Toulouse : Jean-Luc Moudenc retrouve son fauteuil de maire

Jean-Luc Moudenc est le nouveau maire de la Ville rose. Les résultats définitifs le donnent gagnant avec 52,06 % des voix contre 47,94 % pour son adversaire, le maire sortant PS, Pierre Cohen. Coulisses de l'élection et réactions des principaux protagonistes.
Jean-Luc Moudenc, nouveau maire de Toulouse © Rémi Benoit

Les résultats définitifs donnent le candidat UMP, Jean-Luc Moudenc, vainqueur des élections municipales à Toulouse avec 52,06 % des voix, contre 47,94 % des voix pour son adversaire socialiste, Pierre Cohen.

Un résultat que le maire sortant Pierre Cohen a commenté vers 22 heures : « Je prends acte du résultat. Nous avons une inversion du résultat d'il y a six ans. On peut constater qu'il y a une vague nationale qui n'a pas épargné Toulouse. Nous serons vigilants, car nous pensons qu'un certain nombre de propositions irréalistes ont été présentées aux Toulousains. Donc, une véritable déception, mais avec dignité, fierté du travail accompli. »

« La ville de ma vie »

Quelques minutes plus tard, son adversaire UMP, qui s'était jusque-là retiré avec ses proches dans un appartement du quartier des Carmes, a pris la parole à son tour. « Toulouse est la ville de ma vie, assure Jean-Luc Moudenc. Le score de ce soir est le résultat d'années de travail. Et quand le travail paye, on est heureux. » Le nouveau maire, qui estime avoir été élu « avec un programme de changement », assure avoir désormais « beaucoup de choses à faire pour la ville ».

Pas d'esprit de revanche

Le nouveau locataire du Capitole refuse tout esprit de revanche : « Je n'ai pas de comptes à régler. Si j'ai pu bâtir ce chemin de reconquête, c'est parce que je n'ai pas été animé pas un esprit revanchard. » Jean-Luc Moudenc souhaite aujourd'hui jouer la carte du rassemblement. « Une page se tourne et nous allons en ouvrir une autre. Je serai le maire de tous les Toulousains. Je serai soucieux de rassembler en permanence. Nous devons désormais construire Toulouse tous ensemble. La gestion municipale ne doit pas être accaparée par tel ou tel appareil partisan. »

L'état d'esprit du nouveau maire de Toulouse, c'est probablement son épouse Blandine qui le résume le mieux. « Nous revenons de loin », glisse-t-elle, le sourire aux lèvres. Et d'ajouter, en rejoignant son mari, ses filles à ses côtés : « Ça fait un bien immense. C'est une grande joie. Cette soirée a beaucoup de valeur. Nous sommes très fières de lui. »

« Un long combat »

Pierre Esplugas, fidèle lieutenant du nouveau maire, savoure lui aussi la victoire. « Ça a été un long combat. Nous avons dû affronter le vent contraire des sondages. Pour autant, nous ne nous sommes jamais inquiétés. Nous avons fait un grand travail de terrain, en nous adressant à tous les Toulousains. Après six ans dans l'opposition et une campagne acharnée, ce soir, l'heure est à la fête. »

De multiples réactions

Aussitôt les résultats connus, les réactions se sont multipliées, des deux côtés de l'échiquier politique.

PS

Pour Joël Bouche, premier secrétaire de la fédération 31 du Parti socialiste, le choc est rude : « Cette défaite est injuste pour Pierre Cohen. Il avait besoin d'un second mandat, de temps pour mettre en place son programme pour Toulouse. C'est un vote sanction, compte tenu du contexte national. »

EELV

Pour Antoine Maurice, candidat Europe Écologie-Les Verts (6,99 % des voix au 1er tour) qui s'était allié au maire sortant au lendemain du premier tour, c'est également « une déception ». « Nous payons cher le contexte national. Je pense qu'il y a dans ce résultat une bonne part de vote sanction. C'est aussi à mon sens une certaine victoire de la démagogie. Jean-Luc Moudenc a promis beaucoup de choses irréalistes ». Le candidat écologiste, qui, contrairement à 2008, avait choisi de faire cavalier seul lors de ces élections, ne s'estime cependant « pas responsable » de la défaite de Pierre Cohen. « Il y a clairement en France une vague bleue, et Toulouse n'en est pas la seule victime », constate-t-il.

De son côté, le candidat sans étiquette Jean-Pierre Plancade (2,12 % des voix au 1er tour) ne se dit pas surpris. « Ce résultat est la conclusion de tout ce que j'ai entendu pendant la campagne », glisse-t-il.

Front de gauche

Un avis proche de celui du candidat de la liste « Place au peuple » avec le Front de gauche, Jean-Christophe Sellin (5,10 % des voix au 1er tour) qui souhaitait fusionner avec la liste de Pierre Cohen mais qui n'a pas été entendu : « Je ne suis pas surpris. C'est le résultat de la conjugaison de la rigueur nationale et du caporalisme local ».

FN

Le candidat Front National Serge Laroze (8,15 % des voix au 1er tour) prend acte plutôt positivement, mais « à titre personnel », de l'élection de Jean-Luc Moudenc. « Devant deux maux, je choisis le moindre. Durant la campagne, je me suis retrouvé parfois d'accord avec Jean-Luc Moudenc, mais jamais avec Pierre Cohen. Je ne suis pas un fana de l'UMP, mais dans une région qui est tenue toute entière par le PS, rompre le système du parti unique, c'est plutôt mieux. »

Une fin de campagne musclée

Malgré la multiplicité des listes de gauche au premier tour et le ralliement immédiat du candidat Europe Écologie-Les Verts Antoine Maurice, Pierre Cohen n'aura finalement pas bénéficié du report de voix espéré. Les Toulousains, qui avaient voté à 62,54 % pour François Hollande lors des élections présidentielles, ont choisi l'alternance en élisant le candidat de droite et du centre.

Ce résultat fait suite à une fin de campagne marquée par des échanges plutôt musclés entre les deux finalistes. Jean-Luc Moudenc, qui avait estimé qu'après les résultats du premier tour, « un vent de panique (s'était) engouffré dans les couloirs du Capitole », n'avait en effet pas hésité à qualifier son adversaire socialiste de « violent » politiquement et de « menteur ».

Duel à couteaux tirés

La riposte du maire sortant ne s'était pas faite attendre. « Je suis violent ? Moi, je suis déterminé et convaincu ! ». Et d'ajouter : « Moudenc est dans l'irrationnel, le revanchard ». Un duel à couteaux tirés qui avait connu son apogée lors du débat télévisé de France 3. Alors que le candidat UMP brandissait une note interne de la direction des Finances de la ville pour appuyer ses propos, Pierre Cohen lui avait reproché de « faire les poubelles ».

Le taux de participation de ce second tour des élections municipales toulousaines a atteint les 57,66 %, en hausse de cinq points par rapport au premier tour. Une affluence qui aura bénéficié à Jean-Luc Moudenc, qui a désormais six ans pour mettre en œuvre son programme.

 

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Commentaires 2
à écrit le 31/03/2014 à 18:11
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Toulouse est une ville sale (c'est pire encore avec le récent vent d'Autan) et surtout victime d'un sentiment d'insécurité régulier (notre ville est l'une des moins dotée en terme d'effectifs policiers). C'est un réel choc pour tout toulousain qui a ...

à écrit le 31/03/2014 à 12:21
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Suis pas de droite mais quand on voit où en est Toulouse on aimerait plutot un Juppé qu'une pizza molle de droite comme sait en élire Toulouse depuis longtemps....La ville en terme d'infractructure, de renovation et de beauté a complétement décroché ...

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