Comprendre les dispositifs de l'épargne entreprise actuelle

L'épargne salariale s'est maintenue: les salariés n'ont ni paniqué face aux plongeons des cours, ni pioché dans cette épargne pour financer leur consommation. Mais, revers de la médaille, après deux ans de crise boursière, mis à part un important effort d'information en direction des salariés, les initiatives sont restées rares dans les entreprises. Surtout, le contexte économique actuel est perçu comme peu propice au lancement d'une opération d'épargne salariale: c'est l'opinion de 57% des sociétés sondées en mai dans l'enquête annuelle du Club de l'épargne salariale. Du côté des épargnants, les demandes de remboursement n'ont pas beaucoup bougé puisque un peu plus d'une entreprise sur deux (58%) annonce des remboursements stables d'une année sur l'autre à la mi-2009. Côté performances, les FCPE ont un peu mieux résisté que les fonds traditionnels: - 28,52% pour les FCPE actions françaises sur un an, contre - 29,69% pour les Sicav traditionnelles. Les encours des fonds au premier semestre ne sont pas encore disponibles. Les spécialistes ne s'attendent pas à un effondrement. Mais, fait nouveau, depuis le 1er mai tout salarié peut disposer immédiatement des sommes versées au titre de la participation - sans être obligé de les placer et les garder cinq ans. Sur la base des premiers sondages, ce serait le cas pour 30% à 40% des salariés. Pas de grand changement non plus du côté des entreprises. Malgré la crise, pour 90% d'entre elles, on ne note aucune modification de leur dispositif d'épargne, "souvent pour des raisons de lourdeur des procédures", précise Karine Szenberg, directeur général chez JP Morgan AM. Si les épargnants n'ont pas paniqué, les produits garantis n'ont pas été davantage recherchés par les entreprises. "Dans des marchés très volatils, il est délicat de fabriquer ce type de produits structurés", explique le directeur épargne-salariale et actionnaires salariés d'un groupe coté. "Car tout le montage peut rapidement devenir obsolète au gré d'une bourrasque sur les marchés". Résultat: seulement 5% des entreprises ont offert un FCPE garanti. Quant aux opérations lancées, l'offre classique a été favorisée dans 85% des cas, une offre avec une protection n'ayant concerné que 39% des cas. Mais le ralentissement économique pourrait faire des dégâts aux niveaux de l'intéressement et de la participation à venir. "Les effets de la crise pourraient être plus significatifs et se faire davantage ressentir cette année", met en garde Dominique Coudert, directeur général délégué de Natixis Interépargne. Nelly Voyeux, directrice de l'Indice des actionnaires salariés, qui vient de terminer son pointage trimestriels des sociétés du SBF 250, observe "une baisse des pourcentages détenus en actionnariat salarié sur l'ensemble de sociétés".
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