Parions enfin sur l'économie de la connaissance !

Transformer la recherche scientifique en innovations, exploitées par les entreprises, tel est le défit des Sociétés d'Accélération du Transfert de Technologies (SATT). Par Olivier Fréneaux, Président de l’Association des SATT

En 2000, la stratégie de Lisbonne affichait comme objectif de faire de l'Union Européenne « l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale ». Face à cet enjeu crucial maintes fois reconduit, le Programme des Investissements d'Avenir (PIA) a été mis en place en France, ces dernières années, pour restaurer notre compétitivité en valorisant les connaissances produites par nos chercheurs.

Ce programme lancé en 2009 et qui est notamment à l'origine des SATT - Sociétés d'Accélération du Transfert de Technologies -, est né d'un triple constat : le déficit français en matière de brevets et surtout de licences ; une balance des paiements et des exportations préoccupante ; et un divorce politique et idéologique entre Recherche et Industrie.

Décloisonner le monde de la recherche et celui de l'entreprise

L'investissement engagé dans le cadre du PIA incite particulièrement au décloisonnement des mondes de la recherche et de l'entreprise. Nous n'avons en effet plus le temps d'opposer des positions dogmatiques entre deux univers qui sont fondamentalement complémentaires et dont la combinaison peut seule favoriser le dynamisme économique, la création d'emplois et l'intérêt de tous.

La création du dispositif des SATT illustre un choix courageux de notre pays de miser sur l'économie de la connaissance. L'heure est venue de donner une nouvelle portée à nos productions intellectuelles en facilitant, favorisant, encourageant, stimulant leur diffusion dans le monde de l'entreprise pour créer des actifs, de la richesse et de l'emploi.

Accélérer le transfert de technologie

Créées par de nombreux établissements de recherche publique, universités, écoles d'ingénieurs, organismes de recherche, les SATT ont pour vocation de maximiser l'impact socio-économique des résultats de la recherche académique et de favoriser la création d'emplois en France en simplifiant, accélérant et facilitant le transfert de technologies et de connaissances de la recherche publique vers les entreprises de toute taille.

Premiers acteurs de proximité et de confiance, les SATT, soutenues par l'engagement collectif leurs actionnaires, ont accès aux compétences et inventions des chercheurs publics sur leur territoire, et s'appuient sur des équipes professionnelles dédiées pour détecter et évaluer ces inventions. Disposant d'un fonds de maturation unique en France, les SATT protègent ces inventions, financent et accompagnent des projets d'innovation issus de ces inventions jusqu'à leur adoption par les entreprises en portant le risque technologique et financier inhérent à ces projets.

Transformer la recherche scientifique en innovations

Les SATT, dont les plus anciennes affichent deux années d'existence et les plus jeunes tout juste quelques mois, aident donc à articuler l'excellence scientifique et technologique avec la dynamique économique afin de transformer en innovations et en richesse les résultats de la recherche scientifique, tous domaines confondus. Leurs actions concourent à transformer les résultats de recherche en produits et services qui ont de la valeur sur le marché parce qu'ils répondent à des besoins des consommateurs, usagers, citoyens...

En outre, les SATT sont des acteurs locaux intégrés à leurs territoires. Au service de plus de 160 universités, organismes de recherche et écoles d'ingénieurs, les 14 SATT apportent une simplification majeure au paysage du transfert de technologies en devenant des interlocuteurs uniques pour les entreprises. Elles permettent enfin de traverser avec succès cette « vallée de la mort » entre la recherche et l'entreprise et donnent les moyens d'affronter les défis économiques actuels.

Avec déjà 2900 projets innovants détectés et analysés, 540 brevets déposés, 140 licences d'exploitation signées avec les entreprises et 40 start-up créées, les 14 SATT ont créé une vraie dynamique. Il est temps aujourd'hui que tous les acteurs de l'innovation travaillent ensemble pour faire en sorte que l'économie de la connaissance contribue à restaurer notre compétitivité !

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