Des JO à Paris ? Jean Tibéri soutient la position d'Anne Hidalgo

Alors que le débat sur l'organisation des Jeux Olympiques à Paris monte, Jean Tibéri, ancien maire de Paris (1995-2001), admet comprendre la prudence d'Anne Hidalgo, l'actuelle maire, mais rappelle les atouts de la capitale. Il revient également sur l'échec de la candidature parisienne pour les Jeux Olympiques de 2008. Entretien.
Pour Jean Tibéri, ce sera soit l'exposition universelle, soit les Jeux Olympiques !

La Tribune. François Hollande, le président de la République, s'est déclaré favorable à l'organisation des Jeux Olympiques à Paris en 2024. Anne Hidalgo, maire de Paris, est plus réticente. Comprenez-vous cette prudence ?

Jean Tibéri. Bien sûr. La crise de l'économie française est profonde. Paris et sa région ne sont pas épargnées. Organiser les Jeux olympiques est un magnifique projet, mais, en temps de crise, c'est un pari qui peut être risqué sur le plan financier. Les contribuables parisiens ne lui pardonneraient pas de devoir payer la facture. A juste titre d'ailleurs.

Vous évoquez la crise. Mais organiser un événement de cette dimension peut être un moyen efficace de sortir de la crise par le haut, de relancer l'économie.

C'est exact. Je ne dis pas qu'il ne faut pas réfléchir à un si beau projet. Je dis juste qu'il faut être prudent. Mis à la part celle de la Coupe du Monde, l'organisation des Jeux olympiques est l'un des seuls événements capables de fédérer, de mobiliser toutes les énergies, c'est-à-dire celles des citoyens, des forces vives de la Nation et même de la classe politique. On ne peut pas écarter ce dossier d'un revers de la main, il faut l'étudier avec précision avant de trancher. La transparence doit être totale.

Comment limiter les risques financiers ?

Il faut que des experts indépendants soutenus par la majorité et l'opposition au Conseil de Paris évaluent avec précision le coût et les retombées d'un tel événement. Depuis les Jeux de Londres, on sait que l'on peut gagner de l'argent en organisant les Jeux Olympiques. Si nos amis anglais y sont parvenus, pourquoi pas nous ? J'ajoute que Paris possède un avantage que Londres ne possédait pas : la plupart des infrastructures existent déjà. C'est un atout important en temps de crise. Quant à la modernisation des infrastructures, notamment dans le transport, et le développement de nouveaux équipements pourraient s'articuler avec les programmes en cours comme le Supermétro ou ceux prévus dans le cadre du Grand Paris.

Paris a également tenté sa chance pour les Jeux olympiques de 2008...

C'est exact. Après avoir échoué en 1992 face à Barcelone, Paris a une nouvelle fois déposé sa candidature en 1999 pour organiser les jeux en 2008. C'était une autre époque. L'économie française se portait bien mieux qu'aujourd'hui.

Aviez-vous réussi à fédérer les énergies, notamment au niveau politique?

Le sujet faisait consensus au Conseil de Paris. L'Élysée et Matignon nous soutenaient officiellement. Notre dossier était bon. Il avait reçu la meilleure note de la part des experts du Comité olympique international chargés de l'évaluation des candidatures. Nous étions confiants.

Comment expliquez-vous l'échec de Paris en 2008 ?

Nous avions un très bon dossier. Il faut croire que celui de Pékin était meilleur.

On a souvent reproché aux candidatures parisiennes une certaine prétention.

Je ne crois pas que c'était notre cas. Le Comité international olympique présidé à l'époque par Juan Antonio Samaranch nous adressait régulièrement des signaux positifs. C'est peut-être parce que nous pensions gagner que nous n'avons pas fait les efforts nécessaires en matière de lobbying. D'après ce que j'ai pu comprendre, c'est également l'une des raisons de l'échec de la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de 2012. En partie grâce un travail de lobbying très efficace, Londres a gagné, malgré un dossier moins bien ficelé.

Les Français ne savent pas faire de lobbying ?

Je constate que certains y arrivent mieux que d'autres !

Paris pourrait déposer sa candidature pour organiser l'exposition universelle en 2025. Est-il judicieux de courir deux lièvres à la fois ?

Je ne le pense pas. Il faut faire un choix clair pour être crédible.

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Commentaires 9
à écrit le 13/12/2014 à 7:24
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As t'on encore les moyens d'organiser de telles démonstrations de gabegies financières ?

à écrit le 13/12/2014 à 1:03
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Il y a du fric a amasser sur le dos des contribuables, des amis dans le BTP a engraisser, dépêchez-vous tout le monde ne pourra être servi!

à écrit le 12/12/2014 à 15:31
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Le lobbying est la traduction en anglais de corruption. On sait corrompre (voir transparency International) mais comme on parle mal l'anglais, on n'a pas encore réussi à faire du lobbying intelligent sans se faire prendre les doigts dans le pot de co...

à écrit le 12/12/2014 à 10:47
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Que l'on puisse encore écouter un "homme politique" d'un autre temps n'est juste pas crédible.

le 12/12/2014 à 11:10
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Que l'on puisse faire des commentaires de ce type ne l'est guère plus. Il existe un âge limite ?

le 12/12/2014 à 11:12
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tout à fait d'accord avec vous.

le 13/12/2014 à 7:26
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Probablement, la sénilité et la dégénérescence ne concernent pas que les "sans dent" :)

à écrit le 12/12/2014 à 8:52
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Personne ne veux parler à la tribune ?? Drôle de symbole Mr Tiberi !!

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