Nantes : le végétal en ville est l'affaire de tous

Dernière étape du Grand Tour Cité Verte / La Tribune à Nantes.
De gauche à droite : Loïc Mareschal, Dominique Douard, François Colson, Geneviève Lebouteux, François Lassale, Marie-Hélène Reich, Pascale Chiron.

La Grand Tour Cité Verte a fait étape à Nantes, le 11 septembre dernier, dans le cadre du World Green Infrastructure Congress (WGIN), qui consacrait ainsi le rôle de Nantes comme pionnier dans le développement des toitures végétalisées, un atout important de la Cité verte. Dominique Douard, Président de Val'hor, qui regroupe l'ensemble des professionnels du paysage en France, a d'emblée situé la hauteur des enjeux : alors que s'esquisse une nouvelle phase de densification des villes, il est essentiel que le végétal trouve sa place ; et c'est l'objectif que s'assignent les 50 000 entreprises de la filière. Il a rappelé quelques unes des initiatives marquantes de Val'hor comme le Manifeste Cité Verte qui comprend une centaine de propositions pour développer la présence du végétal dans la ville.


Au cours d'une première table-ronde consacrée aux enjeux du végétal dans la cité, François Lassalle, Président de l'Association des toitures végétales (Adivet) a souligné les avantages de ce type d'infrastructure en matière de gestion des eaux pluviales, de régulation thermique et de biodiversité. "Les toitures végétales peuvent participer à la réintroduction de la nature en ville" a-t-il indiqué. Il existe aujourd'hui en France entre 1,5 et 2 millions de mètres carrés de toitures végétales, et la tendance est au développement de ce type de surface, grâce à l'apport de nouvelles technologies.

François Colson, secrétaire général de Plante & Cité, élargissant le propos aux bienfaits du végétal en ville, a précisé que l'association avait mis en place un certain nombre d'indicateurs permettant aux professionnels et aux responsables des collectivités locales d'optimiser leurs projets de jardins ou d'espaces verts, en poursuivant notamment des objectifs d'amélioration de la santé, des conditions de vie et de lien social au travers du végétal.

Une initiative saluée par Xavier Laureau, président de l'association Le Vivant et la Ville qui regroupe une vingtaine d'entreprises qui veulent mettre leurs forces en commun afin de travailler sur des projets concrets dans trois directions principales : l'agriculture urbaine, les enveloppes végétalisées du bâti et la relation entre l'eau, les sols et la nature :

"Le vivant regroupe des compétences et des entreprises diverses et notre objectif est de les rassembler autour de réalisations pilotes, afin de mettre en lumière l'exemple de la démonstration."

Certes il existe un certain nombre de freins réglementaires à l'expérimentation sur un domaine aussi sensible, comme le remarquait Pascale Chiron, adjointe au maire de Nantes et Vice-présidente de Nantes Métropole. Mais pour Xaver Laureau, si les pouvoirs publics sont engagés, ces freins peuvent vite disparaître :

"S'il y a soutien des élus du territoire et confiance réciproque entre les administrations et les acteurs privés, on doit pouvoir parvenir à des résultats."


Dans une seconde table-ronde consacrée aux réalisations de la métropole nantaise, Genevière Lebouteux, conseillère régionale Pays-de-Loire, en charge de l'émergence des éco-filières et des éco-projets, a insisté sur les mérites des démarches collaboratives pour améliorer la qualité de vie des habitants mais aussi la richesse des relations humaines. « La végétalisation traverse l'ensemble de ces axes » a-t-elle souligné. L'implication citoyenne est particulièrement forte en terme de jardins et de jardinage dont le mérite est d'enrichir le lien social et de favoriser des productions locales. Sarah Maillefer, architecte-paysagiste, a présenté pour sa part le projet Prairie-au-Duc, sur l'île de Nantes, qui combine habitations, espaces publics et jardins paysagers dans un souci de continuité et d'homogénéité de l'espace urbain. Ce projet comporte une réalisation ambitieuse en matière de toiture végétalisée, l'École Aimé Césaire, dont Marie-Hélène Reich, architecte, a développé le principe de base : combiner le minéral et le végétal. La toiture végétalisée, réalisée sous la direction de Loïc Mareschal, architecte-paysagiste, reproduit une végétation naturelle, qui rappelle celle de la lande et de la dune, avec une vraie diversité végétale, assurée par plus de 150 espèces.

En conclusion des débats, Dominique Douard a loué ces réalisations, fruit de la coopération entre tous les acteurs de la chaîne du végétal, des élus jusqu'aux jardiniers.

" Nous sommes sur la bonne voie en faisant en sorte que tous les acteurs du paysage partagent projets et vision. C'est tous ensemble que nous trouverons les réponses aux défis de la ville de demain. "


Débats animés par François Roche pour La Tribune

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.