La "Toulouse School of Economics" teste en ligne de nouveaux modes de scrutin

À quelques jours de l'élection présidentielle, le site www.voteaupluriel.org créé en collaboration avec la Toulouse School of Economics (TSE), expérimente de nouvelles manières de voter. Jusqu'au 21 avril, il est possible de tester quatre modes de scrutin différents. Les résultats seront disponibles après le second tour, le 6 mai 2012.


Karine Van Der Straeten, économiste et professeure à la Toulouse School of Economics / © photo DR

Le site www.voteaupluriel.org poursuit un double objectif : informer le public sur les différentes manières de voter dans le monde, et répondre aux besoins d'une recherche scientifique. Trois chercheurs, Jean-François Laslier de l'École Polytechnique de Palaiseau, André Blais de l'université de Montréal, et Karine Van Der Straeten économiste et professeure à la Toulouse School of Economics (TSE), sont partis de l'hypothèse selon laquelle le scrutin uninominal majoritaire à deux tours ne serait pas l'unique moyen d'élire nos représentants. Selon eux ce mode de scrutin peut engendrer «un clientélisme fort, tandis qu'un vote où l'on peut soi-même constituer à la liste des candidats que l'on soutient n'oblige pas les citoyens à être prisonniers d'un seul parti. La politique est moins ciblée. Le vote par approbation, par exemple, modifie la hiérarchie des candidats», affirme Karine Van Der Straeten.

Un site participatif

L'intérêt du site est de proposer d'autres systèmes de vote : par approbation, alternatif, uninominal à un tour, puis à deux tours. Le visiteur est invité à imaginer comment il voterait si le président de la République française était élu suivant ces différentes techniques. Ces votes se font entre les candidats actuels à l'élection présidentielle. Cette démarche tente de démontrer que suivant le mode de scrutin, les résultats diffèrent. Il est aussi possible de se renseigner sur les systèmes électoraux de l'Irlande et du Mexique, comparés au système français. Dans ces deux pays, le président de la République est élu au suffrage universel, mais les modes de scrutin varient : en Irlande, le vote est alternatif, au Mexique le vote est uninominal à un tour.

Améliorer la démocratie ?

La manière dont on compte les voix a-t-elle une influence sur le candidat qui sera élu ? Un système est-il meilleur qu'un autre ? Depuis plusieurs années, ces chercheurs se sont penchés sur ces questions, et ont expérimenté cette idée dans plusieurs pays : la France en 2002, mais aussi en Allemagne, au Canada et au Bénin. En partenariat avec les communes, ils ont organisé leurs propres bureaux de vote afin de tester d'autres modes de scrutin en parallèle des élections officielles. Karine Van Der Straeten, déjà médaillée de bronze du CNRS en 2009 pour sa recherche sur la compréhension des campagnes électorales grâce aux mathématiques appliquées à l'économie, conclue : « Nous essayons de faire marcher la démocratie. Il s'agit de la développer d'une autre manière, pour tenter de l'améliorer autant que possible. »

 

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