La responsabilité du chef d’entreprise face aux risques nouveaux ou en croissance

Les dirigeants des petites et moyennes entreprises sont souvent mal informés sur les risques nouveaux qu’ils encourent dans le cadre de leur activité. La Tribune et Axa ont mis en place un cycle de conférences pédagogiques qui se déroulera dans six villes. Première étape : Toulouse.

 

Hier matin, la première conférence du cycle Paroles d'Experts, a eu lieu à Toulouse. Les deux intervenants d'Axa Entreprises ont débattu pendant deux heures dans la matinée sur « la responsabilité du chef d'entreprise face aux risques nouveaux ou en croissance ». Instauré par La Tribune, en partenariat avec Axa, ce cycle de conférences devrait se poursuivre à Lille le 26 mars prochain. La Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse, associée à l'événement, a accueilli le débat qui  s'est déroulé devant plus de cent participants, tous dirigeants d'entreprises implantées dans la région, dans la salle Gaston Doumergue.

 

Des chefs d'entreprises mal informés

Premier constat : dans le monde de l'assurance collective, les dirigeants de TPE et de PME pensent souvent à souscrire des contrats de protection classique, par exemple pour leurs flottes automobiles ou une complémentaire santé pour leurs collaborateurs (voir numéro de L'Expansion de février 2014), mais peu d'entre eux songent à s'assurer à titre personnel. « Nous constatons souvent un décalage entre la perception des risques encourus et la réalité de ces risques parmi les chefs d'entreprise que nous assurons », note Pierre-Yves Laffargue, Membre du Comité de Direction Générale d'Axa Entreprises.

Pourtant en cas de crise, le risque financier peut être extrêmement important et s'avérer lourd de conséquences. « Les dirigeants pensent qu'en cas de problème leur responsabilité sera limitée. C'est une erreur, car ils peuvent être poursuivis sur leurs biens propres en cas de faute de gestion par exemple », précise Thierry Dumas, Premier Vice-président de la CCI de Toulouse. Des dommages et intérêts peuvent en effet être demandés par une victime, et dans certains cas graves, la responsabilité pénale du dirigeant engagée devant les tribunaux. Pour pallier aux conséquences financières de ces risques, des contrats d'assurance couvrant la responsabilité civile de l'entreprise et de son dirigeant peuvent être souscrits. « Ils assurent le paiement des indemnités et peuvent prendre en charge les frais de justice si besoin », ajoute Etienne Vinceneux, agent général Axa à Toulouse.

 

Les nouveaux risques peuvent aussi frapper les PME

Mais outre le risque propre au dirigeant d'entreprise dans l'exercice de son activité, de nouvelles menaces ont émergé depuis le début des années 2000. Elles ne touchent pas uniquement les grandes entreprises - qui, la plupart du temps, disposent de services dédiés et de salariés exerçant la profession de « risk managers » à plein temps - mais frappent de plus en plus les PME.

Parmi eux, le risque environnemental est souvent sous-estimé, confie Pierre-Yves Laffargue :

 « Les réglementations évoluent sans cesse, désormais une entreprise qui, à la suite d'un accident, cause un dégât sur l'environnement, doit le réparer et tout remettre en état. Selon la nature du sinistre et ses conséquences, la facture peut grimper très rapidement »

Du simple véhicule commercial chargé d'un pot de peinture qui se déverse dans la nature suite à un accident, à la laiterie dont les eaux de lavage chargés en produits chimiques avaient pollué une rivière voisine, les exemples concrets de ce risque environnemental ayant frappé des PME ont été détaillés par les deux intervenants. Là encore, des contrats spécifiques peuvent couvrir de tels sinistres.

Autre menace en forte croissance : le cyber-risque, qui touche potentiellement les PME, puisqu'elles disposent toutes d'un outil informatique, la plupart du temps connecté.Etienne Vinceneux explique : 

« Nos contrats ne couvrent pas uniquement contre des actions de pirates informatiques qui iraient piller les données personnelles des clients, mais aussi les conséquences d'un problème informatique ayant, par exemple, engendré une perte d'exploitation ».

Enfin, dernier piège aux conséquences parfois fatales : le risque d'image, qui frappe en période de crise majeure, comme l'affirme Pierre-Yves Laffargue : 

« En cas d'accident grave et imprévu, les dirigeants ne sont pas préparés à répondre à la presse qui peut se mobiliser très rapidement. C'est un vrai métier, pour les aider, il faut que l'assureur soit capable de mettre en place une équipe de communication très rapidement »

 

Un accompagnement nécessaire

Plus que jamais, le rôle de l'assureur est d'épauler le chef d'entreprise et de l'accompagner dans son activité pour couvrir l'ensemble de ces nouveaux risques. La pédagogie et l'analyse des besoins permettent d'estimer le niveau de couverture nécessaire pour faire face en cas de sinistre. « Notre rôle principal est de déterminer une cartographie de l'entreprise avec son dirigeant pour savoir quels risques il encourt et comment il peut se couvrir », explique Etienne Vinceneux, agent général Axa à Toulouse. Une couverture complète qui a un coût, mais sur lequel il serait dangereux de rogner, même en temps de crise économique. « C'est justement dans ces périodes que le moindre sinistre grave qui touche l'entreprise peut lui être fatal », conclut Pierre-Yves Laffargue.

 

 

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Commentaires 4
à écrit le 13/02/2014 à 18:19
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Un problème, vite une loi, une formation, une assurance supplémentaire à payer pour se couvrir, et encore en faisant attention à toutes les clauses d'exclusion. Et s'il n'y a pas de problème, les assurances se chargent d'en trouver et de proposer le ...

le 22/02/2014 à 11:25
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Vous restez libre de souscrire ou non un contrat d'assurance et d'assumer certains risques .........le tout est d'être informé sachant qu'à un moment il faut faire des choix ..c'est ce que j'explique aux candidats à l'installation aux professions de ...

à écrit le 13/02/2014 à 14:57
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Eh oui, encore un business qui n'existe que grâce à l'état et aux politiques. Si ceux-ci votaient des textes clairs et pérennes, qui ne se contredisent pas et ne soient pas sujets aux interprétations abusives de ceux qui sont chargés d'en vérifier l'...

à écrit le 13/02/2014 à 10:31
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Ces réunions devraient être OBLIGATOIRE aux politiques qui nous gouvernent !! Ces risques sont aggravés par l'instabilité juridique et normative permanente ! Cette prise de risque DOIT être rémunéré à sa juste valeur, et les bénéfices des entrepreneu...

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