Ackerman ne coince pas la bulle

Le pionnier des fines bulles Ackerman cultive son image autour du globe et sur le Web.

Avec la reprise du négociant angevin Les Celliers du Prieuré en mai dernier, la société saumuroise Ackerman s'apprête à basculer dans l'univers des ETI. Et pourtant, il y a une douzaine d'années, la maison, fondée par Jean-Baptiste Ackerman en 1811 a bel et bien failli disparaître.

Appelé par un pool d'actionnaires composé de caves coopératives (Les vignerons de Saumur et Terrena) et viticoles, Bernard Jacob, issu de l'agroalimentaire, se charge du redressement : plan social, fermeture de site industriel, repositionnement, réorganisation de la production, du service commercial... La restructuration organique se poursuit jusqu'en 2008.

« L'entreprise avait perdu pied en vendant des vins d'entrée de gamme en Grande-Bretagne. Un secteur sans avenir... », se souvient le directeur général d'Ackerman, qui investit 1,5 million d'euros par an pour moderniser l'outil de production, se doter d'un centre de R&D et s'entourer d'experts.

Pour acquérir de nouveaux savoir-faire et prendre pied sur de nouveaux marchés moyen et haut de gamme, l'entreprise va mener trois opérations de croissance externe : en 2008, d'abord, avec le rachat du domaine Donatien Bahuaud (Muscadet) pour se renforcer sur les CHR (Café, Hotel, Restaurant) à l'export l'année suivante, avec les vins à fines bulles Monmousseau pour les mêmes raisons, et enfin avec les Celliers du Prieuré et un nouveau vignoble pour conforter son image.


Si obtenir des financements n'est plus une difficulté, « le principal souci, c'est la conduite des changements en interne. Et concilier les méthodes de travail entre l'absorbeur et l'absorbé dont les tailles sont différentes », résume Bernard Jacob. Aujourd'hui, repositionnée à l'export, la Maison Ackerman réalise 35 % de ses ventes à l'étranger. En Europe, en Amérique du Nord et dans l'Asie du Sud-Est, au Japon notamment.

« L'objectif est d'atteindre 50 % », dit-il.

Poussiéreuse, il y a encore quelques années, l'image du pionnier des fines bulles, désormais très présente sur le Web et les réseaux sociaux pour soigner sa relation client, a radicalement changé. À l'instar de la cuvée X Noir, un vin rosé pétillant, à l'étiquette clinquante, distinguée en Corée, symbole de la politique d'innovation et du renouveau d'Ackerman.

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