Financement automobile : un marché bousculé

La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, le marché bousculé financement automobile
Cathy Alegria, Directrice d’études Xerfi France

Le marqueur d'identité sociale qu'est la voiture s'estompe au profit d'une logique plus utilitaire. Car en effet, particuliers comme professionnels n'ont jamais autant plébiscité la location, qu'elle soit avec ou sans option d'achat.

Pour autant, en 2015, tous les modes de financement ont progressé. Comme vous pouvez le voir sur ce graphique, la production totale des financements affectés à l'automobile pour les particuliers et les professionnels a progressé de près de 14%. Il faut dire que l'environnement a été très favorable aux entreprises du secteur.

Citons : l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages, l'accroissement des dépenses des entreprises, mais aussi le très faible niveau des taux d'intérêt, la baisse des tarifs des loueurs ou encore l'important renouvellement de l'offre des constructeurs. Selon nos prévisions, si plusieurs de ces moteurs resteront encore actifs à court et moyen termes, l'accroissement des incertitudes depuis l'été 2016 nous conduit à être très réservés sur les perspectives de croissance pour 2017 et 2018.

Du côté du jeu concurrentiel, les positions des entreprises sont loin d'être figées

Je rappelle ici que deux grandes catégories d'acteurs dominent largement le financement autos : les filiales des principaux groupes bancaires, à l'instar de BNP Paribas ou de Crédit Agricole, et les constructeurs autos. Aux côtés de ces leaders, d'autres compétiteurs sont bien positionnés. Je pense tout particulièrement aux loueurs comme LeasePlan ou Athlon qui profitent de l'engouement pour la location de véhicules, ce qui pénalise, on le comprend, les acteurs du crédit. Ces derniers sont même attaqués au niveau de leur cœur de métier, je fais référence ici au financement des véhicules d'occasion et aux marchés des particuliers et des petites entreprises.

Les entreprises du secteur doivent soit riposter soit renforcer leurs positions

Pour cela, elles activent trois grands leviers selon l'étude de Xerfi :

  • D'abord l'extension et l'amélioration de l'offre, soit par l'élargissement des gammes de financement locatif à destination des particuliers, soit par le développement de formules dédiées aux véhicules d'occasion. Les acteurs misent également sur le développement de services complémentaires comme l'entretien, la maintenance et l'assurance du véhicule dans le cadre de LOA packagées.
  • 2e axe de développement : l'optimisation de la distribution des offres par la digitalisation de l'offre mais aussi par le renforcement des partenariats. C'est ainsi que les filiales des groupes bancaires comme Viaxel ou CGI s'allient avec des constructeurs autos dépourvues de captives financières ou encore avec des groupes bancaires qui n'interviennent pas directement dans le financement automobile.
  • 3e axe : la croissance externe. C'est ainsi que General Electric Capital Fleet Management a été repris par Arval, filiale de BNP Paribas. ALD Automotive, dans le giron de la Société Générale, a lui racheté Parcours. Quant au constructeur Daimler, il a repris Athlon, filiale de LLD de Rabobank.

Sources de synergies de coûts au niveau des réseaux d'agences, de telles opérations améliorent aussi le pouvoir de négociation des acteurs du financement autos vis-à-vis de leurs partenaires, et donc potentiellement leur rentabilité.

>> Plus de vidéos sur le site Xerfi Canal, le médiateur du monde économique

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Commentaire 1
à écrit le 23/09/2016 à 8:35
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"l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages" ah bon !? Nous ne vivrions pas sur la même planète donc ? Depuis le 19 ème siècle en effet il y a eu amélioration du pouvoir d'achat mais cela fait 15 ans que les salaires stagnent, que le chôma...

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