Disparition de Christian Bourquin, président de la Région Languedoc-Roussillon

Successeur de Georges Frêche en 2010, il s’était imposé en théoricien de l’« État-Région », et surtout en défenseur acharné de son territoire dans le débat actuel sur la réforme des régions.

Christian Bourquin, président du Conseil régional Languedoc-Roussillon et sénateur des Pyrénées-Orientales, âgé de 59 ans, est décédé dans la matinée du 26 août des suites d'une longue maladie. Originaire de Saint-Féliu (66), il avait démarré sa carrière politique comme conseiller municipal de Perpignan en 1993. Élu député de la 3e circonscription des Pyrénées-Orientales en 1997, il avait pris la présidence du Conseil général de ce département en 1998. En novembre 2010 au décès de Georges Frêche, il devient président du Conseil régional, puis en septembre 2011, sénateur des Pyrénées-Orientales.

Ces derniers mois, Christian Bourquin avait largement occupé l'espace médiatique pour exprimer avec virulence son combat contre la fusion des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées dans le cadre de la réforme territoriale. Sur son blog, il évoquait « un enjeu essentiel pour le territoire dont j'ai la responsabilité et que nous aimons avec tant de force et de passion ; un enjeu décisif pour l'avenir de cette terre du Languedoc-Roussillon en laquelle nous croyons ».

Orientation économique

Christian Bourquin aimait à se définir comme un théoricien de l'« État-Région », apte à intervenir dans de nombreux domaines, à commencer par l'économie. Adopté fin 2013 dans la perspective du projet de décentralisation que conduisait le gouvernement Ayrault, le Schéma régional de développement économique a défini les orientations stratégiques de la Région Languedoc-Roussillon. De même, la « 3S », stratégie de spécialisation intelligente, a décliné sept domaines d'innovation dans lesquels le Languedoc-Roussillon compte exceller : grand et petit cycle de l'eau, transition industrielle et énergétique, thérapies innovantes et ciblées, etc.

Christian Bourquin misait également sur le potentiel de l'économie de la mer. La mise en place du Parlement de la Mer en 2013, où se concertent tous les acteurs de l'économie maritime, doit faire émerger de nouveaux positionnements, comme l'éolien offshore. Christian Bourquin s'était aussi fait ardent défenseur de l'économie sociale et solidaire (ESS) en créant, avec le soutien des fonds européens, un pôle régional de l'entrepreneuriat en ESS, baptisé Réalis. La pépinière d'entreprises dédiée a été inaugurée le 13 décembre 2013.

Un mémorial en 2015

Dès 2011, Christian Bourquin avait lancé l'initiative du TER à 1 €, avec la mise en place progressive de cinq lignes dans les cinq départements de la région. Le 28 février dernier, le président annonçait la généralisation de cette politique tarifaire inédite en France à toutes les lignes de TER du Languedoc-Roussillon à compter du 5 janvier 2015. Il s'était également battu pour qu'aboutisse le projet de ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, mis à mal par le rapport Duron qui préconisait le report du chantier à l'horizon 2030, au mieux. « Le premier TGV à Perpignan en 2022, ce n'est absolument pas illusoire ! », déclarait-il en juin dernier.

Depuis son élection à la tête du Conseil général des Pyrénées-Orientales en 1998, Christian Bourquin n'a eu de cesse d'œuvrer pour la création d'un mémorial dédié au camp de Rivesaltes (66), qui fut un lieu de transit pour les réfugiés espagnols du régime de Franco, le centre régional de rassemblement des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale mais également un camp de regroupement pour les Harkis et leurs familles durant la guerre d'Algérie. Le mémorial doit être ouvert au public à l'été 2015.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.