La mue architecturale de Rennes (1/4) : Urban Quartz réveille la skyline

[ Série d'été ] Engagée dans un certain nombre de grands projets structurants (nouvelle gare et LGV, 2e ligne de métro...), Rennes Métropole poursuit, à cette occasion, sa tradition d'une politique d'innovation architecturale, entamée dans les années 1970 - et dans la controverse, avec les tours Les Horizons de George Maillols. La Tribune a sélectionné quatre chantiers emblématiques de ce renouvellement urbain porté par des architectes français et internationaux. Visite de l'îlot Trigone sur la ZAC EuroRennes.
En prenant de la hauteur, pour maîtriser un étalement urbain nocif à la ville durable, la ville se reconstruit sur elle-même et renouvelle son image d'une façon qui se veut originale.

Rennes est en pleine métamorphose urbaine. Portée par son essor démographique, économique et sa transformation en métropole, la capitale bretonne s'imagine déjà en 2030. Dans le cadre de la révision de son PLU, en 2017 (avant PLUI en 2019), et concomitamment à des investissements structurants liés à l'arrivée de la LGV en 2017 et d'une deuxième ligne de métro en 2019, la capitale bretonne s'est lancée dans une politique de construction de nouveaux logements et de grands équipements. A l'enjeu d'associer le renouvellement urbain à la mixité sociale, Rennes affiche une autre ambition : réveiller sa skyline. En prenant de la hauteur, pour maîtriser un étalement urbain nocif à la ville durable, la ville se reconstruit sur elle-même et renouvelle son image d'une façon qui se veut originale. En ce sens, elle s'inscrit dans une tradition architecturale née dans les années 1970 et qui a laissé dans son patrimoine des bâtiments comme les tours Les Horizons, du Colombier, et de la Mabilais. Culminant à 30 mètres du sol, la célèbre soucoupe volante de l'ancien bâtiment de France Telecom par  l'architecte Louis Arretche, se détache fièrement dans le ciel rennais.

Trois immeubles de bureaux, triangulaires et à facettes

Demain, pousseront une tour d'habitation de 17 étages à Maurepas-Les Gayeulles, deux tours jumelles circulaires et végétalisées de 11 étages sur la ZAC Madeleine, ou encore des bureaux futuristes à EuroRennes. Composé de trois immeubles à facettes, l'îlot Trigone est présenté comme l'un des éléments architecturaux phares de ce quartier d'affaires et d'habitation qui, à horizon 2019-2020, doit sortir de terre au pied de la gare, elle-même transformée en hub de transports urbains. Baptisé Urban Quartz, ce programme aux allures de cristaux est composé de trois immeubles de bureaux triangulaires et ciselés, hauts de sept à huit étages, reliés par des passerelles. Il sera le premier livré, pour octobre 2017. Lancé par Périal, Icade Promotion et La Poste Immo pour un coût de construction de 20,5 millions d'euros hors taxes, le projet est signé par les architectes des agences Harmonic et Masson à Paris et a/LTA à Rennes.

Affichant résolument un design ultra-moderne, et une « architecture audacieuse et radicale » selon leurs créateurs, les trois bâtiments abriteront 13.700 m2 de bureaux et quelques commerces en rez-de-chaussée.

« Cette écriture hors du commun propose une interprétation vivante, généreuse et alternative du programme de bureaux », résument les architectes.

En plus concret, ces immeubles de très haute qualité environnementale, proposeront des plateaux de 250 à 1.000 m2, un jardin intérieur accessible depuis chacun des trois immeubles et un parking semi enterré de 100 places. Selon Icade Promotion, le loyer sera de 205 euros le m2 utile (+ stationnement). Les premières signatures locatives sont prévues pour septembre-octobre 2016.

Créer de l'altérité

Alors que l'été prochain, la LGV mettra Rennes à 1 heure et 27 minutes de Paris, cette opération révèle la volonté de la municipalité d'élargir le centre ville.

« Le centre-ville n'a pas bougé depuis trois siècles. Il est temps de l'adapter aux besoins d'une métropole de 450.000 habitants et quelque 650.000 habitants en 2030 » déclare Sébastien Sémeril, 1er adjoint chargé de l'urbanisme.

Sur la hauteur, l'élu reconnaît qu'elle suscite des débats car la tour souffre d'une image qui renvoie aux bâtiments de l'après-guerre:

« Le projet urbain est appréhendé avec la population. Nous avons fait le choix de densifier les boulevards urbains, pour permettre la mobilité, mais il est important de garder la maîtrise des projets, notamment sur les questions de densité et de hauteur. Le long de la voie ferrée, on peut se permettre un peu de hauteur, l'ombre portée d' Urban Quartz ne sera pas gênante. »

Un tour de 17 étages est aussi annoncée à EuroRennes à horizon 2020. Dans la capitale bretonne, l'innovation architecturale veut d'abord faire de l'ombre à un modèle uniforme et linéaire.

Par Pascale Paoli-Lebailly

@pplmedia35

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.