Dans l'automobile, on parle de niveaux d'autonomie, du plus simple au plus sophistiqué. Ainsi les niveaux 1, 2 et 3 permettent aux véhicules de « voir » leur environnement et d'agir en conséquence dans certaines conditions. Ils sont déjà en place. Le niveau 4, pour lequel l'autonomie se limite à des conditions prédéfinies - rouler sans intervention humaine dans une zone géographique spécifique, comme un circuit précis, par exemple, émerge aujourd'hui. Le niveau 5, qui n'exigerait aucune intervention humaine quelles que soient les conditions, reste quant à lui encore à atteindre...
Deux spécialistes de Bpifrance, Edouard Combette, directeur d'investissements pour les fonds de Bpifrance investissant dans le domaine des cleantech, des smart cities et du capital-risque à impact, et Nicolas Ceria, directeur de Participations pour Bpifrance Investissement (Large cap) ainsi que pour le Fonds Avenir Automobile de la banque publique, tempèrent même l'enthousiasme de certains - dont Elon Musk, le patron de Telsa, qui déclare vouloir proposer « prochainement » des véhicules totalement autonomes.
D'ailleurs, Tesla n'est pas la seule entreprise à plancher sur le sujet... « Easymile, une start-up toulousaine, commercialise déjà l'EZ10, une navette 100% électrique et autonome. C'est d'ailleurs la navette sans chauffeur la plus déployée dans le monde. D'autres acteurs français travaillent également sur le sujet, comme Navya, qui a noué un partenariat avec Keolis », relève ainsi Edouard Combette. « Mais avant une démocratisation de ces véhicules, il faut qu'ils soient capables d'apprendre et d'anticiper encore plus », remarque de son côté Nicolas Ceria. D'où de multiples tests, pour permettre à la technologie d'évoluer.
Les enjeux de sécurité sont bien sûr énormes. L'Etat, qui soutient, via Bpifrance, le déploiement de ces technologies, devra homologuer les véhicules et certifier les logiciels développés. En outre, « non seulement les véhicules autonomes actuels fonctionnent tous à l'électricité, mais en plus, si l'on arrive, d'abord avec les navettes partagées, à optimiser le temps de trajet, alors la consommation d'énergie sera moindre », argumente Edouard Combette. Un bon point pour l'environnement.
Atouts français
Au niveau mondial, « le marché du véhicule électrique et des accessoires (radars, caméras...) devrait s'élever à quelque 40 milliards de dollars d'ici 2025 ou 2030 », enchaîne-t-il. Et les constructeurs français comptent bien tirer leur épingle du jeu. D'autant que la France a des atouts : « De grands groupes, comme PSA, ainsi que leurs sous-traitants, travaillent également sur les véhicules autonomes, nos grands opérateurs de transports publics s'y intéressent fortement, sans oublier bien sûr que ce secteur est riche en intelligence artificielle et en machine learning, deux domaines dans lesquels la France excelle », conclut Nicolas Ceria. Autant dire que la France entend conserver, voire accroître son leadership dans ce domaine. Même si Tesla fait davantage de publicité...
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