Jean-Luc Moudenc (AGVF) veut "peser dans le big bang des territoires"

Le maire UMP de Toulouse a été élu par 46 voix contre 39 à la présidence de l'AMGVF, l’association de maires des grandes villes de France. L'élection s'est déroulée ce matin à Paris dans un contexte d'effervescence autour des problématiques de partage des pouvoirs entre collectivités. Ses priorités et ses propositions, interview.
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse.

Pour la présidence de la puissante AMGVF, vous étiez face au maire socialiste de Besançon, Jean-Louis Fousseret. Comment s'est déroulé le vote ?

 

Jean-Luc Moudenc : Gauche et droite étaient théoriquement à égalité, si l'on se base sur les résultats des municipales. L'élection s'annonçait serrée. Elle l'a été finalement moins que prévu puisque j'ai obtenu 46 voix et Jean-Louis Fousseret 39. Dès mon élection, j'ai demandé une suspension de séance et une rencontre de travail. Jean-Louis Fousseret est devenu premier vice-président et nous avons organisé la parité entre la majorité et l'opposition. Au sein de l'AMGVF qui regroupe les grandes villes françaises, il faut du consensus pour avancer et j'y ai veillé dès le départ.

 

Quelles seront vos priorités ?

 

Je veux faire entendre la voix des grandes villes. Le 27 mai, je rencontrerai le Premier ministre manuel Valls avec Gérard Collomb (lui même réélu cet après-midi président de l'Association des communautés urbaines de France -Acuf- NDLR). Nous sommes d'accord tous les deux pour peser de tout notre poids dans l'actuel big bang des territoires. Nous sommes élus à un moment où le paysage est extrêmement mouvant. Si nous ne disons rien, les communautés urbaines, les agglomérations et les grandes villes ne sortiront pas gagnantes.

 

Quel message porterez-vous à Matignon ?

 

Le projet de loi doit arriver très vite, d'ici à l'été. On évoque le redécoupage des régions et l'avenir des départements mais nous voulons imposer également une troisième thématique : le rôle des grandes villes. La France qui marche, qui investit, qui crée les infrastructures d'avenir, c'est la France des villes. Dans la redistribution des cartes entre institutions locales, nous voulons jouer un rôle majeur. Pour cela, nous voulons garder la capacité d'investir. Puisque l'État a annoncé une baisse de 11 milliards d'euros des dotations, comment va s'opérer la répartition ? C'est la première question que nous poserons au Premier ministre.

 

L'objectif de l'État est de ramener le nombre de régions à "onze ou douze", contre 22 actuellement. La région Midi-Pyrénées doit-elle être rattachée à la région Languedoc-Roussillon ou à l'Aquitaine ?

 

En tant que président de Toulouse Métropole et président de l'AMGVF, il ne m'appartient pas de m'exprimer sur ce point.

 

Toulouse doit-elle regarder plutôt vers Montpellier ou vers Bordeaux ?

 

Si je m'exprime en tant que maire de Toulouse, je dirais que l'idéal serait une région Grand Sud dont Toulouse serait la capitale. Mais il semble que ce ne soit pas d'actualité...

 

Les métropoles peuvent-elle reprendre les compétences des départements ?

 

Oui. L'automne dernier j'ai d'ailleurs défendu à l'Assemblée Nationale le projet selon lequel toutes les métropoles puissent reprendre la totalité des compétences des départements, en quelque sorte une généralisation du modèle lyonnais. Je n'ai pas été entendu à l'époque. Mais je note que l'idée revient sur le devant de la scène. Si les conseils généraux disparaissent, il y a deux hypothèses. Soit un partage des compétences entre régions et grandes intercommunalités urbaines. Soit un transfert total des compétences vers les métropoles et les communautés urbaines. Cette dernière hypothèse m'irait tout à fait.

 

Après votre élection aujourd'hui, vous accédez au débat national ?

 

Oui je deviens l'interlocuteur du gouvernement pour toutes ces questions qui engagent l'avenir de notre pays. Aujourd'hui, la réforme territoriale et demain de nombreux autres sujets.

 

La voix de Toulouse est-elle suffisamment entendue ?

 

Je vais y contribuer. À travers la fonction que j'exerce, je vais faire entendre la voix de Toulouse. Je vais me battre pour que nous soyons le moins touché possible part la réduction des moyens budgétaires et pour que les projets portés pendant la campagne se réalisent.

 

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Commentaires 2
à écrit le 21/05/2014 à 10:25
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Maire de Toulouse Président de la Métropole En plus ce n'est pas un aigle, bravo Toulouse

à écrit le 21/05/2014 à 7:56
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