Fédérer tous ceux qui voudront prendre la parole pour mettre en avant les forces de la France : bashons le french bashing !

A l’occasion de Bpifrance Inno Génération, organisée les 25 et 26 mai à l’AccorHotel Arena, le président de PwC France et Afrique francophone a répondu à nos questions. Il revient sur le lancement de « Let’s Go France », mouvement qui entend fédérer les acteurs de l’économie française.
Bernard Gainnier, président de PwC France et Afrique francophone

Quand on parle d'innovation, le french bashing marche à fond. Quelle est votre opinion sur l'innovation à la française ?

Je suis résolument anti french bashing. En voyageant à l'international pour PwC, je peux voir à quel point la culture française, notre Histoire, nos PME, nos grandes entreprises, nos start up mais aussi nos universités, notre innovation, nos compétences ont une vraie valeur. La France a des atouts considérables et une énergie fantastique. Nous devons arrêter de nous flageller, de regarder toujours en arrière plutôt qu'en avant, de manquer de vision collective... c'est la raison pour laquelle nous lançons le mouvement « Let's go France ».

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce mouvement ?

C'est un cri de ralliement autour des réussites françaises et une dynamique que nous voulons participative.
La France a des entreprises, des énergies et des compétences extraordinaires. Il nous faut y croire, il nous faut désormais les faire travailler ensemble et les mettre en avant. C'est ce que nous voulons porter. Nous allons fédérer les médias, les économistes, tous les acteurs de l'économie - grandes et petites entreprises, start-ups, acteurs locaux... - et tous ceux qui voudront prendre la parole pour mettre en avant les forces de la France et porter l'immense besoin de croissance que nous avons pour combattre le chômage. Il s'agit pour PwC d'anticiper et de soutenir les économies de demain, la création de nouveaux usages. Il s'agit aussi de créer de la confiance, qualité essentielle dans le monde de demain, celui du digital, pour l'ensemble des acteurs, entreprises et consommateurs.

Quels sont les champs de cette démarche ?

Il y a d'abord le combat pour la croissance. Nous faisons tout pour créer de la croissance et pour y parvenir, nous devons donner des exemples en mettant en avant ceux qui réussissent, ceux qui investissent, ceux qui prennent des risques... Il y a ensuite l'innovation. Pour PwC comme pour tous les acteurs de l'économie, y compris les plus grands, la transformation des organisations est essentielle. Si nous ne changeons pas, à la vitesse à laquelle évolue le marché, nous disparaîtrons très vite. Aider les entreprises et organisations à anticiper et soutenir les nouveaux usages est essentiel pour définir comment le consommateur veut véritablement interagir dans le monde demain. Si la réussite d'Apple reste l'un des plus beaux exemples, beaucoup d'autres sont en train d'émerger en France notamment. Nous voulons les soutenir. Le dernier champ est celui de la sécurité et, comme je l'ai déjà dit, de la confiance. Dans un monde en transformation et en évolution constantes, la confiance est le seul moteur qui permette parfois d'aller vers l'inconnu et surtout de plonger dans l'innovation.

À Marseille, vous avez mis autour de la table les acteurs publics, les entreprises, les start-ups pour développer de nouveaux projets innovants. Vous pouvez nous en dire plus ?

C'est l'histoire de la rencontre de différents acteurs dans le sud de la France qui souhaitaient agir dans les domaines de l'oncologie et de l'immunologie. Elles se sont fixées comme objectif que la région crée dans les cinq années à venir le premier médicament anti-cancéreux français de l'Histoire. Avec nos équipes locales bien implantées dans le sud de la France, nous avons décidé d'y aller, de les soutenir ! Nous avons alors mis autour de la table l'Institut Paoli Calmette, le deuxième centre anti-cancéreux français (situé à Marseille, ndlr) et plusieurs acteurs publics et privés. Nous avons travaillé sans aucun soutien de quiconque si ce n'est avec celui du professeur Jean-Frédéric Saunière. Nous avons rencontré plusieurs les acteurs locaux pour voir comment accélérer le développement de la filière.

C'est à dire ?

Par exemple et sans viser l'exhaustivité, pour faire de l'oncologie et, au-delà, de la recherche médicale, il faut des cohortes de patients. Et pour recevoir ces patients il faut  des centres de soins spécialisés et donc des lits...  Aujourd'hui quand vous demandez à une agence régionale de santé d'ouvrir des lits supplémentaires, elle vous répond qu'elle est plutôt en train d'en fermer. Mais si vous proposez la  création d'un centre d'oncogerontologie, domotisé, innovant, avec de l'Internet connecté et un service d'assistance aux personnes âgées, elle écoute et étudie la question ! La Mairie de Marseille puis la Métropole, à qui nous avons présenté un projet de création de pépinière dédiée ont fait part de leur intérêt. Aujourd'hui nous continuons d'approfondir les deux projets en cherchant l'opérateur et le futur gestionnaire du centre d'oncogérontologie et les startups locales et internationales qui pourront bénéficier des services de la pépinière. Nous avons déjà trouvé plusieurs très belles pépites Mais pour en arriver là, il a d'abord fallu un gros travail en amont, pour attirer les talents, les énergies. Pour attirer comme nous l'avons fait des start up venues des États-Unis, du Canada ou encore d'Italie spécialisées sur l'oncologie, il faut avoir une vision fine de la filière et bénéficier de supports de hauts niveaux comme le Professeur Saunière ou encore l'agence Provence Promotion. Il faut une idée très précise de ce que l'on peut y faire pour convaincre des présidents de région, dont le soutien absolu et déterminé est indispensable au développement économique des régions et des territoires. Il en est de même pour attirer des investisseurs pour financer le développement de ces startups.

Une idée précise suffit donc à attirer des entreprises étrangères en région ?

Elle est nécessaire mais pas suffisante. Il faut aussi se poser les bonnes questions et être capable d'y répondre. Si vous voulez attirer à Marseille des start up et des chercheuses ou chercheurs (qui sont généralement des professeurs), il faut leur trouver, par exemple, un lycée international proche de leur domicile pour que leur conjoint et leur famille acceptent de venir. Il faut créer les bonnes conditions, prendre les problèmes dans le bon sens en mettant tous les acteurs ensemble autour d'un objectif commun et ne plus travailler en silo. C'est tout le concept de clusters.

Vous jouez le rôle de  "décloisonneur" ?

Oui, dans la mesure où nous sommes un assembleur de talents et d'énergie dont les capacités transverses et les expertises permettent de décloisonner et de faire en sorte que tout le monde puisse travailler ensemble en utilisant et en respectant toutes les compétences de chacun. Aucun des acteurs des écosystèmes dans les territoires n'a cette capacité à le faire ou même cette possibilité pour diverses raisons. Par contre ils sont quasiment tous incontournables et ont un vrai rôle à jouer dans la création de valeur sur les territoires.  Disposant de ces compétences, de ces capacités et d'un réseau international, PwC est l'acteur idéal pour permettre ce décloisonnement et accompagner les entreprises et l'ensemble des représentants de la puissance publique dans leur développement économique.

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