A quand des Ciudadanos en France ?

Un parti libéral, Ciudadanos, a émergé comme force politique de premier plan en Espagne. Pourquoi pas en France? Il y a urgence. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l'ESSEC

Les électeurs espagnols se sont exprimés ce Dimanche. Des nombreux commentateurs ont souligné l'émergence, à côté du parti populaire de centre-droite au pouvoir de Mariano Rajoy et du parti socialiste, de deux forces politiques nouvelles, Podemos et Ciudadanos (les Citoyens).

La presse française a beaucoup insisté sur le message de Podemos, un parti populiste d'extrême gauche, issu du mouvement anarchiste des Indignados, dont les propositions économiques sont proches de celles de Syriza son équivalent Grec. La presse en revanche parle beaucoup moins du parti libéral Ciudadanos, dirigé par Alberto Rivera. Ce parti se positionne clairement et fortement en faveur de l'économie de marché et la liberté d'entreprendre. Il propose l'adoption d'un contrat de travail qui supprimerait la discrimination entre CDI et CDD, la libéralisation de nombreux marchés, et la réduction des dépenses publique pour pouvoir réduire les impôts sur le travail et les sociétés. Le grand projet libéral qui avait disparu dans ce pays au profit du planisme il y a bien des années fait une réapparition remarquable en Espagne.

Une renaissance du projet libéral en Espagne

Si le projet libéral ressuscite en Espagne, peut-il également renaitre en France ? Comme en Espagne, les deux grands partis de gouvernement en France, Les Républicains et le Parti Socialiste combinent planisme et ouverture internationale.

Leurs dirigeants majoritairement issus de l'ENA ont une confiance presque aveugle dans la capacité de l'administration à coordonner l'économie, et une défiance assumée envers l'économie de marché et la liberté d'entreprendre. A la différence de l'Espagne, en France c'est le Front National, un parti populiste classé à l'extrême droite qui a émergé aux côté des deux vieux partis traditionnels, mais avec des positions économiques bien marquées à gauche, proches de celles de Syriza et de Podemos. Aucun de ces trois partis ne défend le projet libéral, qui n'est pas non plus porté par les petits partis centristes.

En France, des libéraux marginalisés

Certes, des libéraux existent au sein des trois grands partis, mais ils sont marginaux. Aucune grande réforme libérale, notamment la flexibilisation du marché du travail n'a été instaurée par Nicolas Sarkozy ou François Hollande.

L'urgence d'un parti libéral

La France a besoin d'un infléchissement libéral qu'il vienne des partis traditionnels comme celui initié en Italie par Mateo Renzi ou en Allemagne par Gerhard Schroeder, ou qu'il vienne d'une coalition avec un authentique parti libéral. Il y a toute une frange de la population qui fait confiance au marché et à la libre entreprise et qui actuellement ne trouve pas de représentation politique adaptée. Le discrédit des deux partis « traditionnels » dans leur capacité à faire baisser le chômage et faire repartir l'économie pourrait amener un grand nombre de Français à se porter sur un tel parti, plutôt que choisir le Front National ou l'abstentionnisme.

Il est donc urgent qu'un tel parti voit le jour, et propose un programme libéral digne de ce nom, qui inclurait la libéralisation du marché du travail et la réforme de la place des syndicats, l'ouverture à la concurrence des secteurs encore protégés, une suppression des contraintes administratives à la création d'entreprise, une privatisation ne serait-ce que partielle de nombreux service publics et une simplification des impôts et leur baisse massive.

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Commentaires 16
à écrit le 24/12/2015 à 0:35
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Il y aura un candidat libéral libertarien en 2017. Rejoignez nous : https://www.facebook.com/events/811591825636778/

à écrit le 22/12/2015 à 19:03
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Quel étrange article! Des libéraux, il n'y a que ça, en France! Il est vrai qu'ils n'assument presque rien de ce maudit libéralisme là puisqu'il est imposé du dehors avec les résultats que l'on sait... Eurolibéralisme = récession, tout le monde le...

le 24/12/2015 à 1:15
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Vous confondez libéralisme et socialisme. 60% de charges sociales prélevés sur le travail, 57% du pib de dépenses publiques, 2000milliards de dettes publique, des monopoles étatiques dans tous les coins. Ca ne peut pas être du libéralisme.

le 24/12/2015 à 1:44
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va serieusement falloir revoir votre definition du liberalisme parce que je sais pas ou vous le voyez le liberalisme en france ou tout est taxe, over regule over controle....

à écrit le 22/12/2015 à 18:46
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toujours le même marronnier invoqué pour justifier qu'il ne faut rien bouger dans la fonction publique. dans les collectivités locales ..... plus de 30 jours par an en moyenne d'arrêt maladie par agent fonctionnaire , le chiffre pour les fonctionnai...

à écrit le 22/12/2015 à 14:07
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N'est-il pas souhaitable qe de nouveaux mouvements se constituent dans un pays à chômage élevé? Ne faudrait-il remettre en cause l'Europe et la question de la non ZMO. On pourrait imaginer des indemnités pour les morts pour la France ou pour la fatig...

à écrit le 22/12/2015 à 14:07
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Nous avons l'équivalent chez les républicains et au modem. Il n'a rien de nouveau. En revanche PODEMOS relate bien l'ignominie de la politique néolibérale imposée par Bruxelles qui s'avère nuisible pour l'Europe et la France. Il ne peut y avoir...

à écrit le 22/12/2015 à 13:57
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Nos deux économistes semblent réfractaires à la notion d'énergie. Pourtant, c'est un sujet évoqué à Toulouse.

à écrit le 22/12/2015 à 13:37
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La répartition des charges sociales sur le travail et sur l'énergie permettrait de réduire le chomage et de faire repartir l'économie en réduisant les prix hors énergie.

à écrit le 22/12/2015 à 13:23
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L'idée d'un nouveau parti politique devrait permettre de prendre en compte le role de l'énergie. L'énergie remplace le travail en assurant des gains de productivité. L'énergie doit être associée au travail pour financer les charges sociales.

à écrit le 22/12/2015 à 12:31
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On ne voit pas en quoi ce mouvement est novateur dans la mesure où il ne propose que de faire du libéralisme orthodoxe avec toutes les conséquences qu on peut en attendre : aggravation de la pauvreté, precarisation économique et sociale, altération d...

le 24/12/2015 à 1:26
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Libéralisme = aggravation de la pauvreté ? Voyons ! Partout où le libéralisme a été appliqué dans l'histoire, la pauvreté a baissée. Regardez l'histoire bon sang. La révolution industrielle était libérale. Hong Kong et Cuba été aussi pauvre l'u...

à écrit le 22/12/2015 à 12:11
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Oui à la privatisation mais pas comme en France ou privatisation est synonyme de corruption à grande echelle... eau, autoroutes, parking etc etc...

à écrit le 22/12/2015 à 11:51
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La politique d offre de M Hollande n est elle pas deja liberale?? On veut toujours plus de deregulation. Mais pk? Pour que les riches amassent toujours plus?

à écrit le 22/12/2015 à 11:43
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" Il propose l'adoption d'un contrat de travail qui supprimerait la discrimination entre CDI et CDD, la libéralisation de nombreux marchés, et la réduction des dépenses publique pour pouvoir réduire les impôts sur le travail et les sociétés." La d...

le 22/12/2015 à 13:51
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Nicolas Hulot a proposé de basculer la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique. C'est une nouvelle conception de l'économie basée sur l'énergie qui pourrait être l'objectif d'un programme présidentiel.

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