur c'est comme dire "internet c'est une part de l'industrie en soi". Internet, ce n'est pas une industrie, c'est quelque chose qui irrigue toutes les industries.

Internet n'est pas la bonne "filière" pour lancer un projet de start-up ?

Plus qu'internet même, c'est la numérisation d'une branche qui est la bonne filière. Internet en soi, ça a déjà été fait. Maintenant ce qui avance c'est :'comment tu prends quelque chose et tu le numérises'. Marc Simoncini par exemple essaye de numériser les lunettes, c'est intéressant, c'est une méthode qui est en train de révolutionner une partie d'une industrie spéciale.

Quelles seraient alors les industries ou les secteurs encore à numériser ?

On peut commencer par l'Etat peut-être… on peut encore plus fluidifier tout ça !

>> Lire aussi :  Le site Melty s'offre des stars du web comme parrains

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Commentaires 18
à écrit le 05/09/2013 à 9:53
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... "Melty Talent House" ; "Deezer"... et toutes les autres... On devinerait plus facilement que ces entreprises sont françaises si elles portaient un nom français !!...

à écrit le 05/09/2013 à 2:13
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Encore un titre racoleur qui laisse à penser que créer une entreprise en France, c'est plus compliqué qu'ailleurs. Est-ce que qqn pense franchement que les Zuckerberg et autres Jobs ou autres créateurs étrangers connus ont fait ça facilement, sans nu...

à écrit le 04/09/2013 à 19:53
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Il n'a qu'a travailler au smic, il comprendra quel genre de "héro" il était.

à écrit le 03/09/2013 à 17:24
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Me to vous tenez le pompon ! Etre actionnaire c'est être héroïque ? Une nouvelle fois si ça ne rapportai pas vous ne le feriez pas. Chercher à faire du fric en prêtant celui qui déborde de nos poches c'est donc héroïque ? Hé ben ! Je préfère entendre...

à écrit le 03/09/2013 à 17:15
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Dès qu'on parle de Franc maçonnerie la censure passe. Il est évident que la réussite de ce petit prétentieux n'est due qu' au soutien de la Franc maçonnerie à laquelle est soumis aussi le journal de La Tribune. Cette censure est la preuve que la ...

le 04/09/2013 à 0:19
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Elle est bonne votre herbe ?

le 05/09/2013 à 1:10
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Elle a tourné dans le sachet... sur de sur.

à écrit le 03/09/2013 à 16:32
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Pour être actionnaire au moins autant : CSG, Irpp, ISF, Taxe sur les dividendes et bien sur non déductibilité des moins values nettes

à écrit le 03/09/2013 à 14:59
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Bonjour, j'ai 33 ans et j'ai monté ma seconde société dans le numérique il y a 4 ans, elle tourne pas mal, je suis pas millionnaire mais je suis pas à plaindre et je voudrais pousser un coup de gueule : Y'en a marre de ces patrons (je ne parlerai pas...

à écrit le 03/09/2013 à 14:39
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Donner la parole à ce petit con m'exaspère. Internet n'est que l'arbre qui cache la forêt car Merril Lynch a estimé que plus 279 millions d'emplois industriels dans le monde ont été perdus depuis 2000 à cause de l'ère numérique. "Numériser une branch...

le 04/09/2013 à 22:59
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le progrès technique ca vous parle ? la croissance ca veut dire quelque chose pour vous ? oui on produit plus avec moins d'hommes c'est l'histoire de l'évolution et c'est pour ca que vous pouvez prendre un pc pour dire cà.

à écrit le 03/09/2013 à 14:36
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quelle idée de faire sa société en France... Venez à Luxembourg, à Bruxelles ou à Londres, vous êtes les bienvenus. En cas de réussite, vous ne serez pas obligés de vous planquer, de rouler en Logan et de porter les pulls tricotés par votre grand-mèr...

à écrit le 03/09/2013 à 13:40
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On parle evidemment en France socialo.

à écrit le 03/09/2013 à 13:37
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Pour etre patron en France, il ne faut pas etre heroique, il faut etre inconscient.

à écrit le 03/09/2013 à 13:13
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Etre patron (surtout petit patron) en France, c'est pas de l'héroïsme c'est de la stupidité, je sais de quoi je parle je suis patron de petite société depuis 15ans, si je devais recommencer je ne le ferai pas, le problème c'est qu'au moment de la cré...

à écrit le 03/09/2013 à 11:45
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Pourquoi des jeunes ? J'ai créé ma première entreprise à 38 ans. Ma seconde sera pour bientôt, et j'ai 55 ans. Pour moi le problème est que les "seniors" sont complètement mis à l'écart. Les gamins qui créent des Startup n'ont qu'une cible : les aut...

à écrit le 03/09/2013 à 11:25
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Un site d'info à destination des jeunes... c'est super innovant... Ce qu'il y a de bien avec ce genre de site, c'est que l'on sait tout de suite si c'est rentable : on parle du nombre de visites d'internautes mais surtout pas du chiffre d'affaire et ...

le 03/09/2013 à 20:56
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Un petit tour sur score3 : une boite qui fait un peu plus de 1 million de CA en 2011, située au Kremlin à 2 pas de l'Epitech. + une SASU montée en juin dernier. Alors ok le gars a 28 ans et est courageux, mais ce n'est pas parce qu'on monte une pet...

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