Comment Qwant a mis un tigre dans son moteur

Ni langue de bois ni mouton de Panurge. C'est ainsi : Eric Léandri, cofondateur de Qwant, le moteur de recherche français « anti-Google », cultive la différence. Et porte bien la double casquette puisqu'il est aussi le tout frais coprésident de la French Tech Côte d'Azur.
Eric Léandri, cofondateur de Qwant et nouveau coprésident de la French Tech Côte d'Azur.

Corse, diplômé de Derby, université du Royaume-Uni, directeur général d'une entreprise installée à la fois à Nice et à Paris : le parcours est éclectique, le chef d'entreprise, un courant d'air... frais. Expert du Web et en sécurité informatique, passé par MobileGov, avant que celle-ci ne s'appelle Login People, il devient le spécialiste, dès les années 2000, de la sécurisation des accès informatiques et continue comme responsable de déploiement de plateformes de dématérialisation et autres projets IT pour des opérateurs et des grandes entreprises comme BT et General Electric.

Mais c'est véritablement avec Qwant qu'Éric Léandri impose sa marque de fabrique. « Lorsqu'en 2011, Google a décidé de ne plus être la Suisse de l'Internet, on s'est dit qu'il y avait quelque chose à faire. » Le « on » inclut Jean-Manuel Rozan, président de Qwant et partenaire dans l'aventure. Ensemble, ils créent le seul moteur de recherche qui ne trace pas l'utilisateur, et qui affiche des résultats neutres en prenant en compte les sites Web, les sites marchands et les réseaux sociaux.

La Banque européenne d'investissement s'en mêle

Le lancement est effectué en 2013 après plus d'un an de R&D. En juin 2014, le groupe d'édition Axel Springer entre au capital à hauteur de 20 %. Un (bon) signe d'intérêt. Un an et demi plus tard, en octobre dernier, c'est la Banque européenne d'investissement qui injecte 25 millions d'euros dans la startup française, dont la feuille de route inscrit un déploiement à grande échelle, surtout après le lancement, l'an dernier, d'une version « plus lisible » du moteur de recherche, reconnaît Éric Léandri. Car, comme toute entreprise qui croît, le défi, c'est l'internationalisation.

« Nous avons besoin d'accroître notre présence européenne et nous voulons régionaliser l'Europe », c'est-à-dire proposer des résultats dans les langues régionales. Autrement dit, « les États-Unis nous intéressent peu ».

Dans cette volonté de croissance, Qwant Junior a un rôle à jouer. Moteur réservé aux 6-13 ans, il épure les recherches de tout ce qui contient violence, sexe et drogue.

Une façon pour Éric Léandri « d'aller vers l'"éductech" ». D'ailleurs, le moteur a été expérimenté avec le concours de l'Éducation nationale. Une couche de collaboratif nécessaire pour atteindre un filtrage frôlant le 100 % d'images tendancieuses.

"On joue contre ceux qui ont plus d'argent mais pas forcément plus d'idées"

Le collaboratif, c'est aussi le terme qui résume le travail mené avec le mouvement French Tech Côte d'Azur. Depuis février, il en est le coprésident, son compère dans l'aventure, cette fois-ci, étant Fabrice Moizan, le PDG de Gayatech, startup établie à Sophia-Antipolis et qui développe des jeux vidéo 3D ludo-éducatifs. Près d'un an après la labellisation, le travail de fond se met en place. « Le mouvement French Tech a réussi à nous donner une idée de ce que l'on est.

« Aujourd'hui, dans la compétition mondiale, on ne joue plus comme avant. On joue contre ceux qui ont plus d'argent mais pas forcément plus d'idées. » Alors aller à Las Vegas (au CES) ou à Austin (au SxSW) ensemble comme un seul homme, « cela crée un effet de masse qui fonctionne ». Au niveau hexagonal aussi, « la bonne taille, c'est la région ». Voilà qui sent, sinon la fusion, tout au moins d'avantage de collaboratif... « Aujourd'hui on a besoin de l'intelligence artificielle, de lier les technologies. »

Pour rugir de plaisir... entrepreneurial.

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Commentaire 1
à écrit le 29/04/2016 à 10:43
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Qwant, je n'y vais plus, j'ai testé, et je ne vois que des résultats du moteur de recherche de microsoft qui est Bing. Autant aller sur Bing, je ne comprends pas pourquoi Qwant copie bing, pourquoi se sont les mêmes résultats, les mêmes images, etc....

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