Objets connectés : une carte à jouer pour la France et l'Europe

La France et l'Europe doivent se mobiliser, au risque de se voir imposées les normes anglo-saxonnes. Par Paola Jesson et Stéphanie Gibert, commissaires du salon SiDO 2016
(Crédits : Medria)

En 2020, 50 milliards d'objets seront connectés dans le monde et le marché mondial des solutions IoT s'élèvera à 7100 milliards de dollars (source IDC, 2014) ! En 2020, il se vendra plus d'objets connectés que de PC, tablettes et Smartphones réunis. Une formidable opportunité de croissance pour les entrepreneurs, industriels, universitaires, startups et investisseurs français et européens. D'autant que dans la course effrénée à l'innovation, la France rafle la deuxième place, juste derrière les Etats-Unis. Pour preuve : lors du CES à Las Vegas en 2015, la French Tech a brillé avec plus de 10 équipes françaises récompensées par les CES Innovation Awards pour leurs 14 objets connectés. Sans oublier quelques beaux fleurons comme les startups Withings, Aldebarran Robotics, Netatmo ou Sigfox qui ont su innover, être pionnières sur leur secteur et acquérir une reconnaissance internationale.


Les objets connectés fournissent la matière première de l'économie de demain

Villes, maisons transports, santé, éducation, loisirs, l'internet des objets s'invite partout et tout le temps. Voitures, frigos, montres, balances, capteurs, vêtements, Smartphones, TV, automates, MtoM, thermostat.... ces objets connectés sont même qualifiés d'objets « vivants » pour ceux capables de mémoriser les comportements de leurs propriétaires et leur apporter des réponses personnalisées. Ainsi Nao, le premier robot « humanoïde » inventé par l'entreprise française Aldebarran Robotics, parle et réagit aux émotions de son interlocuteur.
Un volume de données colossal généré grâce à tous ces objets connectés va permettre de développer de nouveaux services à haute valeur ajoutée et à forte marge.
Mais dans cette mine de Data, nouvelle matière première de l'économie de demain : qui va en prendre le leadership ?


Les plateformes IoT : le nouvel eldorado du numérique

Toutes ces applications ont un point commun : elles sont toutes connectées à des plateformes regroupant une communauté. Ainsi une voiture connectée est reliée à une plate-forme agrégeant de nombreux prestataires : constructeurs, assurances, loueurs de parkings, garagistes, fournisseurs de services. Chargées de gérer la communication entre tous les objets connectés, de recueillir les données et de réunir tous les acteurs d'une communauté d'objets, ces plateformes constituent le socle de l'industrie de l'IoT et une nouvelle manne financière.

Ainsi, sur la base des données recueillies (traces numériques, comportement d'usage retours utilisateurs, etc), elles permettent aux acteurs d'améliorer leurs services. Et les géants du numérique ne s'y sont pas trompés ! Google, Microsoft, Amazon, Salesforce, Intel, ou encore Samsung ont rapidement saisi tout l'intérêt de déployer leur propre plateforme IoT. En France, seuls quelques acteurs comme Orange, La Poste, Cityzen Data ou Busit se sont emparés du sujet.

Et quid des industriels : vont-ils être capables d'impulser cette digitalisation et de garder la souveraineté sur les données générées par les objets qu'ils produisent ?
Il y a donc là une véritable carte à jouer pour non seulement préserver notre avance en matière d'innovation, mais aussi la valeur des données recueillies par ces objets, (valeur ô combien monnayable !), pour assurer la protection des données personnelles et la souveraineté nationale. Mais au delà de la France, c'est l'Europe qu'il faut mobiliser au risque sinon de se voir imposer des normes ne respectant que les standards anglo-saxons. Et une fois encore de ne voir sur ce marché que des entreprises américaines.

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