BPGO : quatre banques pour mieux innover

Le 5 décembre, les sociétaires des quatre banques Banque Populaire Atlantique et de l'Ouest (groupe BPCE), du Crédit Maritime Atlantique et du Crédit Maritime Bretagne-Normandie, devraient valider leur rapprochement au sein d'une entité nommée Banque Populaire Grand Ouest. Opérationnelle le 7 décembre si tout va bien, cette fusion permettra de dégager une capacité d'investissement accrue au service des clients de 12 départements. Le financement de l'innovation et l'accélération de la transformation numérique sont les principaux enjeux de cette démarche.
Le futur siège social BPGO situé à St Grégoire (35).

Sauf coup de théâtre, un nouvel acteur régional bancaire verra le jour le 7 décembre prochain.

Baptisé Banque Populaire Grand Ouest, cet ensemble dont le siège social sera établi à Saint-Grégoire près de Rennes, sera le fruit de la fusion juridique de Banque Populaire Atlantique, de Banque Populaire de l'Ouest (groupe BPCE), du Crédit Maritime Atlantique et du Crédit Maritime Bretagne-Normandie. Les 310 000 sociétaires que comptent les quatre établissements sont invités à voter ce rapprochement lors d'assemblées générales extraordinaires qui se tiendront le 5 décembre. Et ils devraient l'entériner à une large majorité.

Depuis plusieurs mois, les quatre banques expliquent à ces particuliers et entreprises détenteurs de parts sociales tous les bénéfices de ce rapprochement, pour elles et pour le territoire.

Après les études d'opportunité et de faisabilité lancées en avril dernier, ce projet a déjà été avalisé les 28 et 29 septembre par les différents conseils d'administration. La création de BPGO, dont Maurice Bourrigaud, actuel dirigeant de la BPO, sera le directeur général doit consolider l'ancrage régional historique des quatre établissements et apporter des capacités d'investissement accrues, notamment pour créer de nouveaux services aux clients.

840.000 clients, 3.400 collaborateurs

Dans cet élan commun pour assurer l'avenir (dans ce sens, dire "BP Go!", qui traduit le mouvement vers l'avant), deux profils de banques s'unissent. Généralistes et orientées vers les commerçants, les artisans, les entreprises de taille moyenne et la fonction publique, BPO et BPA complètent le positionnement du Crédit Maritime, très impliqué dans les activités liées au monde de la mer, de la conchyliculture et du tourisme.

« Ce nouvel ensemble de 840 000 clients et de 425 agences (75 pour le Crédit Maritime) interviendra sur 12 départements du Grand Ouest, précise Régis Guyony, directeur engagement responsable et communication chez Banque Populaire Atlantique à Nantes, qui poursuit :

"Cette opération n'est pas menée dans un contexte de difficultés financières. En 2016, le produit net bancaire global s'est établi à 577 M€ pour un résultat net cumulé de 75 M€ et les perspectives 2017 sont dans cette ligne. C'était surtout le moment de mener cette fusion dont on parle depuis longtemps à son terme dans un contexte de taux bas et de l'arrivée sur nos territoires de nouveaux concurrents comme Orange ou des services en ligne (Compte Nickel) qui n'ont pas les contraintes d'une banque. Les agences des quatre établissements travaillent déjà ensemble dans l'accompagnement des clients. Pour aller de l'avant et assurer un meilleur service, il nous fallait atteindre une taille critique

Numérique et économie bleue

Au-delà des investissements de 63 M€ directement liés à la fusion, la BPGO aura demain la capacité d'investir plus, en innovation notamment. L'enjeu porte par exemple sur la création de nouveaux services pour les clients et l'accélération de la transformation digitale de la structure. Le volet numérique devrait voir ses investissements doubler, avec des efforts conséquents dans la banque à distance. Pour les clients, l'arrivée de BPGO se traduira notamment par l'extension à l'ensemble du périmètre de la banque à distance Blue Pop lancée en 2016 par BPA.

« Cette fusion permet d'additionner les capacités d'investissements des quatre banques pour accroître nos moyens et mieux accompagner nos clients demain fait remarquer Régis Guyony. Cela pourra permettre aussi de recruter de nouveaux clients particuliers, y compris parmi les plus jeunes qui ne se tournaient pas naturellement vers BPA ou BPO, dont l'image est très marquée entrepreneuriat. Les investissements de BPGO auront également vocation à mieux soutenir les activités liées à la mer et notamment les secteurs innovants. Il s'agit d'être encore plus présent sur ce secteur car il y a de vrais enjeux pour le territoire

Concrètement, outre l'extension du fonds Litto Invest créé en Pays de la Loire, une enveloppe annuelle de 80 M€ sur trois ans doit ainsi permettre de financer le développement des filières de la pêche, de la culture marine ou de l'éolien.

Au sein de l'ensemble, le Crédit Maritime restera d'ailleurs une marque à part entière. Il n'y aura pas de changement d'enseigne le 7 décembre et pour les sociétaires, l'incidence de la fusion portera sur le fait qu'ils détiendront des parts de BPGO tout en gardant des droits distincts. Leurs parts sociales permettront toujours d'élire des représentants du monde de la mer.

Formation aux usages et départs volontaires

En l'absence de tout licenciement sec, l'impact de la création de BPGO sur les 3 400 collaborateurs sera limité précise la banque. Mais pas complètement neutre. « La taille du réseau est cohérente et toutes les agences seront conservées assure Régis Guyony. Toutefois, un plan de départs volontaires, liés à des départs en retraite ou à des fins de contrats à durée déterminée, portera sur un maximum de 200 collaborateurs à horizon 2020 ». 400 personnes devraient par ailleurs êtres mutées en interne ou géographiquement voire être appelées à se reconvertir.

Le plan de numérisation et de création de nouveaux services induira également un investissement dans la formation des personnels aux nouveaux usages bancaires. La fusion des moyens informatiques est pour sa part annoncée pour septembre 2018.

Les sièges administratifs d'Angers et de Nantes conserveront leur représentativité.

Grâce à cette fusion, la future BPGO devrait devenir la 3ème Banque Populaire de France. Compte tenu des économies d'échelle, la banque projette d'augmenter son résultat net de 25 % sous trois ans.

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Par Pascale Paoli-Lebailly,
correspondante de La Tribune pour la Région Bretagne

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Commentaires 3
à écrit le 02/12/2017 à 12:08
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Bonjour Precisions : 206 collaborateurs c’est l’annonce faite mais cela ne concerne pas que les CDD et les départs en retraite. Et nous apprenons dans votre article que 400 autres salari

à écrit le 09/11/2017 à 10:05
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Vous avez oublié un "0" pour le nombre de clients en titre. "84 000" et non "8400". Cdlt

le 09/11/2017 à 10:36
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deux zéros en fait (840.000) si vous lisez le paragraphe juste au-dessous de l'intertitre

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