La Bretagne s'amarre au port numérique mutualisé

Pour gérer le trafic et les données administratives de manière plus efficace, la Région Bretagne met en oeuvre son port numérique. D'ici à 2014, ce système d'information portuaire dématérialisé mutualisera les données des ports de Lorient, Brest et Saint-Malo. Un plus pour la compétitivité de l'ensemble de la filière.
Reuters

Regrouper sur un même serveur toutes les données administratives et de renseignements non confidentiels (tonnages, douanes, accostage, statistiques...) sur les ports de Lorient, Brest et Saint-Malo : c'est le chantier auquel s'attelle la Région Bretagne pour 2014. En mutualisant des données jusqu'alors éparpillées par secteur d'activité, le port numérique de Bretagne doit à terme faciliter la tâche des douanes, des gestionnaires portuaires, des capitaineries mais aussi des importateurs et des bateaux entrants.

« Il s'agit de rendre plus efficace la gestion du trafic et des opérations administratives, souligne Gérard Lahellec, vice-président chargé de la mobilité et des transports au conseil régional. Là où l'on met 17 heures actuellement, il n'en faudra que deux. »

Concrètement, le port numérique va permettre aux différents acteurs de dématérialiser l'ensemble des procédures administratives et commerciales s'appliquant à leurs trafics, en entrée comme en sortie. À l'arrivée, se profile un gain en productivité et en compétitivité, ainsi qu'une meilleure insertion dans la chaîne logistique et de transport européenne, voire mondiale. Avec le port numérique, les places portuaires bretonnes respecteront aussi l'obligation européenne de mise en place prévue d'un guichet unique portuaire en 2015 entre les différents membres de l'UE.

À la suite de l'Acte II de la décentralisation, la Région Bretagne est devenue propriétaire et autorité portuaire des ports de commerce de Brest, Lorient et Saint-Malo le 1er janvier 2007. Depuis 2010, elle a adopté une stratégie fondée sur le rôle pivot des ports dans la logistique des filières économiques bretonnes.

Le choix stratégique du maillage des données

L'accélération du passage de la marchandise dans les ports grâce à un système d'information numérique participe de cette politique de modernisation.
Dans cette procédure, la Bretagne, qui est assistée par la société de conseil et informatique en logistique, Marseille Gyptis International (MGI), a investi dans des études de faisabilité : 49 000 euros ht pour une étude financière et juridique, 74 000 euros ht pour une étude technique. Outre les moyens humains internes qui seront alloués à ce projet, la Région prendra aussi en charge la réalisation du logiciel dont le montant n'est pas encore chiffré.

« Des ports numériques, gérés par des prestataires, existent à Marseille, Bordeaux, Le Havre. La Bretagne a choisi un système de mutualisation des données, qui s'appuie sur les besoins et la spécificité bretonne de nos ports. Ceux-ci sont de petite taille. Or, si la Région n'organise pas le maillage des données, le port numérique n'existera pas de manière efficace », assure Gérard Lahellec.

Via cette avancée technologique, la Bretagne veut pousser le futur développement de ses trois places portuaires dans un contexte d'inflation des obligations relatives à la traçabilité et à la sécurité du transport de marchandises.

Jalouse de ses prérogatives et missions, ne voulant « devenir l'appendice de personne », la Région mise sur l'activité portuaire pour développer l'économie régionale : 50 % de son activité portuaire est réalisée à Lorient, spécialisé dans le vrac agroalimentaire et deuxième port de pêche français, tandis que Brest s'est orienté vers les containers. Elle participe aussi aux projets d'investissement des ports de Roscoff et de Saint-Brieuc, et mise sur la complémentarité avec le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes et le port de Nantes-Saint-Nazaire.

Les moyens d'une ambition qui s'affirme

Au fil des années, les ambitions portuaires bretonnes ont gonflé en proportion des sommes investies : 15 millions d'euros engagés par l'État de 1997 à 2007, 82 millions d'euros déployés ces cinq dernières années par la Région (budget global 2013 de 1,3 milliard d'euros).

La Région Bretagne participe ainsi à hauteur de 30 à 40 millions d'euros à la rénovation des ports de Lorient (aménagement de la rive gauche du Scorff), de Saint-Malo (réorganisation des espaces portuaires au profit des entreprises implantées sur le port) et de Brest (amélioration des profondeurs des accès et adaptation des quais aux gros navires). Le programme d'investissement sur Brest s'élève à 160 millions d'euros sur dix ans.

« Tous les flux ont leur place en Bretagne et nous prospectons toutes les filières, poursuit Gérard Lahellec. L'accroissement du trafic et de l'activité de commerce est bon pour l'économie régionale et pour le développement durable. Dans cette optique, il était indispensable de se doter d'un port numérique. »

Et dans un contexte de forte volatilité des règles du commerce, c'est également une manière de fidéliser les clients.

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Commentaires 2
à écrit le 27/05/2013 à 15:00
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Reste à souhaiter le retour dans la région Bretagne de la loire atlantique, et la boucle sera bouclée.

le 28/05/2013 à 6:33
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Ah non, Rennes est la capitale de la Bretagne, c'est tout.

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