Advalo lève 5 millions d'euros, West Web Valley suit

Advalo, la jeune pousse rennaise du marketing prédictif et individualisé a finalisé une première levée de fonds de 5 millions d'euros auprès de SGPA, Vasgos, West Web Valley et de partenaires bancaires. Visant les secteurs de la distribution non alimentaire (« retailers ») et de l'automobile, l'entreprise veut asseoir sa plate-forme en France avant de se déployer en 2019 à l'international. Avec les États-Unis dans son viseur.
Olivier Marc (à gauche) et David Le Douarin (à droite), les deux fondateurs d'Advalo.

La French Tech Rennes Saint-Malo en est fière : la startup Advalo, une des pépites résidentes de son Startup Hotel à Rennes et lauréate du Pass French Tech, vient d'annoncer la finalisation d'une des plus significatives levées de fonds de l'année en Bretagne.

Spécialisée dans le marketing prédictif et personnalisé, l'entreprise fondée fin 2013 a fait le pari que l'augmentation du trafic en magasin grâce à un marketing non intrusif pour les clients est un enjeu majeur pour la distribution spécialisée (prêt-à-porter, décoration et confort de la maison...) et le secteur automobile. Si l'envoi massif de courriels est potentiellement contre-productif, un marketing individualisé, combinant données et intelligence artificielle, permet de «  parler aux consommateurs aux seuls moments qui comptent dans leur décision d'achat. » Au plus près des clients de la trentaine d'enseignes qu'elle conseille, Advalo vient aussi de se rapprocher des investisseurs. L'entreprise a obtenu 5 M€ auprès des family offices SGPA et Vasgos, du fonds d'investissement breton West Web Valley et de partenaires bancaires. Cet argent frais doit servir à renforcer sa position sur le marché français et à préparer une internationalisation fixée à début 2019. Celle-ci passera d'abord par les États-Unis, un marché de référence.

Délivrer un vrai ROI aux enseignes

« Il nous fallait de gros moyens car nous souhaitons aller plus vite sur le commercial et la R&D » explique David Le Douarin, co-fondateur et directeur général d'Advalo. Ancien de Yahoo, il forme avec Olivier Marc, ex-Google et co-fondateur de Conexance (marketing direct, revendu à WPP), un duo d'entrepreneurs issus du digital à l'anglo-saxonne et spécialiste des programmes de fidélisation, de la data et des CRM.

« Les investisseurs ont compris l'intérêt de notre solution. Nous avons rencontré en les personnes de Jean-Paul Guisset (SGPA) et Pascal Oddo (Vasgos), dirigeant de LBO France (IKKS, The Kooples), de vrais partenaires entrepreneurs. Avec West Wev Valley, nous trouvons aussi un appui breton très présent dans l'écosystème local. En plus des fonds, il nous apporte le réseau des entrepreneurs qui en font partie ainsi qu'un accompagnement important sur notre stratégie de croissance et sur l'international. »

Deux membres du comité d'investissement de West Web Valley, Catherine Barba et Kwame Yamgane, sont implantés aux États-Unis.

Concrètement, le plan d'affaires d'Advalo est construit sur trois axes. Outre l'expansion internationale, la start-up va renforcer son effort sur la R&D, avec l'embauche d'ingénieurs de développement, de data scientists, et l'introduction dans sa plate-forme en mode SaaS des dernières  innovations en matière d'algorithmes prédictifs et d'intelligence artificielle.

La consolidation de ses équipes en France, qui comptent à ce jour 30 personnes à Rennes et à Paris, passe aussi par de nouvelles embauches au niveau commercial et marketing. D'ici à 5 ans, Advalo espère créer près de 150 emplois dans le bassin rennais, terreau où l'entreprise recrute, entre autres,  de très bons ingénieurs logiciels.

Beaumanoir, Seat, Volkswagen

En enclenchant la vitesse supérieure, Advalo, qui double son chiffre d'affaires, chaque année (CA non communiqué) valide l'intérêt commercial pour son produit et un modèle de développement réalisé jusqu'alors sur fonds propres jusqu'à devenir rentable fin 2016. Depuis les débuts de la commercialisation de sa plate-forme début 2014, la jeune pousse accompagne plus de 30 marques et ETI clientes. Dans la mode et l'équipement de la maison avec Cache-Cache, Bonobo  et les autres marques du groupe Beaumanoir, avec Grain de malice (Mulliez), mais aussi Devred, Bonpoint , Heytens et Guy Degrenne. Dans le secteur des marques et des distributeurs automobiles avec  Seat, Volkswagen, Bodemer Auto et Jean Rouyer Automobiles.

« En retail, 90 à 95 % des ventes sont réalisées en magasins, mais le site web en est la première porte d'entrée assure David Le Douarin. C'est la même chose dans le secteur automobile. Seule la vente s'effectue en concession, pas la recherche. Notre valeur ajoutée est donc de repasser à un marketing plus fin, plus commerçant. Et pour cela, il faut comprendre quel est le parcours d'achat du client, son intention lorsqu'il va sur internet (compréhension des moments clés, détection de l'intention d'achat...). Développer l'omnicanalité en e-commerce et en magasin,  c'est accroître le trafic. Il y a un vrai enjeu à être puissant sur le digital.»

Pas de churn

L'utilisation des données, y compris celles qui se trouvent dans le système des caisses par exemple, permet au logiciel d'intelligence artificielle de qualifier les clients des marques pour mieux les fidéliser.

Ceux d'Advalo sont pour l'instant satisfaits. Chaque enseigne souscrit un abonnement annuel ou biannuel, et reçoit des données décryptées. Seat a ainsi multiplié par deux la conversion de ses visiteurs internet en prospects qualifiés lors de sa dernière opération de Ventes Privées. Beaumanoir adapte mieux son offre à la demande en fonction de l'attente de ses clients. Combinant une technologie performante et une expérience des données, la jeune entreprise accompagne aussi ses clients dans la mise en place des stratégies qui vont générer le plus de retour sur investissement.

« En terme de clientèle, la société ne connaît pas le churn se félicite David Le Douarin. Le marketing individualisé est un avantage concurrentiel. Il assure aux marques une croissance organique forte et pérenne. »

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 26/11/2017 à 11:34
Signaler
Pourriez-vous mettre en avant des startups (ou plutot sas ou sarl) qui font de gros chiffre d'affaire ou des bénéfices exceptionnelles plutot que celles qui dépensent l'argent des investisseurs/banques centrales? Vous en connaissez pas? Renseignez-vo...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.