Liquidité du capital, dissolution du travail : les ingrédients du cocktail néolibéral

Quand le règne de la liquidité s'impose sur les marchés, le chef d'entreprise ne se risque plus sur des projets à long terme, parce qu'il faut sortir du cash à court terme pour rémunérer des actionnaires impatients. La stratégie d'entreprise se retrouve contrainte par l'impatience et la gourmandise des actionnaires, au risque de dénaturer l'objet même de l'entreprise. Par Tristan Auvray et Thomas Dallery, économistes (1)
Tristan Auvray et Thomas Dallery

Les actionnaires ont soif de liquidité. Il ne s'agit pas d'une prédisposition particulière les incitant à ingérer toujours plus de liquide que le commun des mortels, mais plutôt d'une volonté de liquéfier les obstacles sur leur chemin. Quand les obstacles à dissoudre sont au cœur du droit du travail, il convient de revenir sur les institutions qui permettent le déploiement de cette liquidité qui, dans son ivresse, balaye tout sur son passage. Jamais la phrase de campagne du président François Hollande « mon ennemi, c'est la finance » n'aura atteint ce degré de duplicité qu'avec le démantèlement actuel du droit du travail. L'innocuité de la réforme bancaire de juillet 2013 en France avait déjà montré la faible inclination du gouvernement socialiste à modifier les règles du jeu du secteur financier. Aujourd'hui, il prétend directement soumettre le travail au désir de liquidité du capital.

Liquide, vous avez dit liquide ?

Dans le monde des économistes, la liquidité peut désigner deux concepts différents, bien que liés l'un à l'autre. Quand la Banque Centrale Européenne décide de soutenir le secteur financier, on dit qu'elle injecte des liquidités sur les marchés. Par là, on décrit la fourniture d'un pouvoir d'achat aux institutions financières, ces dernières pouvant revendre à la BCE des titres dont elles ne veulent plus en échange de monnaie.

Cette monnaie reçue n'a pas la forme d'espèces sonnantes et trébuchantes, car il s'agit de simples écritures sur des livres de compte. Grâce au déversement de liquidité par la BCE, les banques disposeront d'un compte bien garni et on attend d'elles qu'elles en profitent pour relancer le crédit aux ménages et aux entreprises, afin de faire redémarrer l'économie et l'emploi. Malheureusement, cette fourniture de liquidités aux institutions financières n'est pas très performante de ce point de vue, le crédit restant désespérément plat, les liquidités irriguant davantage les marchés financiers.

De nombreuses critiques se sont élevées contre ce système, certaines réclamant notamment que les liquidités crées par les banques centrales lors de ces opérations dites de Quantitative Easing (QE) se déversent directement dans les poches des ménages, plutôt que d'en attendre le même résultat, mais par l'intermédiaire d'institutions financières.[2] L'une des raisons des turbulences financières actuelles se trouve dans l'arrêt prochain des politiques non-conventionnelles par la Réserve Fédérale américaine. Cette dernière a déjà procédé à une légère remontée de ses taux directeurs en décembre, mais les marchés financiers craignent surtout qu'elle leur coupe le robinet, la rareté de liquidités qui s'ensuivrait briserait, par anticipation, la dynamique des marchés actions, immobiliers ou même des marchés de matières premières. Afin de dresser un parallèle avec des acteurs non-financiers, la liquidité dans cette première acception renverrait pour un ménage à la simple possession de beaucoup d'argent... liquide.

La liquidité des marchés financiers

Mais, au-delà du cas d'un acteur individuel, la liquidité caractérise également, à une échelle supérieure, une organisation particulière des marchés financiers eux-mêmes. Pour s'en convaincre, il faut se rappeler ce que disait Joan Robinson de la liquidité. Pour cette économiste, contemporaine de John Maynard Keynes mais lectrice assidue de Karl Marx, un épargnant va considérer l'ensemble des actifs qui se présentent à lui pour placer son patrimoine (comptes d'épargne, actions, obligations, immobilier, œuvre d'art, bijou,...), en comparant les deux attributs de la liquidité qu'ils offrent : plus un actif peut être converti en monnaie rapidement et sans frais, plus il sera dit négociable (on parle aussi de la liquidité au sens de L1) ; plus un actif garantit une valeur future certaine, plus sa sécurité sera importante (on dira qu'il est liquide au sens de L2).

Il peut être risqué de placer l'ensemble de votre épargne sous la forme d'une maison dans la Creuse. Si jamais un important besoin urgent d'argent se faisait sentir, vous pourriez avoir du mal à revendre votre bien au prix auquel vous l'avez payé pour répondre à ces obligations imprévues, sans compter que la vente de votre maison occasionnerait des frais (notaire, agences immobilières, déménagement,...) : la maison n'est donc pas très négociable, et elle le sera d'autant moins que le marché de la revente comporte peu d'acheteurs potentiels (plus facile de revendre un appartement à Paris qu'une maison dans la Creuse). Un placement dans un PEL aura quant à lui la garantie d'une certaine valeur mais ne pourra pas être immédiatement disponible, ou alors il le sera mais en perdant les avantages d'un taux d'intérêt bonifié.

Mais là où la liquidité offre toute sa dialectique, c'est concernant son application aux marchés financiers. Quand un actionnaire achète l'action d'une entreprise, il prend le risque de s'impliquer dans une aventure entrepreneuriale (celle de l'entreprise) qui s'avèrera moins juteuse que prévue, auquel cas la valeur de son action reflètera dans la sphère financière la déconvenue subie dans l'économie réelle. Pour éviter de subir des moins-values significatives, l'actionnaire peut à tout moment se désengager d'une entreprise. Il lui suffit pour cela de vendre son action sur les marchés financiers.

La Bourse, moins pour financer les entreprises que pour revendre ses actions

La Bourse n'est pas tant une institution qui finance les entreprises qu'une institution qui permet aux actionnaires de revendre leurs actions. Les transactions sur le marché primaire, les seules qui apportent de l'argent frais aux entreprises, ne comptent que pour 1% du total des transactions boursières : cessons de considérer les financiers avec la noblesse de ceux qui construisent des financements complexes permettant aux entreprises de croître et prospérer, puisque pour 99% des transactions, il ne s'agit que d'échanges de produits d'occasion sur le marché secondaire.[3] De la même manière qu'un constructeur automobile ne touche rien quand vous revendez votre voiture sur le marché de l'occasion, une entreprise ne reçoit pas d'argent frais quand un actionnaire revend ses parts à un autre actionnaire. En somme, la finance, c'est le Bon Coin, mais maquillé sous les oripeaux de Wall Street.

Cette capacité à revendre en permanence leurs actions crée cependant un risque contre lequel il faut ensuite se prémunir. Voilà le paradoxe de la liquidité : par peur d'être immobilisés dans un placement douteux, les actionnaires réclament un marché secondaire pour pouvoir se désengager à tout moment (quête de la négociabilité, c'est-à-dire la liquidité au sens de L1) ; mais ce marché de l'occasion réévalue en continu le cours des actions, ce qui génère un risque de moins-values (perte de la sécurité, c'est-à-dire la liquidité au sens de L2). Pour compenser ce risque et éviter que le cours de leur action soit déprécié par rapport aux autres titres, les actionnaires parviennent à se faire payer des dividendes de plus en plus importants, qui pèsent sur l'entreprise. Non seulement l'existence du marché secondaire n'apporte rien à l'entreprise, mais elle peut même lui être nuisible. Pour reprendre le parallèle avec les voitures d'occasion, c'est un peu comme si vous arriviez à maintenir la cote de votre voiture sur le marché secondaire en extorquant une valise d'argent bien garnie à votre constructeur automobile pour convaincre l'acheteur de vous payer un bon prix pour votre vieille voiture.

Le pouvoir de la liquidité

Le mécanisme précédent paraît bien évidemment totalement absurde dans l'économie réelle : vous pouvez toujours demander à votre constructeur automobile de vous laisser une valise de liquide pour vous permettre de mieux revendre votre voiture, mais peu de chance qu'il accepte. Un tel mécanisme est pourtant parfaitement accepté dans l'économie financière. La Bourse est ainsi faite que même si vous n'y connaissez absolument rien au secteur d'activité de l'entreprise dont vous êtes actionnaire (vous auriez pu aussi bien placer votre richesse sous la forme d'un tableau de maître), vous disposez d'un pouvoir à même d'orienter la stratégie de l'entreprise en question. Un actionnaire, en plus des dividendes qu'il peut recevoir, se voit aussi octroyé des droits de vote en assemblée générale. Il ne s'agit pas d'une véritable démocratie dans laquelle prévaudrait le principe « une personne = une voix », mais d'une forme censitaire de démocratie dans laquelle règne le principe « une action = une voix ». A ce petit jeu, les gros actionnaires sont en mesure de tourner l'entreprise à leur guise. Ils sont en particulier en position de réclamer des versements de dividendes élevés. Un peu comme si les salariés pouvaient voter sur le niveau de leur propre salaire.

Ce sont donc ces règles de gouvernance, datant de la seconde moitié du XIXe siècle dans la plupart des pays (1867 en France), qui donnent du pouvoir à l'actionnaire, mais celui-ci est aussi lié à l'organisation même des marchés financiers. Actuellement, cette organisation a pour but d'instaurer toujours plus de liquidité, mais il n'en a pas toujours été ainsi, nous y reviendrons. Pourquoi vouloir plus de liquidité ? Si les décisions de l'entreprise (notamment celles sur le montant des dividendes à distribuer) ne plaisent pas à l'actionnaire, il peut toujours décider de quitter l'entreprise. Les ventes d'actions risquent alors de peser sur le cours de l'action, ce qui exposerait l'entreprise à un rachat par un concurrent, menaçant alors la pérennité des dirigeants à la meilleure place dans l'entreprise.

Quand l'actionnaire vote "avec ses pieds"

Le pouvoir des actionnaires ne passe pas que par leurs votes en assemblée générale, il est aussi beaucoup plus diffus, puisqu'ils peuvent « voter avec leurs pieds » en vendant leurs actions sur les marchés. Ce deuxième moyen d'expression est parfois bien plus efficace que la présence dans les assemblées générales des actionnaires. Un peu comme pour les salariés dans l'entreprise, il est parfois plus efficace d'organiser une grève et de manifester plutôt que de discuter avec la direction. Les actionnaires peuvent faire la même chose, une grève de l'investissement productif en refusant d'apporter les capitaux financiers nécessaires au financement des dépenses du capital industriel. Ainsi que le souligne Frédéric Lordon[4], les « preneurs d'otage » ne sont plus ici les salariés grévistes, comme le disent à l'unisson les médias lors des mouvements sociaux, mais les détenteurs de capitaux qui menacent de partir illico vers une autre entreprise ou un autre pays. C'est bien la liquidité qui est ici en jeu.

La peur de la moins-value sur les marchés secondaires, ou la faim de plus-value, pousse les actionnaires à réclamer (et obtenir) plus de dividendes. Ces flux de revenus imposent une contrainte supplémentaire aux entreprises : pour chaque euro d'investissement, le coût du capital qu'elles doivent payer aux fournisseurs de capitaux s'élève.[5] Ces versements de profit aux actionnaires poussent l'entreprise à n'envisager que les seuls projets d'investissement les plus rentables. On ne se risque plus à entreprendre un projet à long terme si on doit sortir du cash à court terme pour rémunérer des actionnaires impatients : la stratégie d'entreprise se retrouve contrainte par l'impatience et la gourmandise des actionnaires, au risque de dénaturer l'objet de l'entreprise lui-même. Une entreprise est une combinaison de compétences humaines et de moyens techniques qui s'inscrit dans la durée. La tyrannie des résultats trimestriels instaurée par la liquidité absolue des marchés financiers est totalement orthogonale au temps nécessairement long de la production. Les actionnaires veulent pouvoir se désengager à tout moment d'une entreprise, vendre éventuellement le soir ce qu'on a acheté le matin. Cette logique est mortifère quand on l'importe au cœur de l'entreprise : vous ne pouvez pas construire un haut-fourneau le matin, pour le démonter le soir venu, et vous préférez éviter de le construire plutôt que d'être obligé de le démonter quand l'humeur de l'actionnaire ne sera plus bien disposée...

La flexibilité, miroir de la liquidité

De même, les compétences d'un travailleur ne s'acquièrent qu'avec le temps. Le collectif de travail se construit lui aussi dans la durée. Pourtant, dans ce domaine également, la soif de liquidité fait des ravages. Cette recherche du réajustement permanent porte cependant un autre nom. La flexibilité est au marché du travail ce que la liquidité est aux marchés financiers : une tentative de discipliner l'entreprise et les travailleurs en cherchant à les rendre aussi malléables que possible. Les normes d'emploi sont enjointes à évoluer.

Fini le CDI, place aux CDD, et à des contrats de plus en plus courts : près de 70% des nouveaux contrats signés en France sont des CDD de moins d'un mois, les CDD représentant au total plus de 85% des embauches ![6] La future réforme du marché du travail ouvrirait également la possibilité de moduler le temps de travail selon la conjoncture, la loi devenant soluble dans les accords d'entreprise (la fameuse inversion de la norme). Des pistes avancées par le patronat portent aussi sur la modulation des rémunérations en fonction de la conjoncture : en totale opposition à la doctrine traditionnelle de la rémunération résiduelle de l'actionnaire - qui se veut une justification de son droit de vote - ce serait aux salaires de devenir variables pour défendre les profits!

Le risque est alors bien sûr que la baisse des salaires en temps de crise ne vienne approfondir la crise en réduisant encore davantage les débouchés des entreprises...Cette tendance ne se limite bien évidemment pas aux frontières de l'Hexagone. Le Royaume-Uni s'est fait une spécialité des contrats zéro heure, l'Allemagne des Mini-Jobs : la flexibilité est bien totale pour les entreprises, au prix d'un renforcement de la pauvreté laborieuse.

L'ubérisation du travail

Mais un mouvement encore plus sournois confirme cette sur-flexibilité exigée aux travailleurs : ce qu'il est désormais coutume d'appeler « l'ubérisation du travail ». Le travailleur redevient ce qu'il était au début du XIXe siècle, un individu contraint d'offrir sa force de travail sur un marché mais sans les droits durement acquis aux cours des conquêtes sociales des deux derniers siècles. Sous l'apparence de la liberté de l'auto-entrepreneur se dissimulent les contraintes marchandes qui pèsent depuis les débuts du capitalisme sur le salariat : la nécessité de vendre sa force de travail dès lors que l'on n'est pas le propriétaire de l'actif spécifique de l'entreprise (les chauffeurs ubérisés sont bien propriétaires de leur voiture mais pas de la plateforme de mise en relation avec les clients).

Finalement, ce serait à l'entreprise et aux travailleurs d'absorber les modifications de l'humeur des actionnaires et/ou des dépenses des consommateurs. Liquidité et flexibilité font système, les deux dynamiques poursuivant une même finalité (la maximisation du profit) et s'auto-renforçant pour y parvenir. Si le PDG de Titan a refusé de reprendre l'usine Goodyear d'Amiens en 2013 c'est bien parce que, tout d'abord, il a la possibilité de placer ses capitaux où bon lui semble à l'échelle de la planète à tout moment, et que, ensuite, le droit du travail en France lui semble bien moins flexible qu'en Inde ou en Chine selon ses propres dires[7]. Il en est de même quand un Bernard Arnault, principal actionnaire de LVMH, décide de délocaliser en Pologne une usine de production textile du groupe située dans le nord de la France - et c'est bien dans l'assemblée générale d'actionnaires où s'exprime la force du principe une action = une voix que les ex-salariés du groupe, accompagnés de François Ruffin, tentent de faire entendre une voix dissonante[8]. Ici ce n'est pas le capital financier qui bouge mais, sous l'injonction de ce dernier, le capital industriel qui est appelé à profiter de la liberté de circulation des capitaux productifs.

En finir avec l'ivresse de liquidité

Comme la haine chez Baudelaire, la liquidité appelle toujours plus de liquidité et de flexibilité : elle est « un ivrogne au fond d'une taverne qui sent toujours la soif naître de la liqueur et se multiplier comme l'hydre de l'Herne ». Face à cet ivrogne jamais rassasié, « voué à ce sort lamentable de ne pouvoir jamais s'endormir sous la table », il n'est possible de se protéger qu'en le confinant pour le contraindre à l'abstinence. Il faut cesser de lui présenter d'autres verres auxquels il ne pourra que succomber après avoir asséché les précédents.

L'organisation de la liquidité sur les marchés financiers a pris différentes formes au cours du capitalisme, ou même entre les pays. Dans les années 1920, par exemple, la liquidité à la Bourse de New-York était beaucoup plus importante qu'à Londres où existait une taxe sur les transactions boursières qui limitait le nombre d'opérations quotidiennes. Plus généralement, l'organisation de la liquidité est synonyme de contrôle ou de laissez-faire des mouvements de capitaux financiers et industriels.

Quel contrôle des capitaux?

Le grand changement de l'après seconde guerre mondiale est que le Royaume-Uni et les États-Unis, malgré leurs divergences, s'accordaient au moins sur la nécessité de contrôler les mouvements de capitaux qui étaient tenus pour responsable de l'instabilité économique de l'entre-deux-guerres. On peut ensuite dater les différentes étapes qui ont permis le redéploiement de la liquidité. Cela commence progressivement, par exemple 15 ans après la fin de la seconde Guerre mondiale en France et en Europe, avec l'autorisation de convertir les monnaies en devises étrangères pour les opérations courantes d'exportations, d'importations, de paiement de dividendes et d'intérêts entre ressortissants de différents pays.

Mais le grand retournement se produit en 1971 avec la fin du contrôle des changes (c'est-à-dire la fin des autorisations préalables aux mouvements de capitaux, ce qui se traduit par une volatilité du taux de change). Dans les années 1980, de nouvelles opportunités de placement sont créées avec le développement des marchés d'obligations souveraines, c'est-à-dire de la dette publique alors que les États viennent de renoncer à un financement de leur déficit par le biais des Banques centrales. Dans les années 1990, enfin, la levée des contrôles de capitaux se répand non seulement parmi les pays européens avec la mise en place de l'Acte Unique de 1986, mais aussi parmi un grand nombre de pays émergents, sous la pression du FMI. En même temps, les barrières entre les différents marchés financiers au sein des pays sont supprimées. Il est désormais possible pour n'importe quelle institution financière (banque, compagnie d'assurance, fonds de pension ou gestionnaire d'actifs) d'arbitrer en permanence entre n'importe quel instrument de placement (dette, action, produit dérivé) et entre toutes les places financières de la planète.

Chacune de ces étapes a constitué un pas de plus vers l'approfondissement de la liquidité, vers la possibilité de passer immédiatement d'un marché financier à un autre avec un risque amoindri de perte en capital (hors phases de crises financières). Chacune de ces étapes a ainsi pu constituer un moyen de pression sur le travail et les droits nationaux qui le protégeaient. A l'heure où la restriction de la mobilité des personnes fait rage en Europe, il est temps de revenir sur la mobilité des capitaux qui est, bien plus que le droit du travail, le véritable adversaire de l'investissement et de l'emploi.

[1] Economistes et auteurs, avec Sandra Rigot, de L'entreprise liquidée. La finance contre l'investissement, Michalon, 2016.

[2] Voir l'initiative « Quantitative Easing For People ».

[3] Calculs réalisés sur les données du New York Stock Exchange.

[4] Voir Fréderic Lordon, « Les entreprises ne créent pas l'emploi », La pompe à phynance, février 2014.

[5] Voir Laurent Cordonnier, « Coût du capital, la question qui change tout », Le Monde Diplomatique, juillet 2013.

[6] Chiffres de la DARES.

[7] Voir, "US boss berates French for 'three-hour' working day", The Telegraph, 20 février 2013, et « Le PDG de Titan renonce à reprendre Goodyear Amiens «à cause des lois» françaises », Libération, 28 novembre 2014.

[8] Film de François Ruffin, « Merci Patron ! », 2016.

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Commentaires 2
à écrit le 25/05/2016 à 8:51
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Pourquoi ne pas plutôt se passer des liquidités que d'essayer de l'immobiliser? Comme faire un appel à des fonds via des titres nominatifs ou à terme.

à écrit le 20/05/2016 à 16:40
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cf. aussi article Bloomberg d'hier sur le livre "Makers and Takers" de Rana Foroohar http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-05-19/how-finance-ruined-business-makers-and-takers-by-rana-foroohar

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