Comment rendre le Grand Paris Express intelligent ?

[#ForumSmartCity] Un métro rapide, sûr, convivial et hyper-connecté, permettant des trajets entre banlieues, capable de rendre tous les services imaginables à ses usagers, c’est la promesse du Grand Paris Express qui commence à s’élaborer sous nos pieds.
Le Grand Paris Express, c'est le métro digital et hyper-innovant du futur : 200 kilomètres de lignes entièrement automatisées, 68 nouvelles gares, une double boucle qui devrait désengorger Paris et permettre - enfin ! - des liaisons rapides de banlieue à banlieue (autrement dit, en évitant le centre et ses embouteillages

Tout part d'une constatation inquiétante, assénée par Gabrielle Gauthey, directrice des investissements et du développement local à la Caisse des dépôts :

« Un Francilien moyen perd un an de sa vie à chercher une place pour se garer. Et une voiture sur trois qui circule dans Paris ne cherche, en fait, qu'un espace pour stationner ! Heureusement, le numérique, pour peu qu'on l'introduise à tous les niveaux de la vie urbaine, va rendre Paris et ses banlieues, d'ici à quelques années, plus intelligentes, moins pollueuses, autrement dit plus vivables. »

200 kilomètres de lignes automatisées

D'ici à quelques années ? Les « lendemains qui chantent » que nous promet Philippe Yvin, président du directoire de la Société du Grand Paris, sont pour 2030. Cette année-là, si tout avance comme prévu, le chantier pharaonique du Grand Paris Express sera achevé. Le GPE, c'est le métro digital et hyper-innovant du futur : 200 kilomètres de lignes entièrement automatisées, 68 nouvelles gares, une double boucle qui devrait désengorger Paris et permettre - enfin ! - des liaisons rapides de banlieue à banlieue (autrement dit, en évitant le centre et ses embouteillages). Une « task force » de 1500 ingénieurs s'emploie dès maintenant à sa réalisation et, à quarante mètres sous terre, une dizaine de tunneliers géants grignotent déjà la roche pour tracer les futures lignes.

Philippe Yvin souligne :

« Dès maintenant, nous respectons sept engagements liés à l'environnement dans la conduite du chantier, comme par exemple une gestion écologique des déchets (43 millions de tonnes de gravats à retraiter et à valoriser !), l'utilisation maximale de la géothermie dans les futures gares et dans leur environnement, ou la planification très en amont des espaces situés autour de ces mêmes gares pour en faire des lieux de mobilité numérique capables de fournir de multiples services aux usagers (informations sur le trafic, événements de tous ordres à proximité des gares, etc.). »

Jean-Louis Marchand, vice-président de la Fédération des entreprises de travaux publics, remarque :

« Le plus complexe, ce n'est pas de creuser dans le sous-sol. C'est surtout de prévoir et d'organiser toutes les connexions des systèmes qui feront du GPE un métro d'exception : sécurité, réseaux d'information et de circulation des flux énergétiques, etc. C'est dès maintenant qu'il faut tout prévoir... tout en laissant une place à des innovations qui ne vont pas manquer d'intervenir dans les quinze ans qui viennent. »

Fluidifier l'accès à la capitale

Alain Krakovitch, directeur général Transilien de la SNCF, confirme :

« Avant même de rouler, le GPE est dores et déjà intelligent. La conception de son maillage va progressivement transformer la vie des Franciliens puisque les premiers tronçons seront mis en service au fur et à mesure, bien avant 2030. Ainsi, nous avons donné la priorité à la notion, très écologique, de « démobilité » - autrement dit éviter au maximum les déplacements inutiles et les changements de modes de transports qui font perdre tellement de temps aux banlieusards. Nous allons favoriser le co-working et les déplacements partagés autour des gares. »

Les futures lignes du GPE permettront enfin des jonctions rapides entre le Grand Paris et ses trois aéroports. « Si nous voulons capter la clientèle asiatique, qui ne demande qu'à venir à Paris, pour le business ou pour visiter, nous devons effectivement fluidifier l'accès à la capitale », prévient Patrick Jeantet, directeur général délégué d'Aéroports de Paris.

Et de pointer une des nombreuses améliorations sur lesquelles planchent dès aujourd'hui ses services, en collaboration avec les ingénieurs qui imaginent le GPE : réduire, puis idéalement supprimer, les cinq ou six files d'attente auquel s'expose tout voyageur usager d'un aéroport (recherche d'une place de parking, contrôle des bagages, filtrage de sécurité, attente au guichet pour obtenir sa carte d'embarquement, embarquement lui-même...). « Dans tous ces domaines, l'aéroport peut lui aussi devenir plus intelligent et plus convivial », conclut Patrick Jeantet.

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