Île-de-France  : les effets des attentats se font toujours ressentir

La croissance de l'économie francilienne, qui tire celle de l'économie française, reste affectée par les attentats de 2015.
Mathias Thépot
Entre novembre et juin, le déficit de nuitées hôtelières a approché les 4 millions en Île-de-France.
Entre novembre et juin, le déficit de nuitées hôtelières a approché les 4 millions en Île-de-France. (Crédits : © Kevin Coombs / Reuters)

Les effets économiques des attentats du 13 novembre dernier à Paris et à Saint-Denis se font encore sévèrement ressentir dans le secteur de l'hôtellerie. Au niveau de la région Île-de-France, « au deuxième trimestre 2016, le nombre de nuitées dans les hôtels s'est élevé à 16,2 millions au printemps dernier, soit une baisse de 10,6 % par rapport à la même période de 2015 », indique une note du Crocis, un observatoire de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) d'Île-de-France. En juin, il s'est pourtant tenu, l'Euro 2016 de football, avec une dizaine de match organisés au Stade de France et au Parc des Princes. Mais cet événement n'a pas permis d'inverser la tendance puisque le repli des nuitées a atteint 10 % en juin. Preuve du caractère profond de la crise du tourisme.

Ce sont, du reste, les touristes étrangers qui délaissent le plus l'Île-de-France. « La diminution de la fréquentation de la clientèle étrangère a de nouveau été particulièrement importante : une baisse 13,9 % en glissement annuel sur l'ensemble du deuxième trimestre 2016, contre moins 6,0 % pour la clientèle hexagonale », précise le Crocis. Résultat, « le déficit de nuitées de novembre à juin derniers par rapport à la même période un an plus tôt a atteint près de 3,9 millions » ! Pour la première destination touristique mondiale, c'est donc un gros coup dur en matière d'économie.

Redressement du BTP

Ainsi « l'amélioration de l'économie francilienne reste laborieuse », constate l'auteur de la note du Crocis. Car sans les attentats, la croissance de l'activité en Île-de-France aurait en théorie dû s'établir à un bon rythme, principalement grâce au secteur du bâtiment et des travaux publics. Les constructions de logements en Île-de-France notamment, portent à elles seules les chiffres des mises en chantier au niveau national, avec une croissance à deux chiffres. En outre, ce secteur bénéficie de la montée en puissance des projets du Grand Paris, qui devrait même s'accentuer dans les prochaines années.

« Le redressement de l'activité du BTP s'est confirmé au deuxième trimestre 2016. Le volume d'affaires dans les travaux publics a bénéficié d'une nouvelle amélioration. Et dans le bâtiment, l'activité a augmenté dans le gros œuvre et a même enregistré une forte hausse dans le second œuvre », ajoute la note du Crocis. Très pourvoyeur en emplois, le secteur du BTP a participé à faire reculer le taux de chômage francilien. Il s'est établi au deuxième trimètre à 8,5 %, en baisse de 0,2 point et « s'est réduit de 0,5 % depuis le point haut de l'été 2015 », rapporte le Crocis.

L'ÎIe-de-France moteur de l'économie nationale

De quoi tirer vers le bas le taux de chômage national, qui s'est réduit de 0,3 point à 9,6 % au deuxième trimestre en France métropolitaine. L'Île-de-France semble en effet être la locomotive de l'économie française en matière d'emplois. La courbe du chômage français, notamment, suit l'évolution de la courbe francilienne, même si le niveau global du chômage reste plus élevé sur la totalité du territoire français, d'un peu plus d'un point de pourcentage depuis la fin 2009.

Les chiffres nationaux se portent tout de suite mieux lorsque l'activité francilienne reprend sa marche en avant. Plus que jamais, la France a besoin que sa région capitale pour tirer sa croissance vers le haut. Elle qui représente 18,2 % de la population française, 30,3 % du PIB national et 26,5 % de l'emploi salariés marchands.

Mathias Thépot

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Commentaires 3
à écrit le 18/10/2016 à 7:00
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Il y a sans doute surtout un GROS problème de rapport qualité-prix des prestations, notamment touristiques (mais c'est vrai aussi pour tous les autres services en IdF), et de qualité de l'accueil.

à écrit le 17/10/2016 à 20:12
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Et les chiffres de RBnB pour Paris, en baisse ou en hausse ? Les hôteliers n'ont qu'à s'en prendre à leurs tarifs scandaleux en ce qui concerne la ville de Paris intramuros; c'est pas volé !

à écrit le 17/10/2016 à 16:30
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Le rapport avec les attentats est vraiment très loin d'être effectué. Nous sommes au sein de la plus grave crise mondiale économique de notre histoire, les peuples européens se font purger à causes des politiques d'austérités, le japon a connu un...

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