Jeux vidéo : le studio Asobo innove pour Microsoft

Premier développeur indépendant de jeux vidéo en France, cette PME bordelaise travaille pour les plus grands du milieu : Walt Disney, Microsoft... Les raisons d'un succès dans un milieu économique « impitoyable ».
En 2007, Asobo a produit pour Walt Disney le jeu « Ratatouille », vendu à 2,5 millions d'exemplaires dans le monde, puis en 2010 le blockbuster de Disney-Pixar « Toy Story 3 » pour les PSP & PS2.© Asobo

A la fin des années 90, à Bordeaux, Kalisto, « l'empire » de Nicolas Gaume, était l'un des meilleurs développeurs de jeux vidéo au monde. La société, cotée en bourse, employait près de 300 salariés, et se voyait conquérir la planète. Mais, la crise boursière du printemps 2000 a précipité la chute d'une entreprise qui a grandi trop vite. Pour autant, ses talents n'ont pas disparu. Bon nombre d'entre eux sont restés sur les bords de Garonne. Parmi eux, Sebastian Wloch et David Dedeine, qui ont décidé à 28 ans de fonder en 2002 leur propre studio, Asobo, et de poursuivre avec dix de leurs collègues le développement d'un jeu, « SuperFarm » pour la console Playstation 2 (PS2), commencé chez Kalisto...

De prestigieux clients

« Depuis notre carnet de commandes n'a jamais désempli », souligne Sebastian Wloch. Leur notoriété a vite grandi. En 2007, ils ont produit pour Walt Disney le jeu « Ratatouille », vendu à 2,5 millions d'exemplaires dans le monde, puis en 2010 le blockbuster de Disney-Pixar « Toy Story 3 » pour les PSP & PS2. En 2011, c'est le « graal », le studio développe « Kinect Héro », une aventure Disney-Pixar pour Microsoft sortie en mars dernier. Plus de 120 personnes ont travaillé sur ce projet chez Asobo. Microsoft est ravi du résultat et vient à nouveau de leur confier un juteux contrat, dont le montant est tenu secret, pour un autre jeu.

Innover sous la pression du timing

« Nous avons fait la différence, car nous sommes efficaces, réactifs et surtout fiables. Quand nous avons créé Asobo, nous avions déjà pour la plupart 10 ans d'expérience dans le métier, ce qui est rare dans le milieu », explique Sebastian Wloch. « Ce qui permet à nos équipes d'être capables d'innover sous la pression du timing mieux que les autres », ajoute-t-il. C'est ce qui distingue ce « petit » studio indépendant bordelais dans le monde entier.
En 2012, l'entreprise, qui emploie actuellement 80 personnes, a réalisé 7 millions d'euros de chiffre d'affaires. Depuis 2006, Asobo a vu son chiffre d'affaires croître chaque année d'un million d'euros. Fort d'une croissance à deux chiffres, Sebastian Wloch regarde l'avenir avec optimisme et continue de recruter (au moins 5 nouveau collaborateurs cette année). Pourtant, le secteur est en plein bouleversement. Après les smartphones, les jeux vidéo s'installent de plus en plus sur les écrans des tablettes. La console de salon va-t-elle disparaître à terme ? « Je ne crois pas, mais quoi qu'il arrive, on s'adaptera comme toujours », répond avec sérénité le co-dirigeant d'Asobo.
 

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