Multipliant les acquisitions, Nicox voit loin

La société pharmaceutique installée à Sophia-Antipolis et spécialisée en ophtalmologie multiplie les acquisitions. L'objectif ? Continuer à élargir son portefeuille de produits pour devenir une société à l'envergure internationale.
Pour Michele Garufi, son PDG, Nicox doit devenir une société pharmaceutique internationale spécialisée en ophtalmologie avec un portefeuille constitué de médicaments, de dispositifs médicaux et de dispositifs médicaux de diagnostic in-vitro.

On ne l'arrête plus! Après l'italienne Eupharmed en décembre dernier et avant l'américaine Aciex prochainement - si le conseil d'administration extraordinaire convoqué exprès le 22 octobre prochain approuve l'opération -, c'est la française Doliage qui est passée pour un montant de 5 millions d'euros dans les mains de Nicox ce 26 septembre.

Pour l'entreprise pharmaceutique, il s'agit là d'un achat stratégique. Doliage va lui permettre de compter dans son escarcelle une société rentable - les ventes ont atteint 2,6 millions d'euros en 2013) mais aussi une société bien établie sur le marché français de l'ophtalmologie puisqu'elle possède un portefeuille de produits ciblant la sècheresse oculaire, le glaucome et les infections oculaires. Car son PDG, Michele Garufi, ne s'en cache pas : Nicox ambitionne de devenir une société pharmaceutique internationale spécialisée en ophtalmologie avec un portefeuille constitué de médicaments, de dispositifs médicaux et de dispositifs médicaux de diagnostic in-vitro.

Un parcours difficile

Ces perspectives positives ne doivent pas faire oublier le difficile parcours de Nicox. Née en 1996 au cœur de la technopole sophipolitaine, la start-up choisit  à l'époque de travailler autour de la technologie de la libération de l'oxyde nitrique, plus précisément autour du Naproxcinod, une molécule utilisée pour le traitement de l'arthrose. Prometteuse sur le papier, l'orientation choisie  par la toute jeune société ne l'est pas finalement en pratique : le Naproxcinod n'obtient pas l'homologation souhaitée lui permettant une exploitation plus poussée.

Un échec qui ne décourage pas Nicox. Plutôt que de s'arrêter en si bon chemin, elle décide de conserver les ressources de trésorerie pour s'investir en 2012 dans le domaine de l'ophtalmologie où le retour financier espéré est meilleur. Depuis, la société déroule un plan d'action vigoureusement cadencé. Des équipes commerciales complètes sont recrutées aux États-Unis et dans les cinq principaux pays européens : Allemagne, Royaume uni, Italie, Espagne et France. Un directeur des opérations internationales est engagé et un directeur commercial est nommé dans chaque pays. Et puis il y a aussi les différents accords de distribution signés avec la Suisse, le Bénélux, la Turquie, la Pologne, l'Afrique du Nord et, dernièrement, le Japon.

Sans oublier cette politique de croissance externe soutenue. Après Doliage et Eupharmed, le conseil d'administration devrait entériner l'acquisition de l'américain Aciex Therapeutics spécialisée dans la distribution de médicaments ciblant l'allergie et l'inflammation. Cette étape charnière permettrait à Nicox d'obtenir une réelle envergure internationale.

Quatre domaines thérapeutiques majeurs

Ciblant quatre domaines thérapeutiques majeurs - le glaucome, la sècheresse oculaire, l'infection oculaire et la dégénérescence maculaire liée à l'âge -, Nicox a programmé plusieurs mises sur le marché. Ainsi Adeno Plus - dispositif médical qui permet de faciliter le diagnostic différentiel de la conjonctivite aiguë - et Xailin - marque de lubrifiants oculaires - ont été lancés en Allemagne au second trimestre tandis qu'au même moment RetnaGene - qui inclut deux tests génétiques pour détecter les DMLA précoces ou intermédiaires - était lancé, lui, aux États-Unis.

Mais la société fonde des espoirs notamment sur les résultats attendus à la fin de l'année de la phase 3 du Latanoprostene bunod, molécule ayant montré des résultats satisfaisants en ce qui concerne le traitement du glaucome et de l'hypertension oculaire. Elle attend aussi beaucoup du collyre antiviral à base de Carragélose, un polymère extrait d'algues rouges, dont elle vient d'acheter le programme de développement à l'autrichienne Marinomed Biotechnologie et dont elle fait le pari d'une mise sur le marché européen d'ici deux ans.

Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, Nicox - qui a enregistré un chiffre d'affaires de 747.000 euros en 2013 et emploie 171 salariés - a réalisé un chiffre des ventes en Europe et dans le reste du monde de l'ordre de 2,1 millions d'euros au premier semestre 2014. Pour la même période, les activités commerciales aux Etats-Unis s'élèvent à 0,5 million d'euros. De quoi corroborer la stratégie adoptée, une stratégie de long terme.

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