Lille Métropole Habitat à la pointe de la recherche sur la réduction des charges

Le bailleur social expérimente un boîtier intelligent capable de fournir à chaque locataire des informations en temps réel sur la consommation énergétique de son logement. Conçue dans le cadre d'un partenariat avec l'Université Lille 1, cette solution aide les habitants à faire des économies.
Le boîtier est conçu pour aider les habitants à adapter leur comportement afin de réduire leurs dépenses, comme fermer les fenêtres si elles restent ouvertes trop longtemps, ne plus s'éterniser sous la douche, ou ne plus laisser toutes les lumières allumées dans l'appartement.

Dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, Lille Métropole Habitat (LMH) s'est engagé à réhabiliter 10.000 de ses 33.000 logements à l'horizon 2020. En tant que bailleur social, LMH se doit de lutter contre la précarité énergétique. Mais la réhabilitation coûte cher. Elle revient en moyenne à 50.000 euros par logement. Et, comme le souligne Amélie Debrabandère, directrice générale de LMH:

"Cela ne suffit pas. Réduire les charges passe aussi par une modification des usages et l'implication des locataires. C'est même essentiel. Nous les sensibilisons aux éco-gestes et avons décidé de faire appel aux équipes de l'Université de Lille 1 pour qu'ils nous conçoivent une solution innovante permettant à chaque habitant de suivre en temps réel ses consommations d'électricité, de chauffage, d'eau froide et d'eau chaude ».

De quoi aider les habitants à adapter leur comportement afin de réduire leurs dépenses, comme fermer les fenêtres si elles restent ouvertes trop longtemps, ne plus s'éterniser sous la douche, ou ne plus laisser toutes les lumières allumées dans l'appartement.

En février 2013, LMH signait une convention de collaboration avec le Laboratoire de génie civil et géo-environnement (LGCgE) de Lille 1 dont les travaux portent sur les économies d'énergie. Le bailleur a financé, à hauteur de 95.000 euros, les travaux d'une équipe d'ingénieurs de ce laboratoire. Conclu pour une durée de trois ans, ce projet s'est finalisé fin 2015. Il a donné lieu à la création d'un boîtier intelligent qui fonctionne en circuit fermé et communique sans fil avec des capteurs à faible consommation d'énergie, à raison d'un capteur par pièce.

"Nous voulions que la communication entre le boîtier et les capteurs se fassent à basse fréquence à la demande de plusieurs de nos locataires qui se « méfient » du Wifi", précise Afif Benyahya, conseiller technique modernisation et management des risques à la direction générale de LMH.

Mis au point par les équipes d'Isam Shahrour, le directeur du LGCgE, le boîtier tient dans la main. Il mesure 8 x 4 cm. Ce professeur, également responsable du projet SunRis, un démonstrateur Smart City à grande échelle de la ville intelligente expérimenté sur tout le campus universitaire de Lille1, explique :

"Ce boîtier est capable d'analyser toutes les informations transmises par les capteurs, de les stocker, de les restituer aux locataires et d'envoyer des alertes en cas d'anomalies."

Des données qui restent privées

Les données sont uniquement mises à disposition des locataires et ne sont pas enregistrées dans une base de données centralisée. Elles sont accessibles sur une tablette tactile où s'affichent le plan du logement, l'implantation des capteurs, l'évolution en temps réel des consommations d'électricité et d'eau en volume et en valeur ainsi qu'un historique sur les derniers mois.

Comparer son niveau de consommation à celui des autres

L'objectif à court terme est d'équiper tous les logements d'une même résidence. Chaque habitant pourra ainsi comparer son niveau de consommation à celui des autres occupants d'un même type d'appartement. Le dispositif a été testé plusieurs mois dans une dizaine de logement LMH auprès de locataires volontaires. Ces tests ont été menés en étroite collaboration avec les associations de locataires et les équipes de chercheurs. En septembre 2015, une résidence située à Villeneuve-d'Ascq a bénéficié d'une installation de capteurs au sein de ses parties communes en vue d'étendre l'expérimentation de ces mesures en temps réel à l'ensemble d'un bâtiment.

Extension du domaine de la lutte contre le gaspillage énergétique

Amélie Debrabandère envisage d'aller plus loin ensuite :

"Nous allons maintenant délimiter d'autres champs d'application. Cela prend du temps car nous le faisons avec les associations de locataires et des habitants volontaires. Nous envisageons de poursuivre ces expérimentations avec d'autres bailleurs sociaux locaux."

Une prochaine convention de collaboration avec l'Université Lille 1 devrait voir le jour dans ce cadre.

Les capteurs et le boitier d'enregistrement des données se pluggent avec le compteur Linky d'ERDF et les compteurs d'eau intelligents. Un atout supplémentaire pour un déploiement futur à grande échelle de cette instrumentation expérimentée par LMH.

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