Les drones d'Hélicéo affinent leur plan de vol vers le marché de la mer

Spécialisée dans la conception, la fabrication et la distribution de drones civils pour les marchés de la topographie et de l'agriculture, la société nantaise Hélicéo se sent pousser des ailes. Un an après avoir scanné les reliefs, elle veut lever un million d'euros pour s'offrir le monde la mer et s'éloigner de la concurrence.
En brevetant un processus de décollage et d'atterrissage vertical, l'entreprise a pu réduire la consommation énergétique des appareils. Ils peuvent voler à 120 ou 180 km/h et disposent d'une autonomie de 45 mn ou 1 heure selon le modèle.

Aller goûter aux embruns s'annonce une autre paire de manches! Jusqu'ici concentrés sur les reliefs de la terre ferme, les drones Hélicéo projettent une incursion sur le domaine maritime à l'horizon 2016-2017. Un territoire où la concurrence est moins nombreuse mais les problèmes techniques plus épineux. En termes d'autonomie d'abord. Les engins jusqu'ici limités à une heure de vol (120 km) devront doubler leur capacité pour permettre d'effectuer des missions suffisamment éloignées ... et revenir. A moins d'un atterrissage possible sur le pont d'un navire. C'est l'un des enjeux d'un projet collaboratif qui vient de démarrer avec Airbus et des industriels du pôle de compétitivité nantais EMC2, spécialisé dans l'utilisation des nouveaux matériaux. Ce travaux doivent permettre de réaliser des gains de poids. Des prototypes seront réalisés à l'aide d'imprimantes 3D de manière à pouvoir tester des maquettes, face aux caprices de la météo. "Notre principal outil, c'est la balance Terraillon", explique Jean-François Baudet, fondateur d'Hélicéo qui se reconnait une petite obsession... "le nombre de watts au gramme". Une fixation qui a valu à la jeune start-up nantaise un décollage rapide.

Un marché à fort potentiel

Un an après avoir été lauréate 2014 du concours « Emergence » du Ministère de la Recherche et auréolé du "prix de l'amorçage", cette même année, lors du rendez-vous régional de l'amorçage et du capital investissement Star West, le fabricant nantais de drones annonce un chiffre d'affaires de 1,2 millions € pour son premier exercice. "L'objectif est d'atteindre 4 millions l'an prochain et 6 millions € en 2016 grâce au marché de la mer", estime Jean François Baudet, ex-électronicien dans l'audiovisuel et la téléphonie, pilote de planeur, fasciné par l'image et l'aviation. "Le drone s'est tout naturellement retrouvé au carrefour de mes passions", dit-il, encouragé par un marché à fort potentiel :

"Selon BPIFrance, le secteur -des drones- enregistre une croissance de 70%. Dans dix ans, il aura généré 330.000 emplois dans l'hexagone. Les Etats-Unis consacrent 65% de leurs investissements à la R&D dont 54% se traduiront par des commandes dans l'aéronautique. En France, deuxième utilisateur mondial de drone, ce nouvel usage va se généraliser"

Un long et couteux travail de  R&D

Au lendemain d'une première levée de fond de 150.000 euros lui ayant permis de concevoir une gamme de quatre appareils, de développer logiciels et services, Hélicéo lancera un nouveau tour de table à la rentrée prochaine pour récolter un million d'euros. Pour partir à la conquête du monde de la mer Hélicéo va devoir investir 1,5 millions d'euros.

Mené par une équipe de dix personnes concentrées à 95% sur la R&D, le programme de recherche devrait s'étaler sur un an et demi pour proposer une nouvelle gamme destinée à  survoler les champs d'éoliennes, lutter contre la piraterie ou surveiller la pêche industrielle...  pour des missions cartographiques, biologiques ou de sauvetage en mer.

Objectif  : 30 miles

Venue à l'origine sur le marché, à forte valeur ajoutée, de la topographie, Hélicéo a ainsi mis au point des "instruments de mesure volants" de 4, 6 ou 8 kilos pouvant détecter une pièce de deux euros à 150 mètres d'altitude. L'entreprise a pour cela mis au point deux Dronebox intégrant des cartes GNSS, un pilote automatique, des équipements de télémétrie, d'archivage, de communication, un contrôleur de vol... 

Chacune d'elle peut être adaptée soit sur des drones multirotors pour couvrir de petites surfaces soit sur de mini-avions, d'une envergure de 1,50 mètres à 1,80 mètre, pour  parcourir de longues distances. Chaque box est équipée d'un GPS et d'appareils photos numériques de 25 ou 46 millions de pixels, enrichis par un process de calibrage maison visant à corriger les aberrations optiques de la lentille. Chaque pixel est enregistré selon sa latitude et sa longitude. Chaque image est ainsi géo-référencée pour fournir une maquette numérique. Une copie à l'échelle, en 2D ou en 3D, d'une route, d'un plan d'eau , d'un territoire....

Robotisés et auto pilotés, les drones d'Hélicéo peuvent ainsi scanner une zone de 10 km à 15 km², à partir d'un plan de vol enregistré, et prendre un cliché tous les cent ou deux cent mètres.  En brevetant un processus de décollage et d'atterrissage vertical, l'entreprise a pu réduire la consommation énergétique des appareils.  Ils peuvent voler à 120 ou 180 km/h et disposent d'une autonomie de 45 mn ou 1 heure selon le modèle. C'est notamment là, grâce à une énergie mixte (électrique et solaire), qu'Hélicéo cherche à progresser en atteignant un rayon d'action de 30 miles tout en bravant les intempéries.

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Commentaire 1
à écrit le 26/03/2015 à 13:17
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Je n'y connais rien, mais pourquoi ne pas tester des drones semi zeppelin. Ça permettrait une limitation de la masse. Ça aurait surement des conséquences sur la manoeuvrabilité et la vitesse par contre.

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