Qu'est-ce qu'un entrepreneur ?

Au côté d'entrepreneurs débutants, parfois entraînés vers des changements de cap imposés par la conjoncture ou les opportunités, le « business angel » a un grand rôle à jouer. Bien au-delà du seul apport en capital. Par Mike M. Hessabi, business angel(*).
Lieu de prédilection des jeunes pousses, l'incubateur (ici, celui de TheFamily) est un lieu où les aspirants entrepreneurs trouvent aide et conseils pour démarrer leur activité.
Lieu de prédilection des jeunes pousses, l'incubateur (ici, celui de TheFamily) est un lieu où les aspirants entrepreneurs trouvent aide et conseils pour démarrer leur activité. (Crédits : Reuters)

L'avènement de l'ère numérique et l'apparition d'un nouveau canal de vente - Internet -ont favorisé la création d'entreprises sur des nouveaux métiers. Beaucoup d'anciens cadres d'entreprise, saturés d'un travail routinier, ont fait le choix d'échanger leur casquette de salarié pour celle d'entrepreneur. Aujourd'hui, in fine, la création d'entreprise est devenue un acte très simplifié, permettant à toute personne possédant un capital de un euro de créer une société et de se nommer entrepreneur et chef d'entreprise.

Quelle stratégie de développement ? Avec quel financement ?

Une fois l'euphorie de brandir la carte de visite Président/Dirigeant révolue, vient le temps d'affronter les vrais challenges que doit relever tout entrepreneur. Parmi ces défis, deux points restent cruciaux : la stratégie de développement envisagée, et le financement correspondant.

Sauf à ce que l'entreprise possède un algorithme conçu par l'entrepreneur ou qu'elle bénéficie d'un brevet bien particulier, l'entrepreneur remplira rarement les critères de confiance permettant à des institutions financières de se positionner rapidement dans l'accompagnement de son projet. Car tout financier expérimenté saura que la stratégie définie - s'il y en a une - n'a généralement pas été conçue sur la base d'une expérience longue et réussie d'entrepreneur et/ou de chef d'entreprise. Et même si la stratégie est bien définie, l'absence d'expérience du jeune entrepreneur n'est pas de nature à rassurer sur l'utilisation des fonds qu'on pourra lui accorder. Ces entrepreneurs devenus chefs d'entreprise sont alors à l'image d'un pilote d'aéronef sans plan de vol et sans une connaissance certaine de son niveau de carburant.

Dans ce cas, inconscient de l'importance de la stratégie et incertain sur le niveau des ressources financières, l'entrepreneur pilotera son entreprise à vue, changeant de politique et de direction au gré des opportunités et des petites aides qu'il pourrait éventuellement obtenir. Ces changements de cap forcés par un niveau de fonds propres faible et une trésorerie incertaine, mettent alors en péril la stabilité et la pérennité de l'entreprise.

Le business angel impliqué doit analyser, concrétiser, fiabiliser

C'est alors que la fonction fédératrice de business angel trouve en partie son essence. Le profil parfait de ce dernier est un homme ou une femme d'affaires possédant une forte éducation académique, associée à une expérience de quelques années dans les corporations, et finalisée par une success story personnelle de création d'entreprise.

Si tel est le cas, alors, le rôle de ce dernier auprès de l'entrepreneur sera multiple :

  • il doit porter une analyse détaillée sur la pertinence de l'objet social de l'entreprise, de son marché, de son potentiel de développement et de ses perspectives financières ;
  • il apportera rapidement les premiers fonds d'amorçage permettant de visualiser le concept, le prototype, le projet ;
  • il se positionnera comme un interlocuteur fiable et engagé entre l'entrepreneur et les financiers dubitatifs, qui se verront rassurés par sa présence et son investissement.

Entrepreneur aguerri dans l'âme, le business angel prend sans cesse de nouveaux risques en s'investissant personnellement dans de jeunes sociétés. Il joue également un rôle d'entraîneur auprès des fondateurs d'entreprises, lesquels doivent évoluer du statut d'inventeur ou d'entrepreneur vers une posture de chef d'entreprise.

Par Laurence Bottero

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(*) PORTRAIT

Mike M. Hessabi : un accompagnateur et un facilitateur

Quadrilingue et diplômé d'études supérieures, Mike M. Hessabi a commencé sa carrière chez Konica Corporation, où il fut trois fois meilleur vendeur de France, devint responsable des ventes, puis directeur et créateur de l'école de vente de Konica Business Machines. Par la suite, il est dirigeant de transition pour les comptes des financiers intervenant sur des sociétés en difficulté, qu'il redresse et revend à de grands groupes industriels.

Fort de ses expériences, Mike M. Hessabi crée sa propre société innovante dans les domaines technologiques de l'information, puis la vend à un grand groupe industriel avant son introduction sur Euronext, le tout vingt-six mois après la création de celle-ci.

Trésorier du club Sophia Business Angels, Mike M. Hessabi intervient auprès des entrepreneurs dans les sociétés qu'il accompagne, en qualité de directeur administratif et financier, afin d'affiner à leur côté la stratégie de développement. Il facilite les démarches jusqu'à la décision des fonds d'investissement qui viendront soutenir et garantir la pérennité de l'entreprise. L. B.

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Commentaires 2
à écrit le 26/08/2016 à 19:14
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Je veux devenir entrepreneur, je vais vous suivre et avoir des nouvelles

à écrit le 14/08/2016 à 19:11
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Un entrepreneur est une personne altruiste qui s'engage à verser une rente de taxes à l'état, qui les distribuera en subventions ou marchés publiques à des multinationales qui pratiqueront leur sport favoris, l'évasion fiscale.

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