« On a eu le Facebook de l'homme, il y a désormais le Facebook des objets »

Avec une croissance de 6.873% de 2008 à 2012, la start-up est au coeur de la deuxième révolution de l'Internet, celle des objets connectés. Sa solution innovante de gestion de flotte de véhicules va s'exporter à l'international.
SoFleet équipe déjà 8.000 véhicules en France. Synox évalue son marché potentiel à 10 millions de véhicules d'entreprise dans le monde./ DR

Emmanuel Mouton, PDG de Synox, a le sens de la formule pour décrire ce nouvel eldorado que sont les objets connectés. Après l'Internet des humains, celui des objets donc.

« On a eu le Facebook de l'homme, il y a désormais le Facebook des objets. »

Basée à Toulouse, sa société figure parmi les pionniers de cette deuxième révolution de l'Internet. D'après une étude de l'Idate, cabinet spécialisé dans l'économie numérique et les télécommunications, le monde compte déjà 15 milliards de « choses » connectées à la Toile ; un chiffre qui devrait atteindre 80 milliards en 2020.

Synox ne s'y est pas trompé et poursuit une croissance fulgurante depuis sa création, en 2005. Au point d'être classé troisième du podium national Deloitte Technology Fast 50 des entreprises technologiques, et quinzième au niveau européen avec une croissance de 6.873% pendant la période 2008-2012.

La courbe ne devrait pas s'infléchir pour Synox, qui emploie une quarantaine de salariés et enregistre en 2013 un chiffre d'affaires de 4,7 millions d'euros.

« Nous visons 40 millions d'euros d'ici quatre ans », projette Stéphane Vinazza, cofondateur de Synox avec Emmanuel Mouton.

Avant l'été 2014, les deux dirigeants vont officialiser une levée de fonds de 2 millions d'euros pour exporter leur solution innovante de gestion de flotte de véhicules, notamment en Espagne et en Angleterre.

9 euros d'investissement pour 80 euros d'économies

« En France, déjà 8.000 véhicules sont équipés de notre solution SoFleet, souligne Stéphane Vinazza. Mais il y a un potentiel de 10 millions de véhicules d'entreprise dans le monde. »

Le fonctionnement est simple. Il s'agit de brancher le boîtier de Synox sur la prise diagnostic de la voiture et de se connecter à une plate-forme permettant l'analyse des données provenant du véhicule : kilomètres effectués, consommation de carburant, comportements de conduite, maintenance, etc.

« Toutes les entreprises sont potentiellement intéressées par l'optimisation et la maîtrise de leur parc automobile, pointe Emmanuel Mouton. Après la masse salariale, c'est l'un des principaux budgets des entreprises. »

Un formidable levier d'économie pour les chefs d'entreprise selon les fondateurs de cette start-up.

« Notre boîtier coûte 9 euros par mois, mais peut rapporter, sur la même période, près de 80 euros d'économie de carburant pour les véhicules effectuant 2.500 kilomètres chaque mois, assure Emmanuel Mouton.

Au moment d'éteindre son véhicule, le salarié consulte directement sur son smartphone une note d'éco-conduite (choix des rapports de vitesses, usage du frein moteur, etc.). Il ne s'agit pas de "fliquer" les salariés, nous travaillons sur l'usage du véhicule et non sur la géolocalisation. Il n'y a pas de puce GPS. »

De quoi rassurer les comités d'entreprise, de plus en plus soucieux du respect des libertés fondamentales avec l'arrivée des nouvelles technologies de l'information de la communication.

En revanche, grâce à la remontée des données kilométriques, l'entreprise peut mieux gérer ses contrats de location et éviter de restituer certains véhicules en sous-roulage et d'autres en sur-roulage.

« La plate-forme permet d'alerter pour anticiper les risques de pénalité de frais kilométriques, souligne Stéphane Vinazza, voire de mieux négocier le contrat avec l'assureur. »

De la gestion de parc de cartes SIM à la Smart City

Si le véhicule connecté est aujourd'hui le fer de lance du développement de Synox, l'entreprise propose bien d'autres solutions innovantes qui répondent aux besoins du marché. Le boîtier de téléassistance, dans le domaine de la santé, et l'électrovanne, destiné au secteur de l'énergie, en sont quelques exemples.

« L'Internet des objets est en train de modifier profondément le modèle économique des entreprises, explique Emmanuel Mouton.

Ces dernières doivent tirer profit des innovations pour se positionner par rapport à la mondialisation. La technologie ne doit pas être une contrainte, mais un levier de croissance, notamment grâce à la réduction des coûts de fonctionnement. »

Total, Renault, Europe Assistance, Ineo GDF Suez figurent sur la liste des quelque 400 clients que compte l'entreprise. Via une antenne en Languedoc-Roussillon, Synox travaille avec les responsables des transports de l'agglomération de Montpellier (TAM) pour permettre aux usagers d'obtenir les alertes informations voyageurs en temps réel. Mais c'est surtout dans la gestion du parc de cartes SIM que l'entreprise a acquis une solide expertise.

« L'objectif est de permettre aux industriels de connecter leurs objets, par exemple un boîtier de téléassistance dans le secteur médical, en passant par notre parc de cartes SIM, raconte Emmanuel Mouton.

L'offre consiste à gérer l'abonnement, à fournir une carte multi-opérateur qui fonctionne sur le meilleur réseau disponible et à simplifier la facturation. Il y a des dizaines de configurations possibles sur un abonnement télécoms. »

Le pari est réussi puisque près de 50000 cartes sont actuellement commercialisées par Synox en France. Le lancement de quatre nouvelles plates-formes est prévu en 2014 dans les transports, la ville intelligente (smart city), l'« energy management » et la santé.

« Nous continuons de travailler autour de la voiture connectée afin de proposer de nouveaux usages dans les transports, confie le PDG de Synox.

Concernant la smart city, nous travaillons sur une plate-forme écocitoyenne pour faire remonter les informations des citoyens à la collectivité pour les cas relatifs à la dégradation du mobilier urbain. »

Mais aucune information plus précise n'est divulguée. Face à la concurrence, et dans un secteur en plein essor, les dirigeants de Synox se montrent discrets...

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Commentaires 4
à écrit le 28/01/2014 à 18:06
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C'est bien une nouvelle idée

à écrit le 28/01/2014 à 9:19
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Parce qu'avec facebook, on sait ce que tout le monde fait, pense, raconte (j'ai bu un coca, j'ai passé un super we, je suis malade...etc) La c'est pareil, mais pour les états des objets.... Besoin d'autres explication ?

à écrit le 27/01/2014 à 18:46
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On ne voit pas bien la relation avec Facebook... Ce système centralise des données; pour en tirer des analyses; pas pour le faire savoir au reste du monde... Imaginons: l'auto affiche: "Si vous voulez que je démarre, appuyez sur "LIKE"" !!!

le 28/01/2014 à 20:57
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Haha!

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