A Paulhan, (Hérault), l'immense domaine d'Irrifrance est envahi par les caractéristiques enrouleurs orange qui ont fait la réputation de la société dans toute l'Europe. L'entreprise en livre 1 400 par an en France. Irrifrance développe également cette « usine à réinventer » l'irrigation en misant sur l'innovation technologique et sur la formation de ses employés (7 000 heures d'apprentissage). Trois brevets ont été déposés ces dernières années, notamment pour la télégestion des stations d'irrigation. Un autre est en préparation ainsi que deux conventions de solutions développées avec les chercheurs de l'Irstea (Institut national de recherche des sciences et des technologies pour l'environnement et l'agriculture, anciennement Cemagref) de Montpellier.
En 50 ans d'activité, après avoir traversé une période de grande difficulté, Irrifrance est devenu le numéro 1 de l'irrigation en France (60 % de parts de marché). « Nous sommes en pointe dans le domaine du goutte à goutte, en utilisant des eaux usées et surtout dans le développement du pilotage à distance de l'irrigation » explique Jean Pierre Boutonnier-Bousquet le PDG de cette entreprise qui conçoit en interne, fabrique de « A à Z » et commercialise ses équipements dans un climat d'échanges scientifiques et technologiques soutenus avec les chercheurs et les étudiants de Supagro, de l'Ecole des Mines d'Alès et de l'Inra.

« Nous ne sommes pas à armes égales avec nos concurrents étrangers »

Déjà très bien implantée dans l'Hexagone, Irrifrance parie aussi sur le grand export (35 % de ses ventes), notamment pour l'exercice 2013 avec un CA attendu à 30 millions d'euros (23 millions en 2012) fin août et espéré à 35 millions en 2014. Irrifrance orchestre notamment la montée en puissance sur les marchés internationaux de son système révolutionnaire d'aspersion pyramidale « pivocontrol » totalement piloté. Le « pivocontrol » permet en effet la programmation de l'irrigation en dose, en pourcentage ou en durée, ainsi que les temporisations de départ, les programmations en multicycles, et la visualisation permanente du secteur en cours d'arrosage. Le tout en assurant une information permanente à l'utilisateur : durée restante et heure d'arrivée du secteur en cours ou du programme complet, les incidents éventuels, etc.
« Notre développement est malheureusement freiné à l'export hors de notre marché domestique européen par l'absence d'une bonne ingénierie financière. Les banques françaises sont frileuses pour nous accompagner. Nous ne sommes pas à armes égales avec nos concurrents étrangers, allemands, américains, chinois qui ont les moyens financiers d'investir sur le moyen terme », regrette Jean-Pierre Boutonnier-Bousquet. Ce qui n'a pas empêché Irrifrance de signer dernièrement un important marché d'irrigation sur 3 000 hectares en Croatie.