Chefs d’entreprise, ne renoncez pas à la croissance !

Les entreprises sont souvent bloquées dans leurs projets par le manque de financements. L'affacturage peut présenter une alternative. Par Thierry Willieme, président de GE Capital France
Thierry Willième, président de GE Capital France souligne l'assèchement du crédit bancaire destiné aux entreprises

 Chacun l'a compris, les temps sont durs et les signes de reprise qui s'annoncent, même s'ils sont bienvenus, restent encore fragiles. Pour 2014, la croissance n'atteindra pas 1 %, bien en-dessous des niveaux de croissance de 2 à 3 % qui permettraient à la majorité des entreprises de constater une reprise. La croissance restera également bien en-dessous des niveaux qui permettraient d'assurer une baisse rapide du chômage, ou de créer de réelles opportunités pour les jeunes à la recherche d'une première expérience.

 Avant la crise, 600 milliards d'euros de crédit en plus, chaque année

Cette situation a des causes économiques connues. En premier lieu, la crise économique qui, même si nous en sortons,  doit encore être digérée. Ceci se manifeste de plusieurs façons, et la plus nette tient en un chiffre : 600 milliards. Avant la crise, le système bancaire européen dans son ensemble augmentait de 600 milliards par an l'encours des crédits apportés aux entreprises, ce qui permettait à ces dernières d'embaucher et de réaliser les investissements nécessaires à leur croissance.

Aujourd'hui: zéro, ou presque

Cette contribution du système financier à la croissance européenne - 600 milliards de plus par an - représente  l'équivalent de cent fois le budget du Ministère des Affaires Étrangères ! Désormais, ce montant est pratiquement égal à zéro.

 Un problème micro-économique, plutôt que des déséquilibres macro

Pour faire face à la crise économique, les gouvernements et la Banque Centrale s'attachent à identifier et à mettre en œuvre des solutions pour relancer l'économie. Mais beaucoup d'entreprises témoignent d'une réalité différente. Leur quotidien est en effet moins marqué par des déséquilibres macroéconomiques, que par un problème microéconomique simple : elles ont identifié des marchés ou des clients qui pourraient très probablement acheter leurs produits ou leurs services, mais elles n'arrivent pas à trouver les moyens pour produire.

Les financements classiques épuisés

 Autrement dit, elles n'arrivent pas à faire la jonction entre, d'une part, un client prêt à payer dans trois mois, et, d'autre part, les ressources en personnels ou en fournitures dont elles auraient besoin tout de suite. Ces chefs d'entreprise savent qu'ils peuvent produire plus, mais ils ont épuisé les financements classiques : leurs économies qu'ils ont apporté au capital de la société ou les prêts qu'ils ont pu obtenir, mais dont le montant ne peut plus augmenter, sont déjà utilisés dans leur intégralité.

Le pari des trois mois

Ces entreprises n'ont pas d'accès direct aux marchés financiers. Les dispositifs publics peuvent aider, mais ils ne concernent encore, en France, que 80.000 entreprises sur les 3 millions d'entrepreneurs français. Au total, ces entreprises voudraient croître davantage, mais elles ne trouvent personne qui leur fasse assez confiance pour faire avec elles le « pari des trois mois », qui sépare le moment où elles ont besoin de fonds, et celui où elles seront payées par leur client.

 Ce « pari des trois mois », nous le connaissons bien pour être un des principaux acteurs de la gestion du poste client en France. En achetant à nos entreprises clientes près de 13 millions de factures cette année encore, nous transformons ces factures en plus d'une trentaine de milliards de financements immédiatement disponibles - grâce auxquels ces entreprises peuvent investir tout de suite pour vendre dans trois mois.

L'affacturage progresse....

Nous les aidons également à recouvrer rapidement les montants à payer, sachant exactement comment accélérer la relation avec un grand donneur d'ordre - fort des milliers de clients que nous représentons, nous sommes par exemple mieux armés face à la grande distribution. Alors que le reste du crédit se contractait, l'affacturage a continué à progresser,  ses volumes passant de 117 milliards d'euros en 2007 à plus de 185 milliards en 2012 - une preuve, au passage, que ce n'est pas l'absence de demande des entreprises qui explique le faiblesse de la progression du crédit.

 ... mais reste minoritaire

Alors que l'affacturage constitue pour beaucoup d'entreprises la seule solution pour financer leur croissance, son utilisation demeure pourtant minoritaire - moins de 15% du crédit à court terme aux PME.  En creux, cela signifie qu'une majorité d'entreprises auront probablement été contraintes de « renoncer à la croissance »,  faute de disposer au bon moment d'outils de financements adaptés. Ce « renoncement » n'est ni un choix, ni une fatalité. Saluons l'initiative de la Banque Publique d'Investissement pour étendre sa boîte à outils pour accompagner la croissance des entreprises.

Mais n'oublions pas qu'il existe d'autres outils, à la portée immédiate de la plupart des entreprises, pour répondre aux besoins de financement des entreprises et les aider à « renoncer au renoncement » à la croissance !

 

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Commentaires 2
à écrit le 12/11/2013 à 19:14
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Les banques ne prêtent pas...sauf les affactureurs !

à écrit le 12/11/2013 à 17:05
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La jolie page de pub....

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