La 3D devient citoyenne et interactive

La 3D et l'open data sont en train de bouleverser la vision qu'avaient les collectivités de leur territoire. Archivideo, associé à l'IGN pour le contenu et Iketube pour la présentation sur socle, vient de mettre au point un système 3D qui fontionne à Rennes et Aulnay-sous-Bois.
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On va enfin pouvoir jouer à Sim City en vrai. Face à son vrai maire, face à la véritable agence d'urbanisme de la commune, avec ses voisins de la vraie vie, et, surtout, sur les véritables  projets immobiliers et urbains autour de chez soi. «C'est vraiment l'idée à terme », sourit  François Gruson, centralien, architecte et breton d'adoption. François Gruson est le cofondateur d'Archivideo, une société bretonne qui vient d' investir 1.5 million d'euros, l'équivalent à peu de choses près de son chiffre d'affaires, pour concevoir, maquetter, développer et héberger « Territoires 3 D », la première modélisation territoriale en 3D interactive. Son partenaire, l'Institut Géographique National,  a fourni toutes les données de manière à ce que la France entière puisse désormais être visible en 3D avec les informations de la meilleure qualité (www.territoire3D.com )

Depuis quelques années, l'arrivée de la 3D est en train de révolutionner totalement les Services d'Information Géographiques (SIG) des collectivités. L'originalité de Territoires 3D c'est son utilité. «Nous n'avons pas conçu le projet pour faire joli, explique François Gruson. Si l'on veut se promener, aller voir la maison où l'on est né ou son futur lieu de vacances, il y a Google Earth.  C'est pour le grand public. Si l'on est beaucoupplus pointu techniquement, avec de solides notions d'architecture et d'informatique, en 3 D libre d'accès, il y a bien sur Sketchup. Mais si ce second produit est superbe, il est trop technique pour le grand public. C'est d'ailleurs pour cela que Google vient de le revendre. Territoires 3D est simple et utilisable par tous mais il est surtout  conçu pour et par le donneur d'ordres, celui qui possède les données». Depuis 26 ans Archivideo ne s'occupe que de maitrise des projets publics et Territoires 3D a clairement l'ambition de devenir un outil de gestion de la ville interactif ou élus, urbanistes et citoyens vont pouvoir dialoguer en voyant en 3D ce qu'ils sont en train de penser. Territoire3D est un service en ligne et toute collectivité peut appeler la maquette depuis son site Internet, y ajouter ses propres objets et la rendre ensuite accessible au grand publicsur son site. Le public pourra lui, bientôt, intervenir sur la maquette, envoyer des messages, proposer des modifications et se rendre compte immédiatement de leurs effets. Ce n'est donc plus simplement un outil de communication pour des élus qui veulent montrer à quel point leur projet urbain est joli. Ce n'est pas non plus un outil de communication pour les agences d'architecture ou d'urbanisme. C'est un outil de dialogue, un outil politique.

Les collectivités ont enfin accepté une autre manière de voir le territoire

Lorsqu'Archivideo s'est lancée, les entreprises privées et les collectivités trouvaient les réalisations agréables mais  se demandaient toutes une fois la démo finie, « à quoi cela pouvait servir ? ». Et,se souvient François Gruson, chacun d'expliquer que rien ne vaudrait jamais une bonne carte ou un bon plan. Et puis, petit à petit les mentalités ont évolué. Les grandes entreprises du privé s'y sont mis : EADS, Thalès ou Dassault Systèmes (la construction et la visite de la Grande Pyramide de Dassault est un must du genre).Puis les Pages Jaunes, Tom Tom etc... Mais ce fût lent. L'une des raisons en a été la difficulté à faire comprendre qu'une autre vision du territoire était possible. Google a été un choc « Google Earth a fait comprendre aux élus que la cartographie, l'image aérienne étaient beaucoup plus lisibles et ludiques que ce qu'ils croyaient, explique François Gruson. Comme dans le même temps les Journaux de 20 heures se sont mis à exploiter de plus en plus la cartographie, les élus ont commencé à aller voir leurs services techniques ou leurs SIG pour avoir la même chose». François Gruson est allé plus loin en travaillant avec Alain Berthoz qui tenait la Chaire de Physiologie de la perception et de l'action au Collège de France pour comprendre pourquoi la vue à 45% était finalement la plus adaptée à la compréhension des territoires.  Il travaille actuellement sur la familiarité, la manière de mémoriser une ville, un parcours qui n'est jamais la même si on est un enfant qui va à l'école, un vieux qui va faire ses courses, ou un sur actif stressé.

 

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Commentaire 1
à écrit le 07/01/2013 à 11:33
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Bonjour, Très bon article. J'aimerais compléter cet article avec un qui a été rédigé sur un magazine en ligne d'informations locales qui traite également du sujet "open data" : http://www.terristoires.info/chroniques/espace-fumeux/open-data-open-a-t...

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