Viticulture : la cadence infernale de la famille Bonfils

Après avoir abandonné le domaine viticole familial en Algérie en 1962, la famille Bonfils, repartie de rien en Languedoc, boucle une année 2012 exceptionnelle, non pas en volume (18 millions de cols) mais en acquisitions et en prises de participation. Le groupe de Capestang (48 millions d'euros) monte en gamme, repositionne son offre et s'inscrit dans le sillon porteur de l'oenotourisme.
Jean-Michel Bonfils, le père, et sont fils Laurent, responsable du développement de la société. © DR

Le groupe héraultais Bonfils représente aujourd'hui une force de production de 1 420 hectares (18 millions de cols). Il emploie 130 personnes après la prise de contrôle, début décembre, de Salasar, une société familiale qui exploite le domaine de Beausoleil à Campagne sur Aude (1 million de cols). Cette acquisition permet de compléter la gamme dans le créneau porteur, notamment à l'export, des vins effervescents : blanquette de Limoux et Crémant, très demandé à l'international.
Dans le même esprit de développement, Bonfils avait procédé à l'acquisition, en septembre dernier du domaine de l'Esparrou à Canet-en-Roussillon, qui combine à la fois un site architectural exceptionnel et un vignoble de 60 hectares qui ouvre sur deux marchés stratégiques : les AOC du Roussillon et le Muscat de Rivesaltes. « Dans chaque nouveau domaine, il s'agit pour nous de remettre à niveau le vignoble, avec arrachage et replantation, car nous sommes, plus que jamais, dans notre rôle de vigneron-récoltant. C'est ce qui s'est passé au domaine du Capitoul dans le massif de la Clape ou bien au domaine de Rose Bel Air en Bordeaux supérieur », explique Laurent Bonfils, responsable du développement, même si la winerie de La Motte, à Narbonne, modernisée, tourne à plein régime pour faire des vins à la demande.

Un bâti exceptionnel

L'Esparou est aussi une opportunité architecturale idéalement situé en pleine c?ur de la station balnéaire de Canet-En-Roussillon, pour servir le troisième volet de la stratégie maison tournée vers l'oenotourisme, vecteur de richesse additionnelle et surtout d'image. Pour développer sa collection de vignes et de châteaux (20 dont 17 en Languedoc-Roussillon et 3 en Bordelais) Bonfils a injecté 10,5 millions d'euros en trois ans. La maison de Capestang (Hérault) a pris une participation à hauteur de 50 % dans le capital de « Domaine et Demeure » enseigne de luxe de l'oenotourisme magistralement développée par l'homme d'affaires irlandais Karl O'Hanlon, propriétaire notamment du sublime château des Carrasses.
« La plupart des propriétés de la famille ont un bâti exceptionnel et racontent l'histoire du passé viticole régional. Ces lieux ont un potentiel d'accueil énorme. Reste que l'investissement touristique est loin d'être notre c?ur de métier » explique Laurent Bonfils qui entend profiter de l'expertise de « Demeure et Domaine » pour installer rapidement le Château de Capitoul sur l'appellation La Clape et le Château de l'Esparrou à Canet en Roussillon dans le très haut de gamme de l'accueil touristique et s'inscrire ainsi dans le prolongement du château des Carrasses à Quarante (Hérault) donné comme l'un des joyaux languedociens de l'hôtellerie oenotouristique.
 

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